Le département maintenu en vigilance
Un comité départemental de l’eau s’est tenu le 25 juin à la Préfecture du Puy-de-Dôme.
Malgré un mois de juin plutôt frais et bien arrosé, le printemps 2020 accuse un déficit moyen de 25% par rapport à la normale selon Météo France. Pour autant, à la suite des pluies du 12 juin, l’indice d’humidité des sols est nettement remonté pour dépasser, par endroits, la normale. Pour l’été, la canicule n’est pas prévue mais un temps sec est à craindre. Pour ce qui est des cours d’eau, aucun seuil n’est franchi et l’Allier a même enregistré une crue avec des débits supérieurs à 500m3/s à Vic-le-Comte suite aux fortes précipitations des 11 et 12 juin. Les barrages de Naussac et du Sep sont à 98% de leur capacité. Naussac soutient ponctuellement l’Allier depuis le 16 avril et le Sep soutient la Morge depuis le 10 avril. Par contre, les nappes souterraines n’ont pas eu de véritable recharge durant l’hiver, surtout en zone volcanique. Leur niveau est bas et préoccupant. Au regard d’une situation hydrologique fragile en ce début d’été et en prévision d’une diminution estivale de la ressource en eau, le comité a donc validé la proposition de la préfète de maintenir son arrêté de vigilance afin que chaque habitant du département ait une gestion économe de l’eau. La profession agricole met en garde sur la nécessité de distinguer les aquifères profonds des nappes superficielles.
Révision de l’arrêté cadre sécheresse
Suite à la réunion technique départementale du 12 mars dernier, la DDT a recueilli les observations des structures qui se sont exprimées. L’analyse de l’administration s’articule autour de cinq axes : les enjeux environnementaux, les zones hydrographiques et les stations de référence associées, la prise en compte des eaux souterraines, les valeurs des seuils et leur déclenchement et les mesures de restriction. L’administration souhaite améliorer la gestion des crises sècheresse et leur résorption en retravaillant sur tous les éléments d’analyse (valeur des seuils, stations hydrométriques de référence) et ce, conjointement avec les organisations professionnelles (Chambre d’agriculture, Adira, Chambre de commerce et de l’industrie). L’Etat charge les préfets d’anticiper et de réduire les crises liées au manque d’eau potable.
Retenue à usage agricole
Parmi les dossiers défendus par la profession, celui du stockage de l’eau qui évolue favorablement au regard de la mise en place d’un protocole départemental pour la création de retenues à usage agricole.
Un projet de retenue individuelle alimentée par forage a été autorisé en Limagne. Neuf autres projets individuels sont recensés à divers stades d’avancement et des volumes très variables mais tous destinés à l’irrigation des cultures de céréales, maraîchage ou fourrages. Quant aux projets de retenues collectives, une étude a été menée par l’Adira sur l’identification de sites potentiels d’implantations de diverses capacités. « L’État fait un pas en avant, il faut maintenir la pression pour que les projets aboutissent et aller dans le sens du stockage multiusages de plus grande capacité » selon Baptiste Arnaud, Président du Syndicat des irrigants individuels.