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« Le couvert, c’est l’assurance de l’autonomie alimentaire »

Jean-Marc Chamignon, installé depuis 1990 à Neure, près de Lurcy-Levis cultive plusieurs hectares de couverts. Il a atteint son objectif : l’autonomie alimentaire.

La récolte du moha, mi-octobre. Sur ses 260 ha d’exploitation, Jean-Marc Chamignon cultive 100 ha, pour 160 ha d’herbe. En plus des obligations « surfaces d’intérêts écologiques (SIE) », il a testé les couverts sur 12 ha.
La récolte du moha, mi-octobre. Sur ses 260 ha d’exploitation, Jean-Marc Chamignon cultive 100 ha, pour 160 ha d’herbe. En plus des obligations « surfaces d’intérêts écologiques (SIE) », il a testé les couverts sur 12 ha.
© © JEAN-MARC CHAMIGNON

« Pour un éleveur aujourd’hui, miser sur l’autonomie, c’est s’offrir une tranquillité qui n’a pas de prix «, explique Jean-Marc Chamignon, éleveur à Neure. Le couvert est un des outils qu’il a mis en place pour atteindre cet objectif. Et cette année, ça a été encore plus salutaire avec la sécheresse. Avec des colzas et des orges très en avance cette année, il a semé des intercultures fourragères cet été. Un mélange de moha et de trèfle d’Alexandrie « que nous n’utilisons habituellement qu’en cas de nécessité, comme cette année, ou sinon comme engrais vert », poursuit-il. Le moha fait partie « des dérobées d’été à haut rendement », selon l’Institut du végétal Arvalis. Les couverts végétaux présentent par ailleurs de bonnes valeurs nutritives pour les animaux et des rendements plutôt fiables. « Avec 12 ha de couverts, des bêtes nourries depuis début août, nous aurons de quoi passer l’hiver, mais précise t-il, c’est aussi parce que nous avons installé un nouveau système d’irrigation : sans cela, nous aurions sans doute été moins bien lotis ». Au Nord du département, la terre sèche rend difficile le travail de la terre, quel qu’il soit. « L’investissement est assez conséquent, mais, là encore, c’est le prix de la tranquillité ».

Revoir son système de culture prend du temps

Et face au manque d’eau difficile de pousser plus loin la culture des couverts. Certains agriculteurs de l’Allier l’ont tenté, même s’ils sont encore peu nombreux : « ils visent une agriculture de conservation, le remplacement du travail de la terre par les machines, mais dans notre département, cette pratique est à mon sens encore difficile à maîtriser : la concurrence avec l’eau est trop forte », analyse Jean-Marc Chamignon. Il suffit de constater les premiers résultats sur le terrain. « Disposer un couvert plus dense plus rapidement pour empêcher la levée des adventices a montré quelques limites cette année, à cause de la sécheresse justement «. Elle a restreint le développement des couverts et réduit les rendements de 30 % en moyenne. « En tant qu’éleveurs, nous sommes bien placés pour savoir que c’est difficile de faire pousser du blé derrière une prairie ; quand votre sol est sec, il est sec… ». Pour celui qui se lance, c’est donc plusieurs années d’expérimentation à prévoir. « Revoir son système cultural prend du temps, souligne Luc Fournier de la Chambre d’agriculture de l’Allier. En agriculture, nous travaillons en lien avec la nature et les cycles naturels sont longs : il faut vraiment bien se préparer avant de se lancer ».

Exemples de couverts de fourrages

Voici quelques mélanges simples à valoriser en fourrage pour les animaux :

• Ray-grass italien + colza fourrager : appétant, riche en Mat

• Ray-grass italien + trèfle d’Alexandrie/ incarnat/violet : exploitable en sortie d’hiver, croissance rapide du trèfle d’Alexandrie (non météorisant)

• Avoine brésilienne + vesce commune/pois : appétant et digestible, structure le sol

• Avoine brésilienne + pois fourrager + triticale/trèfle d’Alexandrie

• Moha + trèfle d’Alexandrie : bon rendement, non météorisant mais le moha a tendance à se développer plus rapidement que le trèfle.

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