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Le coup de pouce des éleveurs pour financer la Maison de la salers

Les instances raciales construisent une Maison de la salers à Saint-Bonnet. Les éleveurs et des bienfaiteurs pourront participer à son financement.

Trop peu d’éleveurs choisissent d’engraisser leurs animaux.
Trop peu d’éleveurs choisissent d’engraisser leurs animaux.
© L'Union du Cantal
Si l’assemblée générale était précédée d’une assemblée extraordinaire, c’est que le Herd-book salers (HBS) avait besoin de modifier ses statuts. Avec le projet de Maison de la salers au domaine du Fau, sur la commune de Saint-Bonnet-de-Salers, la structure entend en effet s’ouvrir aux passionnés de la race, aux mécènes, aux “personnes physiques ou morales”, même si elles ne sont pas éleveurs. Ces nouveaux venus pourront faire des dons ; des “avances sans retour”, comme l’a précisé le président Michel Tafanel. De leurs côtés, les éleveurs adhérents pourront aussi soutenir le financement de l’opération en versant une participation qui leur serait remboursée s’ils le demandent lorsqu’ils partent en retraite. Le Herd-book a en effet rappelé aux éleveurs présents qu’il comptait sur une majorité de ses adhérents pour financer le projet à hauteur d’environ 10 %. Soit en tout, près de 200 000 euros qui pourraient être apportés de manière volontaire.
Apport volontaire
Car évidemment, il n’est pas question d’imposer cette participation. Sur la base d’une enquête, les dirigeants espèrent entre 300 et 350 adhérents donateurs sur 420... Soit une participation individuelle d’environ 400 euros. Elle pourrait être remboursée -sans intérêts- à l’heure de la retraite, a proposé le bureau. Au cours de l’assemblée générale, jeudi 24 août à Murat, tant le président que le directeur, Bruno Faure, ont lancé le débat, invitant la salle à soumettre des idées pour la mise en place de ce dispositif. Peu de réactions, à vrai dire. Pourtant, le bureau du HBS devra rapidement décider des modalités : une participation fixe, ou relative au cheptel, ou encore par tranches ? Michel Tafanel reconnaît que -quoi qu’il en soit- “l’implication est un sacrifice”. Mais il s’empresse de préciser qu’il y a toutes les raisons de se réjouir d’avoir “une maison de la race ouverte à tous les éleveurs”. Pour motiver les troupes et “marquer le coup”, Michel Tafanel propose d’offrir à chaque volontaire un porte-clé en argent, représentant une tête de salers, numéroté du nombre de participations (ce ne sont pas au sens juridique du terme des parts sociales).

Un pôle d’excellence rurale
La station, qui doit être prochainement classée “pôle d’excellence rurale”, pourra prétendre à un financement public de près de 70 % (Etat, Région, Département, Ofival...). En outre, si la capacité d’autofinancement est pour l’heure quasiment nulle, le HBS compte emprunter 300 000 euros. Les travaux de terrassement devraient être terminés avant l’entrée de l’hiver ; les travaux d’aménagement de la première stabulation démarreront au printemps ; les premiers veaux seront accueillis en octobre 2007 ; le ring terminé pour les premières ventes en avril 2008. Une deuxième stabulation sera construite en septembre 2007 (ou retardée d’un an). Les instances raciales installeront sur place leurs bureaux en juin 2008. La maison de la salers devrait aussi assurer la promotion des produits de terroir et d’une agriculture moderne.


Engraisser avant de se faire doubler
Le Label rouge salers, qui se devait être la “locomotive” de la filière engraissement salers, est pratiquement devenu un sujet tabou. Seulement 2 ou 3 boucheries en distribuent sur Lyon ou Paris. Le produit est jugé trop gras par les consommateurs ; les méthodes de finition, souvent hâtives, doivent être corrigées. Sans même parler de signe officiel de qualité, l’engraissement n’emballe pas une majorité d’éleveurs, au grand dam du Herd-book salers. Son directeur a confirmé que l’Ouest de la France et la région Centre sont dans ce domaine plutôt actives et gagnent régulièrement des parts de marché. Dans le Cantal, le GDS donne 8 500 têtes salers abattues par an ; une cinquantaine par semaine dans les différentes filières qualité. “Pas énorme pour faire fonctionner les filières”, constate Bruno Faure. Une des raisons pour lesquelles le HBS a souhaité mettre l’accent sur l’engraissement au cours de sa dernière assemblée générale. André Veyssière, éleveur à Anglards-de-Salers, a apporté son témoignage, tandis que Roger Bouchy, technicien à la Chambre d’agriculture, est intervenu sur le volet économique. A l’issue de cet exposé, la nécessité pour les éleveurs sélectionneurs de pérenniser une filière viande paraît évidente. D’autant que le programme d’amélioration génétique, lancé en partenariat avec le Conseil général, le HBS, Celvia et Bovins croissance a porté ses fruits et s’avère un réel succès.

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