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Le conseil fédéral de la FNB se réunit en Lozère

Mercredi 3 septembre, le conseil fédéral de la FNB s’est réuni en Lozère, à Trélans, pour la deuxième édition de son conseil décentralisé. L’occasion pour les élus de se retrouver sur le terrain pour parler des enjeux importants de la rentrée : PAC, dossiers sanitaires, Europe. Les échanges ont été fructueux tout au long de la journée.

© Marion Ghibaudo

La réunion a permis de dresser un état des lieux complet de la filière bovine : décapitalisation accélérée et pertes liées au sanitaire, marché avec une demande forte en bovins finis et maigres alors que l’offre est réduite, coûts de production encore élevés, et la nécessité de donner une perspective durable de rémunération aux éleveurs.

Côté dossiers transverses : pression à maintenir sur la distribution pour le financement de l’équarrissage, maintenir une position offensive sur la prochaine PAC (renforcement du couplage, reconnaissance de l’enjeu de maintien de l’élevage ruminants et rémunération des pratiques vertueuses déjà existantes, refus des Programmes Opérationnels), et mobilisation active à poursuivre contre le projet d’accord Mercosur. Par rapport à la situation sanitaire notamment touchant l’est de la France, la stratégie DNC (abattage par lot + restrictions de mouvements + vaccination) montre des résultats encourageants, sous réserve de discipline collective.

Des résultats en élevage en demi-teinte

La décapitalisation continue de plomber l’élevage français, avec environ 200 000 animaux en moins. Cette baisse, due à différents critères, dont le manque de perspective de rémunération des éleveurs, est par ailleurs aussi liée aux problèmes sanitaires de ces dernières années (FCO et MHE, entre autres) qui ont entraîné des problèmes de natalité et de mortalité. Compte tenu de l’offre plus réduite en animaux, on constate une baisse des exportations de bovins d’environ 2 % depuis le début d’année par rapport à la même période de 2024, avec une diminution plus marquée pour les femelles (-5 %) que pour les mâles (-1 %).

Les défis liés au renouvellement des générations pour la filière élevage a engagé de longs débats entre les participants, tous se déclarant extrêmement concernés par la démographie des agriculteurs. Selon les projections, le secteur continuera à perdre des éleveurs jusqu’en 2030-2035. La difficulté d’installation des jeunes éleveurs peut être liée, notamment, au coût élevé du capital nécessaire.

Parmi les solutions proposées pour renverser ces tendances à la décapitalisation, et pour le renouvellement des générations en agriculture, la nécessité d’améliorer la rémunération des éleveurs a été amplement évoquée.

La prochaine PAC en négociation

Pour la future PAC 2028-2034, les négociations ont commencé entre les pays européens, et la commission européenne a commencé à présenter les grandes lignes de son texte. Rien, n’est pour le moment, acté.

Cette réforme prévoit une nouvelle organisation du budget avec une fusion des deux piliers traditionnels en un seul plan de partenariat national et régional. Le budget global de l’UE augmenterait de près de 10 %, mais la part agricole serait en diminution. La proposition inclut une aide dégressive à l’hectare avec un plafonnement à 100 000 € par agriculteur et une dégressivité à partir de 20 000 €. Le couplage est maintenu et même revalorisé, avec la possibilité d’aller jusqu’à 25 % du budget.

« Il y a un gros point noir sur cette PAC, c’est le budget, a lancé Patrick Bénézit, président de la FNB. Et moins 20 %, c’est quand même très compliqué. En revanche, sur les lignes et les priorités de Bruxelles, il y a des points sur lesquels nous avons été écoutés. C’est la première fois que, par exemple, le couplage n’est pas attaqué, voire revalorisé » a-t-il tenu à souligner tout en rappelant que la bataille « ne fait que commencer ».

Crises sanitaires

La DNC et ses conséquences actuelles suscitent l’inquiétude au regard des impacts de la maladie et sa contagiosité. La stratégie nationale mise en place par les pouvoirs publics, conforme aux dispositions européennes, est fondée sur les avis scientifiques et l’expérience des pays qui ont eu à l’affronter précédemment.

Cette maladie à éradication obligatoire est classée en catégorie A dans la Loi Santé Animale européenne. La stratégie mise en place inclut le dépeuplement (abattage) des foyers détectés, des mesures de limitation des mouvements et des mesures de biosécurité. Des zones réglementées ont été établies avec une zone de protection de 20 km autour des foyers et une zone de surveillance de 50 km. Les taux de mortalité (jusqu’à 10 %) et de morbidité (10 à 20 %, voire 45 %) dus à cette maladie peuvent être très importants. En l’état actuel, au 3 septembre, 77 foyers dans 45 exploitations ont été relevés.

« Je voudrais vraiment remercier les éleveurs de Savoie, qui ont fait quand même un sacré boulot pour contenir et endiguer la maladie. S’ils n’avaient pas joué le jeu, la maladie serait sans doute beaucoup plus étendue aujourd’hui. Ils ont fait un boulot de dingue », a souligné Michel Joly, élu référent du dossier sanitaire à la FNB, provoquant les applaudissements de la salle saluant l’action des éleveurs de Savoie et la mobilisation de leurs responsables.

La fièvre catarrhale ovine (FCO) continue de faire des dégâts sur le territoire national, touchant particulièrement l’ouest de la France. La maladie a causé des avortements, des naissances anticipées et une augmentation de la mortalité. Selon les chiffres fournis, la mortalité a augmenté de 6 % en 2024 à 11 % en 2025, avec une hausse particulièrement marquée chez les adultes (jusqu’à 20 % dans certaines catégories).

Les participants ont souligné l’importance de la vaccination contre la FCO, regrettant que certains éleveurs n’aient pas profité des vaccins gratuits disponibles. Ils ont discuté des différents sérotypes de FCO et de la nécessité pour les pouvoirs publics d’adapter les stratégies de vaccination afin d’être plus réactifs et proposer notamment des vaccins multivalents.

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