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Réforme de la PAC
Le commissaire plaide pour une agriculture multiforme

Dacian Ciolos lance le débat sur l’agriculture de demain.

La PAC doit être la politique de tous les citoyens européens, a déclaré le commissaire à l’agriculture, en lançant sa consultation publique.
La PAC doit être la politique de tous les citoyens européens, a déclaré le commissaire à l’agriculture, en lançant sa consultation publique.
© Union européenne

Le commissaire à l’agriculture, Dacian Ciolos, a lancé le 12 avril un débat public sur l’avenir de l’agriculture européenne, en expliquant que « la politique agricole commune (PAC) n’est pas qu’une affaire de spécialistes ». « C’est la politique de tous les Européens. Il est nécessaire d’être à l’écoute des citoyens », a-t-il déclaré. Il faut, selon lui, prendre le temps de recueillir les idées et les attentes de tous les acteurs de la société. Mais pas question pour lui d’ouvrir à ce stade les discussions sur les instruments de soutien à activer en cas de crise ainsi que sur les montants à consacrer aux dépenses agricoles dans le futur budget européen. « La discussion sur les moyens viendra plus tard », a-t-il précisé.

 

Les Européens auront l’occasion de s’exprimer sur la PAC de demain jusqu’en juin via un site internet (http://ec.europa.eu/agriculture/cap-debate). Une conférence sera organisée en juillet pour dresser le bilan de ce débat destiné à préparer les grandes échéances agricoles et budgétaires à venir. C’est début novembre que la Commission européenne doit présenter une communication sur la réforme de la PAC après 2013. Celle-ci devrait être suivie de propositions législatives en juillet 2011, avec l’objectif de parvenir à un accord au Conseil des ministres d’ici à la fin 2012 de façon à ce que les règlements sur la nouvelle PAC puissent être approuvés l’année suivante et mis en application le 1er janvier 2014.

 

Avant de présenter des options politiques aux Etats membres et au Parlement européen sur la réforme de la PAC après 2013, M. Ciolos veut prendre le pouls de tous les Européens sur l’avenir de l’agriculture européenne. Les questions qui, selon lui, doivent être posées en priorité sont : pourquoi une politique agricole commune européenne ? Quels objectifs la société assigne-t-elle à l’agriculture dans sa diversité ? Pourquoi réformer la PAC et comment la faire répondre aux attentes de la société ? Et, enfin, quel outils pour la PAC de demain ? Son objectif est de faire en sorte que la PAC puisse être mieux comprise du grand public et rendue plus transparente. Et surtout que les contribuables sachent pourquoi des aides publiques sont nécessaires pour préserver un certain modèle agricole européen. « Petit à petit, la PAC est devenue en partie une affaire de spécialistes. Il faut inverser la tendance. Il faut ouvrir grand les portes et débattre » a t-il expliqué.

 

La PAC, a-t-il poursuivi en substance, n’est pas un domaine réservé aux agriculteurs. L’ensemble de la société bénéficie de ses services pour l’alimentation, la gestion des territoires ou encore l’environnement. L’enjeu du réchauffement climatique, le problème de l’eau, de la qualité des sols, du bien-être des animaux, la question de l’aménagement des territoires ruraux sont autant de dossiers qui, pour le commissaire roumain, sortent largement du seul débat entre experts des marchés agricoles. Le commissaire entend également porter la discussion sur la destructuration du tissu économique et social des zones rurales qui connaissent un taux de chômage plus élevé qu’ailleurs. Il n’est pas possible d’imaginer des zones rurales en Europe sans agriculture, mais il n’est pas non plus possible d’imaginer des zones rurales avec l’agriculture pour seule activité, fait-il valoir.

 

M. Ciolos n’a pas pour autant l’intention de tourner le dos aux précédentes réformes, ou de revenir sur les décisions prises par l’ancienne commissaire, qui ont eu pour effet d’orienter davantage la production agricole vers le marché. « Il faut aller de l’avant » et trouver les moyens de renforcer la compétitivité de l’agriculture. Face à l’extrême volatilité des prix, il confirme sa préférence pour une « orientation raisonnée vers le marché » et souligne l’urgence de rééquilibrer les relations entre les différents acteurs de la chaîne alimentaire, agriculteurs, industriels et distributeurs. Il plaide, enfin, pour une meilleure prise en compte de la diversité des agricultures européennes, arguant du fait que l’Europe, à vingt-sept n’est plus l’Europe d’hier. Selon lui, on ne peut plus parler d’un « modèle unique européen » en agriculture mais d’une « agriculture multiforme ». Une diversité qui, dit-il, doit être préservée sans que soient pour autant réactivées des politiques nationales au détriment des politiques communautaires.

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