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Creuse Corrèze Berry élevage
Le commerce continue malgré tout

Vendredi dernier, la coopérative a organisé sa vente annuelle de veaux mâles de l'année, de taureaux de 18 mois et de génisses de l'année.

La section Reproducteurs limousins de Creuse Corrèze Berry élevage (CCBE), forte d'une soixantaine d'éleveurs, a regroupé vendredi dernier les meilleurs éléments issus des fermes de ses adhérents. Résultat, les bovins limousins en présence, laitonnes, veaux de un an ou jeunes taureaux, ont fière allure. Et ils ont attiré bon nombre d'acheteurs ou de curieux. Environ deux cents personnes ont fréquenté la vente.

« Les résultats de la vente de cette année sont meilleurs que l'an passé », estime le responsable de la section Reproducteurs limousins, Nicolas Chaulet, qui évoque deux tiers des mâles vendus. Certainement le résultat d'une bonne sélection. Ainsi, les techniciens CCBE ont retenu 15 laitonnes sur 40 et 38 veaux sur 60.

Si les chiffres de la vente sont bons, les paysans avouent que le contexte est difficile. Placé au bout de l'allée des taureaux de 18 mois, Emmanuel Jeandeaux est un jeune éleveur, récemment installé avec son père au sein du Gaec Jeandeaux à Saint-Marc-à-Frongier. Il a amené deux taureaux de 18 mois à la vente, et tempête contre la difficulté de vivre de son métier. « Les marges ne sont pas énormes, quand il y en a ». Il brosse un de ses taureaux, qu'il vient de vendre plus de 2 000 euros. « Il me restera 300 euros de marge dessus, affirme-t-il. Mais au moins y-aura-t-il une marge. Nous, les jeunes, n'arrivons pas à tirer un revenu. » Il avoue gagner autour de 500 euros par mois. « Heureusement que les épouses travaillent à l'extérieur. Sinon… ».

Charges de production en augmentation

« Le commerce est normal, le même nombre d'animaux est vendu ! ». Pierre Gillet, le président de la Sections reproducteurs limousins de CCBE passe à travers acheteurs et vendeurs, souriant, serrant les mains à chacun. « La race limousine est en expansion, explique-t-il. Des éleveurs de charolais passent en limousin » (voir encadré). Les facilités de vêlage et la rusticité de la race sont prisées. L'éleveur de Saint-Priest-la-Feuille, président de la section depuis plus de quinze ans, expose une situation assez favorable. « Dans notre section, les jeunes remplacent les anciens. Les revenus ne sont pas à la baisse. Ce sont surtout les charges qui augmentent. »

Constat un peu moins optimiste pour Richard Desseauve, installé en EARL à La-Chapelle-Saint-Martial. L'adhérent CCBE, par ailleurs président de l'association des éleveurs Bovins Croissance, vient vendre Damas, un taureau né en décembre dernier. « Nous traversons plusieurs années difficiles. Les charges sont toujours en augmentation. L'activité est moins importante, même si cette année, on sent qu'il y a une demande correcte sur les taureaux. » L'éleveur affirme que c'est parce que les exploitants n'ont pas acheté de taureaux par mesure d'économie depuis un an ou deux, et doivent maintenant en acquérir. Plus largement, il considère que les agriculteurs sont un peu déboussolés. « On ne sait jamais si des broutards vont se vendre plus ou moins cher. On vit au jour le jour. » A côté de lui, Bertrand Parrain, éleveur venu avec une laitonne et un veau acquiesce d'un « c'est un peu morose ».

Finalement, la vente s'est terminée par un repas auquel plus de cent convives, plus que ce qui était attendu, ont participé. La situation difficile n'a pas enlevé pour autant l'esprit convivial aux agriculteurs. Et c'est tant mieux.

« Je passe au limousin »

Afin d'acheter des laitonnes et des jeunes taureaux, Ghislain Royet a franchi les 120 kilomètres qui séparent Guéret de Fleuriel, dans l'Allier, où il a son exploitation.

L'éleveur a une activité polyculture-bovins viande (1/3 charolais, 2/3 limousin). Après avoir fait du charolais, il se lance depuis quelques années dans une reconversion en limousin. Il apprécie les qualités de vêlage, la rusticité de la race. « J'espère simplement qu'à force de vouloir des bovins toujours plus musclés, on n'arrivera pas à la même situation qu'avec les charolais, et que les vêlages seront rendus plus difficiles. »

L'homme a acheté les laitonnes Débutante et Danette pour moins de 900 euros chacune. Il espère bien que son cheptel s'en trouvera amélioré.

G.B.

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