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Le ciel d’Auvergne tricolore avec la Patrouille de France

L’événement aéronautique d’Issoire, Cervolix, était l’une des dernières dates pour la Patrouille de France pour la saison 2024. La PAF passera-t-elle par le Cantal l’année prochaine ?
 

Les avions dans un panache de fumée tricolore
La Patrouille de France sur le tarmac de Clermont-Ferrand. Déjà le spectacle.
© b.parret

Au sol comme dans les airs, chaque pilote à son rôle, sa partition. Au sol, l’accueil est parfait de la part des neufs membres de la Patrouille de France (PAF) mais, aussi, des mécaniciens ou de l’encadrement. En tout, la PAF se compose d’en- viron 70 personnes à l’année. Vendredi 4 octobre, onze Alphajet tricolores étaient alignés sur le tarmac de l’AIA d’Aulnat (63). L’atelier industriel de l’aéronautique (1 400 salariés) assure la maintenance des aéronefs de l’armée de l’Air et de l’Espace. Ce jour- là, la Patrouille de France avait posé ses ailes dans la capitale auvergnate en prévision de sa participation au meeting Cervolix à Issoire, à quelques kilomètres. Une dizaine de personnes était conviée au briefing de préparation. Dans sa mission, chaque pilote indique le contexte de l’entraîne- ment à venir sur le site de l’événement : météo, localisation, éléments du relief, consignes de sécurité, pistes de replis, dégage- ment d’un appareil en cas d’anomalie de celui-ci...

La partition
Dans un silence religieux, pour lequel chacun a été invité à couper son téléphone, le commandant Julien Decorte lançait “la musique”, le moment où chaque pilote répète sa partition au son de la voix du leader. Après des heures d’entraînement, les équipiers ont imprégné l’intensité de la voix, son rythme. “C’est elle qui nous guide sans que nous ayons à regarder l’avion devant ou à côté, explique le commandant Nicolas Desagulier, intérieur gauche accompagné de son successeur. Nous sommes tous dans le tempo en manœuvrant du bout du pouce par impulsions sur le stripe” (bouton sur le haut du manche de pilotage). Tout se passe à 500 km/h pour dessiner les figures dans un panache de fumée bleu-blanc-rouge.
Aux consignes du leader, chacun répétait mentalement l’enchaînement, une nouvelle fois, en temps réel dans la durée de la prestation. Quelques minutes après cette répétition mentale, les pilotes prenaient place dans leur appareil dans le sifflement assourdissant des neuf Alphajet, accompagnés pour Cervolix d’un Rafale encore plus bruyant et beaucoup plus puissant comme il le démontrera au décollage. Les Alphajet prenaient l’air en position et en deux groupes qui se retrouvaient très vite dans le ciel. C’est déjà le spectacle. Une heure après, ils étaient de retour d’Issoire après l’exercice pratique.

Dans la confiance totale 

Chaque année, sur dix à trente candidatures, seuls trois nouveaux coéquipiers rejoignent la Patrouille de France. Ils proviennent des unités de combat de l’armée de l’Air avec au minimum 1 300 heures de vols. La plupart sont déjà intervenus en combat pour des opérations extérieures. Ils sont tous officiers.
“Le choix se fait par cooptation davantage sur le feeling et la psychologie car nous connaissons déjà l’expérience du pilote par les états de service de chacun, dévoile le commandant Desagulier. Nous devons avoir une confiance totale entre nous. Il en va de même avec les mécaniciens qui choisissent le pilote pour lequel ils assureront les vérifications et le contrôle de l’appareil.  Avec la fin de la saison, débute pour six mois la préparation hivernale avec l’intégration des nouveaux, les changements de postes suivant l’ancienneté et la prise de fonction du nouveau leader. Il revient au « charognard » placé derrière le leader dans la formation de vol de prendre pour une année la direction de la Patrouille de France. Durant cette phase, les entrainements s’effectuent au rythme de deux vols par jour et de deux séances de travail physique, sur la base de Salon-de-Provence. En plus d’être des pilotes d’élite, les membres de la PAF sont aussi des sportifs de haut niveau avec une condition irréprochable. Ensuite s’enchainent les sorties sur les meetings en France et à l’étranger, les grands événements comme l’ouverture des Jeux olympiques de Paris, les cérémonies du 14 juillet... Un rôle d’ambassadeur assumé par les membres de la PAF dans une carrière de militaire au service du pays. « Comme les autres, c’était pour moi un rêve d’enfant d’être pilote de la Patrouille de France et aujourd’hui un honneur d’en faire partie », avoue le commandant Desagulier qui sera « solo » en queue de patrouille pour sa derrière année.  L’an prochain, pour le 80e anniversaire de l’armistice de 1945, la patrouille de France, avec à sa tête le commandant Richard survolera-t-elle le ciel cantalien ? Robert Malbec, ancien officier de l’armée de l’air originaire de Murat s’y emploie. 

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