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Le Cantal toujours champion de l’installation

Malgré les aléas et crises qu’a connus l’agriculture cantalienne cette année, les candidats à l’installation restent nombreux et motivés constate la Chambre d’agriculture.

L’installation bénéficie d’une dynamique impulsée et accompagnée depuis toujours par la profession.
L’installation bénéficie d’une dynamique impulsée et accompagnée depuis toujours par la profession.
© P.O.

Le Cantal fait, dans bien des domaines, figure d’irréductible village gaulois : un particularisme qui, bien souvent, ne milite pas en sa faveur... Il est un secteur en revanche où le département s’illustre comme une terre d’exception : celui de l’installation agricole. Ainsi, alors que 2015 restera comme l’un des exercices agricoles les plus sombres de ces dernières décennies, le public de jeunes désireux d’embrasser le métier ne tarit pas, bien au contraire, et on devrait ici réussir la prouesse d’enregistrer sur l’année quelque 94 installations aidées (contre 100 en 2014) alors que les voisins auvergnats voient leurs effectifs dégringoler proportionnellement à l’effondrement des prix du lait et de la viande : 38 installations aidées en Haute-Loire, à peine plus de 50 dans le Puy-de-Dôme et l’Allier (contre 60 à 75 en moyenne).

La relève est là

Faut-il craindre un effet à retardement de la crise agricole sur l’installation cantalienne ? Même pas ! Selon les statistiques présentées récemment par la Chambre d’agriculture lors d’un comité de pilotage du PAIT - point accueil installation/transmission - la relève est bien là : “On constate sur l’année 2015 le maintien de l’activité du Point accueil installation (PAI) avec un nombre de porteurs de projets accueillis qui est même en légère hausse”, se félicite Laurent Bouscarat, responsable du pôle à la Chambre d’agriculture. Fin octobre, 148 porteurs d’un projet d’installation (aidée ou non) avaient franchi la porte du PAIT pour un premier entretien personnalisé contre 155 sur l’année pleine de 2014. Un engouement intact que Laurent Bouscarat explique, entre autres, par l’impact du Gaec entre époux et la reconnaissance pleine et entière des actifs au sein des Gaec depuis 2015. “Pas mal de conjointes s’installent en Gaec avec leur époux”, relève-t-il. Comme lui, Nicolas Bardy, élu responsable du dossier installation/transmission à la chambre consulaire, y voit aussi les retombées positives d’une politique pro-installation dans le Cantal, impulsée et accompagnée depuis toujours par la profession. Parmi ces 148 candidats, jeunes ou moins jeunes (moyenne d’âge 29 ans), la grande majorité des candidats s’inscrivent dans le schéma d’une installation aidée, poussés par le coût de la reprise. De même, près de 80 % des installations restent le fait d’enfants, conjoints... d’exploitants. Cette dynamique d’installation se retrouve dans le bilan d’activités du CE3P, centre d’élaboration des plans de professionnalisation personnalisés, seconde étape du parcours destiné à identifier les compétences complémentaires à acquérir avant l’installation. D’ici la fin de l’année, plus de 115 entretiens devraient être conduits par les conseillers de la Chambre d’agriculture en lien avec les CFPPA, là encore un effectif en hausse.

Parcours personnalisé

Lors de ce CE3P, des préconisations de stages et/ou formations sont formulées et font l’objet d’un contrat d’engagement avec les porteurs de projet. Ces derniers doivent réaliser un stage en exploitation (77 % en 2015). “Il ne s’agit pas d’aller chercher des compétences techniques, mais d’une ouverture vers d’autres types de production, d’autres pratiques”, indique Laurent Bouscarat. Encore une exception cantalienne. D’autres candidats (13 %) optent pour la formation Devenir chef d’entreprise agricole (DCEA) qui permet une ouverture sur l’environnement professionnel ; pour six autres enfin, il s’est agi cette année d’un stage de parrainage dans le cadre d’un projet de transmission. Des stages en exploitation dont les retours sont au final positifs de la part des jeunes même si ces derniers rechignent lors de leur préconisation. En revanche, le PAI relève une difficulté : celle du statut juridique et du financement de certains stagiaires (salariés). Parallèlement, pas moins de 429 formations complémentaires, courtes, ont été préconisées, soit un peu plus de quatre par candidat (six jours au total). Sachant que l’offre de formations compte pas moins d’une centaine de thématiques. Parmi celles-ci, celles plébiscitées ont été en 2015 le rationnement et la conduite des bovins, le volet sociétaire (relations humaines), la santé des animaux, le triptyque comptabilité/gestion/trésorerie... Ce parcours des compétences sera enfin validé par le stage 21 heures, suivi en 2015 par 115 stagiaires sur Aurillac, Saint-Flour et Mauriac. Sachant qu’en parallèle, le candidat à l’installation élabore son projet d’un point de vue technico- économique avec l’appui de la Chambre d’agriculture. Si ce dispositif du PAI peut paraître lourd aux porteurs de projet, le délai moyen entre le premier entretien PAIT et l’installation ne dépasse pas dix mois, précise Laurent Bouscarat, qui souligne en outre que ce parcours est là pour donner toutes les chances de réussite aux futurs installés.

Un bilan dont se sont félicités les partenaires du comité de pilotage du PAIT. Au terme du bilan d’activités du volet transmission (lire ci-dessous), le président de la Chambre d’agriculture a lui souligné la nécessité d’un travail partenarial dans l’accompagnement à l’installation et des cédants. Aussi, a-t-il incité les OPA présentes mais aussi les intercommunalités invitées à additionner leurs interventions et non à recréer l’existant. Dans ce cadre ; une vingtaine de conventions partenariales ont déjà été signées avec le PAIT pour orienter les candidats à l’installation et les cédants vers ce pôle mais aussi les informer de tous les dispositifs existants.

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