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Le Cantal soutient l’idée qu’un parcours aidé est gage de réussite

Le département de l’Aveyron conduit une expérimentation pour un parcours à l’installation plus simple et plus efficace. Le point avec Bruno Montourcy.

L’Adasea du Cantal a invité le secrétaire général des JA de l’Aveyron, Bruno Montourcy.
L’Adasea du Cantal a invité le secrétaire général des JA de l’Aveyron, Bruno Montourcy.
© R. S.-A.
Globalement, le Cantal approuve le nouveau parcours à l’installation tel que l’Aveyron l’imagine. Le syndicat départemental des Jeunes agriculteurs (JA) estime même que des cinq propositions expérimentales faites au ministère, celle de notre département voisin est la meilleure. Le président du syndicat, Julien Fau, l’a confirmé lors de l’assemblée générale de l’Adasea, à Aurillac. Bruno Montourcy, secrétaire général des JA de l’Aveyron, installé au Fel, a présenté dans le détail cette expérimentation. Mais en préambule, il fait un premier constat : “Un parcours accompagné est un gage de réussite”, souligne-t-il. Il précise qu’une installation sur deux sans aide n’est pas pérenne, alors même que plus de 90 % des parcours accompagnés débouchent sur des installations viables. Néanmoins, il insiste sur l’autonomie que le jeune doit développer dès le montage de son projet.

Deux entretiens

Depuis août dernier, l’expérimentation est opérationnelle. Le nouveau schéma est basé sur deux entretiens d’à peine plus d’une heure chacun. Le candidat doit présenter son projet devant un “expert de la Chambre d’agriculture” et le technicien de l’Adasea en charge du dossier. Le second entretien porte davantage sur les compétences et connaissances du candidat et auquel participent les organismes de formation. Après quoi un bilan de compétence est établi d’après la prestation du candidat, à qui il est demandé de signer son plan de formation avant de s’installer et prétendre aux aides. “Sur 60 candidats, tous ont contractualisé”, assure Bruno Montourcy. “Cette fiche signée par les différentes parties est envoyée à la DDAF pour validation juridique. Ce plan de formation personnalisé s’avère bien plus rapide que de convoquer une commission”. La formation débute  par un “stage d’ouverture obligatoire” (soit sur une  exploitation à plus de 100 km de son domicile, soit en entreprise pour savoir ce que devient la production). Il est aussi proposé le stage “acteur en milieu rural” (pour une meilleure connaissance des OPA). S’ajoutent ensuite un module de formation de quelques jours à quelques mois pour se perfectionner (dans un CFPPA par exemple ou à la Chambre d’agriculture) et un “module d’échange territorialisé”. 

Viable et vivable

Sur ce dernier point, le secrétaire général des JA de l’Aveyron précise que cinq jours sont prévus pour que plusieurs candidats puissent échanger sur leurs projets, dans leur territoire. Une journée en présence des JA évoque la “vivabilité” des projets et la meilleure connaissance de méthodes de travail et présente d’autres productions. Une autre enfin est consacrée à l’information agricole nationale et européenne. “Car tout ne se décide pas dans les départements”, rappelle comme une évidence Bruno Montourcy. Évidemment, tout cela a un coût, estimé autour de 1 300 euros à la charge du candidat. Pas plus, sinon moins, que le parcours classique connu jusqu’à présent, nuance l’intervenant aveyronnais. Le ministère étudie donc à la loupe les différentes copies afin de s’en inspirer pour généraliser un nouveau schéma avant le 31 décembre 2008. Au cours du débat qui a suivi cette présentation, les responsables agricoles cantaliens présents ont confirmé leur intérêt pour un parcours très individualisé, tout en proposant quelques amendements. Comme par exemple,  l’idée que le référent unique, “l’expert”, puisse être tout au long du parcours un technicien de l’Adasea. Julien Fau estime aussi que la formation initiale doit être la plus performante possible, pensant qu’un BPREA est intéressant pour un adulte, mais qu’un jeune de 19 ans devrait s’installer avec en poche un BTS. Le président des Jeunes agriculteurs du Cantal rapporte à cet égard une formule entendue par ailleurs : “la formation coûte cher, mais que dire de l’ignorance ?”...  

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