C’est sous ce titre que Denis Sibille, ancien président de l’interprofession bovine nationale Interbev et éleveur en Mozelle, a adressé en début de mois une tribune libre publiée sur Le Monde.fr le 2 mai. Une tribune dans laquelle en forme de plaidoyer en faveur de la reconnaissance à Paris comme à Bruxelles du rôle environnemental des prairies valorisées par l’élevage bovin. Une tribune en forme également de réponse ç une récente étude du ministère de l'Écologie, selon laquelle la viande "plombe" le panier de la ménagère en carbone. « En 30 ans de vie professionnelle, la sélection génétique de mon troupeau a permis de doubler la production laitière par vache ; cela a eu pour conséquence de réduire le nombre de vaches de moitié pour produire le même volume de lait... Quel secteur d'activité a réduit de moitié ses émissions de carbone ? La solution ne semble pas
suffisamment radicale pour certains ; ils préfèrent probablement la charrue et la disparition des vaches... Qu'ils patientent, cela se passe sournoisement tous les jours dans le silence. Ainsi, dans mon beau village de 150 habitants, je suis le dernier éleveur, les deux autres agriculteurs ont cessé l'élevage il y a deux ans... La charrue a eu raison des prairies », écrit ainsi Denis Sibille qui met aussi en avant les hectares d'herbe pâturés par les troupeaux allaitants qui « sont toujours des espaces de
formidable biodiversité et des capteurs de carbone avérés ». Un plaidoyer enfin « pour cesser les raccourcis et les théories fumeuses, qui finiront bien par inventer chez nous des cimetières pour vaches et nous faire retourner les prairies pour faire des céréales et les exporter en Chine ».