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L’association entre dans sa neuvième année d’existence

L’association, qui a pour objet d’agir dans le domaine de l’agri-environnement dans le département, a tenu son Assemblée Générale le 8 juin dernier à Toulon-sur-Allier dans les locaux du Cerfrance Terre-d’Allier.

© SYMBIOSE ALLIER

C’est en présence d’une soixantaine de personnes que les membres du bureau et les salariés ont présenté succinctement les activités de l’année écoulée pour laisser place à une conférence sur un thème d’actualité : « Quels impacts sur l’environnement ont des retenues d’eau en paysage agricole ? présentée par Pascal Bartout, Maître de conférences en géographie à l’Université d’Orléans.

 

Retour sur l’intervention de Pascal Bartout

L’exposé a débuté par une rapide présentation de l’équipe de recherche de l’université d’Orléans, spécialisée dans l’étude des étangs avec différents angles d’analyse : la dynamique historique, les impacts thermiques, morphologiques, hydrologiques, piscicoles…. Cette équipe forme depuis bientôt quinze ans des doctorants français et étrangers.

Les principaux enseignements des travaux présentés conduisent à nuancer bien des idées reçues sur les étangs, souvent présentés comme source systématique de réchauffement des cours d’eau ou de perte d’eau par évaporation. Or le réchauffement ne semble pas systématique. Il dépend de la configuration des étangs, de leur surface, leur profondeur, du système d’écoulement….  Certains étangs profonds, munis de moines peuvent rafraichir l’eau retenue et rendue à l’aval ! De même pour l’évaporation : les étangs susceptibles de laisser la place à des zones humides couvertes de joncs, sont plus économes en eau, grâce à la moindre surface exposée à l’évaporation…  Ces informations ont suscité un grand intérêt et beaucoup d’interrogations entre participants !

On retiendra également la lecture du rapport moral par le Président de l’association, Christophe Pignot, qui par ces mots : « On ne peut appréhender les éco-systèmes en écartant l’homme et ses activités. L’homme n’est pas « exogène » aux systèmes, il en est partie prenante et co-créateur. Vouloir aujourd’hui figer des éco-systèmes qui ont toujours été artificiellement modifiés et re-modifiés au fil du temps, est difficilement concevable dans un contexte socio-économique et climatique toujours en évolution.  Une volonté fixiste de la nature nous semble ainsi vaine » rappelle la vision des enjeux environnementaux qui placent les activités humaines au cœur des réflexions sur les éco-systèmes.

C’est avec cette vision là qu’un nouveau projet voit le jour en 2023 et reflète la philosophie d’intervention de Symbiose Allier : Etudier le potentiel d’accueil de la biodiversité sur trois retenues collinaires du département.

 

ZOOM sur cette action

Les retenues d’eau, qu’elles soient naturelles ou artificielles, font largement débat et sont souvent remises en question, elles apparaissent pourtant comme une vraie solution pour soutenir l’agriculture locale et s’adapter ainsi au changement climatique.

Depuis l’été 2022, Symbiose Allier a ainsi réfléchi à la mise en œuvre d’un projet d’étude autour de ces retenues d’eau. Ce type d’ouvrage à vocation agricole (irrigation, abreuvement) commence à apparaitre sur le département et leur nombre est probablement amené à augmenter. Parallèlement, ces nouveaux milieux peuvent représenter des habitats de substitution pour les espèces inféodées aux milieux aquatiques. Ainsi, les retenues collinaires sont un objet d’étude très intéressant car porteur de deux enjeux qui peuvent être en opposition : le soutien de l’agriculture locale par le stockage de la ressource en eau et un enjeu environnemental qui porte sur l’impact de ces infrastructures sur la biodiversité et en particulier celle inféodée aux zones humides.

Ce projet s’inscrit pleinement dans les actions de l’association qui mène plus généralement des travaux qui mêlent problématiques environnementales et enjeux agricoles. Ainsi, début 2023, Symbiose Allier a lancé cette étude sur le potentiel d’accueil de la biodiversité par ces retenues. L’objectif principal est de mieux comprendre comment les espèces végétales et animales des zones humides peuvent être favorisées au sein d’ouvrages agricoles comme les retenues collinaires. De plus, un autre objectif à long terme est de créer une matière scientifique qui pourra servir à l’élaboration de recommandations de gestion alliant usage et conservation de la biodiversité sur ces espaces.

Concrètement, ce sont trois grands groupes d’espèces inféodés aux milieux humides qui sont suivis :

- les végétaux aquatiques (macrophytes)

- les amphibiens

- les odonates

L’étude englobe trois sites, deux sont des retenues construites depuis moins d’un an et sur le dernier site, la construction est programmée pour fin 2023. Ce troisième site permettra de faire une comparaison avant et après construction. L’association prévoit de suivre l’évolution sur 5 ans pour avoir une vision à moyen-long terme des processus de colonisation par la biodiversité. Enfin, Symbiose Allier est accompagnée et conseillée par l’Université d’Orléans sur la conception et le suivi scientifique de l’étude. Le projet est en partie financé par le Conseil départemental de l’Allier, et des démarches sont en cours auprès de la région AuRA, pour des fonds européens FEDER.

Depuis mars, les suivis ont commencé pour cette première année d’étude et les observations sont au rendez-vous (voir photos ci-dessous).

Au terme des 5 années de suivi, l’association espère que les résultats pourront ouvrir des perspectives quant à la gestion de ces ouvrages agricoles afin de favoriser au mieux la biodiversité qui s’y développe. Ces recommandations pourront être diffusées à tout porteur de projet dans le département, ainsi qu’aux structures impliquées dans le monde agricole et environnemental.

SYMBIOSE ALLIER


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