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“L’AOC saint-nectaire ne se fera pas sans un plus aux producteurs”

Les Jeunes agriculteurs de Condat déterminés à obtenir une valorisation de leur lait “équitable”.

Damien Mazeyrat et Patrick Pomel sur les hauteurs de Chanterelle, à 1 050 mètres.
Damien Mazeyrat et Patrick Pomel sur les hauteurs de Chanterelle, à 1 050 mètres.
© P. O.

Ils sont tous deux dans les zones d’appellation des cinq AOC fromagères d’Auvergne. Mais ils se considèrent d’abord et avant tout producteurs d’AOC saint-nectaire, même s’ils ne transforment pas. Une AOC à laquelle ils sont particulièrement attachés même si le nouveau cahier des charges de l’appellation, signé en mars 2007, est à leurs yeux très contraignant. “Nous aurions préféré que les audits qui ont été faits après la sortie du décret soient réalisés en amont pour tenir compte davantage de la situation des producteurs. Cela aurait évité que 60 % d’entre eux soient en dehors des clous pour l’instant”, déplorent Damien Mazeyrat et Patrick Pomel. Jeunes agriculteurs sur le canton de Condat, l’un à Chanterelle, l’autre sur la commune de Condat, tous deux en système mixte, bovins lait et viande, ils sont bien décidés à ne pas être de simples spectateurs de la mise en œuvre du nouveau décret de l’appellation saint-nectaire et encore moins à subir les desiderata des entreprises laitières.

Des investissements conséquents pour l’AOC

Installés l’un et l’autre à plus de 1 000 mètres d’altitude en Gaec familial, les conditions de production que suppose le nouveau décret ne vont pas sans poser des difficultés sur chacune de leur exploitation. Pour Damien, le système tout foin et l’élevage de génisses sur la zone va nécessiter d’investir dans un nouveau bâtiment, qu’il a déjà commandé. “Cela va me coûter au moins 200 000 euros, sans compter les charges liées à l’achat de céréales supplémentaires, vu que nous n’avons plus le droit à la pulpe”, détaille le jeune agriculteur. “À cela s’ajoute aussi en système tout foin davantage de travaux dans les parcelles, pour pirouetter notamment, donc des pleins de tracteurs... à l’allure où grimpe le prix du gasoil...”, complète pour sa part Patrick Pomel. Alors aujourd’hui, c’est l’incertitude qui prévaut : “Pour l’instant, les entreprises impliquées dans le saint-nectaire ont mis en place une prime qualité supplémentaire jusqu’à la fin de l’année, qui s’élève à 17 euros / 1 000 litres. C’est très largement insuffisant et nous ne voulons pas d’une deuxième prime qualité, mais une véritable valorisation spécifique pour toute la zone d’appellation”, avancent les deux jeunes agriculteurs, qui ne sont pas les seuls à tenir cette position.

Pas de concession du côté des JA

L’équipe JA du canton de Condat, que préside Patrick, en a largement discuté et tous considèrent qu’à moins de 70 euros / 1 000 litres, chiffre avancé par les syndicats FDSEA et JA, “cela ne vaut pas le coup de s’engager dans l’AOC”. “On a tellement manqué de valorisation sur notre production, que les producteurs n’ont rien à perdre, affiche Damien Mazeyrat. On voudrait vraiment continuer à livrer pour le saint-nectaire, un produit qui fait vivre le canton mais nous ne pouvons occulter nos impératifs économiques”. Alors ils sont bien déterminés à impulser à leur niveau une pression forte de la part des JA pour une valorisation équitable des efforts qu’ils sont prêts à consentir pour l’appellation : “Oui nous appellerons à ne pas signer, si les laiteries ne font pas évoluer leur position”.

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