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Lait : Une réduction volontaire de la production, pour sortir plus vite de la crise… si tout le monde joue le jeu

Eric Richard, président de la section laitière de la FDSEA, revient sur l’implication de la Haute-Loire dans le combat contre le groupe Lactalis et détaille les acquis de la profession sur ce dossier.

Pour Eric Richard, la spirale à la baisse du prix du lait a été stoppée.
Pour Eric Richard, la spirale à la baisse du prix du lait a été stoppée.
© HLP

Le groupe Lactalis a fini par céder sous la pression des éleveurs français. Quelle a été l’implication de la Haute-Loire dans cette action ?

Eric Richard : Même si on ne trouve aucune usine du groupe Lactalis en Haute-Loire, il était important que notre département se mobilise. La semaine  dernière des opérations de stickage des produits Lactalis ont été conduites dans quelques supermarchés du département tout en veillant à sensibiliser les consommateurs ; nous avons distribué des tracts les incitant à boycotter les produits Lactalis.  Avec un prix du lait annoncé à 260 euros la tonne pour l’année aux éleveurs du groupe Lactalis, le risque majeur était l’effet d’entraînement sur les autres entreprises, dans cette spirale à la baisse.


Lactalis a finalement consenti une hausse du prix du lait. Que pensez-vous de cet accord ?

Eric Richard : Grâce à l’action conduite par les éleveurs, Lactalis a annoncé des hausses progressives du prix du lait qui permettront d’atteindre un prix  moyen annuel de l’ordre de 275 €/1 000 L, soit une hausse de 15 €/1 000 L par rapport au prix annoncé par Lactalis. Pour une exploitation moyenne de notre département qui produit 300 000 L de lait, cela représente un gain de 4 500 € sur un an. Notons que dans notre département, une petite centaine de producteurs (sur un total de 1 400)  livrent leur lait à Lactalis. Même si ce prix (275 €) obtenu  n’est pas suffisant, il permet au moins de stopper la spirale à la baisse ; c’est un premier pas. Je voudrais ajouter que cette revalorisation du prix du lait a été  possible grâce à la charte laitière de valeurs lancée par la FNPL, qui a permis au groupe Lactalis de percevoir une plus-value.


Comment jugez-vous l’état de santé des exploitations laitières de Haute-Loire ?

Eric Richard : Depuis que les quotas ont disparu la situation des exploitations laitières est catastrophique. Toutefois, que ce soit en France ou en Haute-Loire, nous avons maîtrisé la production à travers nos contrats de production contrairement aux pays d’Europe du Nord qui ont augmenté leur production ; ce n’est donc pas de notre faute si l’on subit une crise laitière.  À présent, de nombreuses exploitations laitières altiligériennes vont très mal. Les trésoreries sont très tendues et les éleveurs ont le sentiment d’être abandonnés, que ce soit par les pouvoirs publics comme par l’Europe.


La réduction de la production est enclenchée aux niveaux européen et national. Le gouvernement français a décidé d’encourager la réduction de 5% de la production en doublant les crédits européens. Comment va se traduire cette mesure et que va-t-elle permettre ?

Eric Richard : Nous encourageons les producteurs à s’engager dans une démarche de réduction de la production laitière. Ceci devrait permettre à terme de rééquilibrer l’offre et la demande de lait et de voir les cours remonter. Sachant que des perspectives un peu meilleures (en terme de prix du lait) s’annoncent pour la fin de l’année,  la réduction de la production est un moyen de sortir plus rapidement de la crise.À partir du 12 septembre, les producteurs vont devoir manifester leur volonté de réduire leur production à titre individuel en remplissant un imprimé spécifique à télécharger sur le site de France Agrimer ou bien en contactant la FDSEA de Haute-Loire. Cet imprimé devra être renvoyé avant le 21 septembre en vue de commencer à réduire leur production dès le mois d’octobre. Notons que ceux qui auront rater la première vague, pourront encore le faire sur trois mois glissants.Les éleveurs engagés dans cette démarche percevront une aide de la part de l’Europe de 144,2 € par 1 000 L à laquelle il faudra ajouter une aide de 102,8 € au 1 000 L non produits sur les 5 premiers pourcent de la production.

Propos recueillis par Véronique Gruber

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