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L’ail d’Auvergne reprend son avenir en main

L’ail d’Auvergne reprend la route de la certification et s’apprête à déposer un dossier IGP auprès de l’INAO.

Laurent Heinis, président de la Fédération de l’ail d’Auvergne espère voir s’écrire l’avenir de la culture avec l’IGP.
Laurent Heinis, président de la Fédération de l’ail d’Auvergne espère voir s’écrire l’avenir de la culture avec l’IGP.
© M. Comte

L’ail rose d’Auvergne, produit sur les bassins de Billom et de Limagne Nord pourrait, dans un avenir proche, rejoindre le club des condiments français labellisés. Après 20 ans de réflexions, les producteurs sont aujourd’hui en ordre de marche pour décrocher l’IGP (Indication Géographique Protégée) auprès de

l’INAO. Le nouveau dossier en préparation à la Fédération de l’ail d’Auvergne, compte bien faire valoir le caractère séculaire et unique des bulbes puydômois.

 

Une culture bien vivante !

« Un taux d’allicine supérieur à la normale, un goût prononcé et une meilleure conservation », l’ail rose d’Auvergne est un produit singulier. Laurent Heinis, producteur et président de la Fédération de l’ail d’Auvergne ne dira pas le contraire.

Cultivé de longue date au pied des volcans, l’ail a connu son apogée dans les années 1960 avec plus de 1 000 ha. Aujourd’hui, on compte seulement 25 hectares pour 35 producteurs, majoritairement des céréaliers de Limagne. « L’ail a toujours été une culture de diversification. Les manipulations manuelles étant impor- tantes, elles étaient souvent pratiquées par le grand-père ou la grand-mère. Mais depuis, le modèle agricole a changé et la culture de l’ail a été abandonnée. » La mécanisation partielle de la culture n’a pas suffi à enrayer le phénomène. Désormais, environ 200 tonnes de bulbes aillés sont produits chaque année sur le département. L’essentiel est vendu auprès de trois conditionneurs (Jardin de Limagne, Agri Condiment et la Ferme des Volcans) et environ 30% en vente directe.

L’IGP : protection et avenir

Pourtant l’ail d’Auvergne a de quoi ravir les palais des plus fins gourmets. Le condiment doit sa singularité gustative au terroir sur lequel il est produit. « Une terre argileuse au pH neutre, et des précipitations plutôt faibles », l’ail rose alternatif de printemps se sublime dans ces terres volcaniques.

D’où l’importance vitale de conserver et pérenniser cette culture. « L’IGP permettra d’améliorer la visibilité de notre produit et d’augmenter les ventes. L’ail est un condiment et non un produit de consommation courante comme le vin ou le fromage. Sa vente répond à un marché de niche que nous devons fidéliser encore davantage. »

Laurent Heinis espère surtout, à travers cette démarche, rassembler l’ensemble des producteurs et voir se dessiner un avenir. L’IGP comme bouclier protégeant l’authenticité et incitant peut-être les futures générations à entrer dans la sphère de l’ail d’Auvergne : les producteurs n’en espèrent pas moins.

Quelles différences entre l’AOP et l’IGP ?

L’AOP : Appellation d’origine protégée, désigne la dénomination d’un produit dont la production, la transformation et l’élaboration ont lieu dans une aire géographique déterminée avec un savoir-faire reconnu et constaté. Il s’agit de la déclinaison au niveau communautaire de l’AOC.

L’IGP : Indication géographique protégée désigne des produits agricoles et des denrées alimentaires dont les caractéristiques sont étroitement liées à une zone géographique, dans laquelle se déroule au moins leur production, leur transformation et leur élaboration.

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