Aller au contenu principal

L’agriculture ne semble pas faire partie des priorités du gouvernement

Le 4 décembre, le sénateur Laurent Dupomb et le député Jean-Pierre Vigier se sont imprégnés des problématiques agricoles sur le Gaec du Goutay à Solignac-sur-Loire.

Lundi 4 décembre, la FDSEA et les JA de Haute-Loire ont invité les parlementaires du département sur le Gaec du Goutay, à Concis, commune de Solignac-sur-Loire. Deux d’entre eux se sont rendus sur les lieux : le sénateur Laurent Duplomb et le député Jean-Pierre Vigier. L’occasion pour ces deux élus sensibles au devenir de l’agriculture et des territoires ruraux, d’évoquer les problématiques agricoles et de relayer les revendications de la profession agricole au sein de leurs instances respectives.

Sujets d’inquiétude
Les responsables professionnels présents ont dressé la longue liste des sujets qui préoccupent particulièrement le monde agricole. 
Le président de la Chambre d’agriculture, Michel Chouvier, a fait part de son inquiétude sur le devenir des chambres d’agriculture à l’échelle départementale. «On sait que le Ministère de l’Agriculture a envie de prendre la main sur les chambres d’agriculture de façon à pouvoir les orienter vers des préoccupations davantage sociétales et environnemen-
tales,  alors que, de notre côté, nous plaidons pour une agriculture productive, de qualité et avec toutes ses productions». Michel Chouvier est inquiet pour l’autonomie des Chambres d’agriculture départementales menacées par la volonté du Ministère d’aller vers encore plus de régionalisation. Il a par ailleurs dénoncé un décret de mai 2017 qui prévoit la perte d’une source importante de financement des chambres départementales émanant de la taxe sur le foncier non bâti. Cette perte des «centimes forestiers» représente 164 000 € pour la chambre d’agriculture de Haute-Loire.
Michel Chouvier compte sur les parlementaires de notre département pour défendre ces dossiers-là.
Les présidents de la FDSEA et des JA, Yannick Fialip et Anthony Fayolle, ont ensuite énuméré tous les autres dossiers qui inquiètent le monde agricole.

Les agriculteurs n’ont plus de Ministre de l’agriculture
«Nous voulons un véritable Ministre de l’Agriculture. Aujour-d’hui, c’est Nicolas Hulot,  ministre de la transition écologique et solidaire, qui décide des questions agricoles. Les agriculteurs ne sont plus défendus !» déclare Yannick Fialip.
Les responsables professionnels pointent du doigt les répercussions négatives des accords commerciaux CETA-MERCOSUR qui sont sur le point de s’appliquer.

Retrouver du prix
Sur les États Généraux de l’Alimentation (EGA), ils regrettent qu’aucune décision concrète n’ait été prise pour faire évoluer les prix des producteurs. «Il faut absolument que l’on travaille sur les prix et le revenu des agriculteurs car demain on ne sait pas de quoi sera faite la PAC !» a expliqué Anthony Fayolle. À ces sujets s’ajoute bien-sûr le dossier loup dont on parle beaucoup depuis quelques semaines.
Selon lui, la transmission et l’aménagement foncier dans notre département extrêmement morcelé sont également de réels enjeux sur lesquels il faudra se pencher.
Une fois ces problématiques exposées, le sénateur Laurent Duplomb a pris la parole pour livrer son analyse sur l’ensemble des sujets évoqués.
La suppression de l’allègement de 7 points d’Amexa prévue dans le cadre du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2018, l’exonération partielle des activités agricoles pour l’ISF (Impôt sur la Fortune), les financements des chambres d’agriculture via le CASDAR et les centimes forestiers, le glyphosate et la volonté du Ministère de l’Agriculture de repousser son utilisation à 3 ans au lieu de 5 ans à l’échelle de l’Europe en sachant qu’aucune solution alternative ne pourra être proposée dans ces délais, autant de dossiers dans lesquels le sénateur apportera son appui aux agriculteurs.
Quant aux EGA, Laurent Duplomb constate que ces rencontres n’ont abouti à ce jour qu’à l’élaboration d’une charte qui ne permettra pas de régler «l’énorme distorsion entre 500 000 agriculteurs français et 4 centrales d’achat !». «On continue d’autoriser le regroupement des centrales d’achat et on interdit aux agriculteurs de se regrouper. On ne risque pas de rétablir l’équilibre !» indique-t-il.
Le sénateur plaide pour un modèle agricole basé sur une agriculture familiale. «Si on sort de ce système-là, l’agriculture ne sera plus répartie sur l’ensemble du territoire et on dépeuplera notre pays».

La ruralité et les agriculteurs oubliés du gouvernement
Le député Jean-Pierre Vigier regrette l’attitude du Ministre de l’Agriculture «complètement transparent et sous la coupe du Ministre de l’écologie» et accuse le gouvernement d’oublier totalement la ruralité et ses agriculteurs.
Il insiste sur l’importance de la rémunération des agriculteurs et sur le juste rééquilibrage des marges entre les acteurs des différentes filières. «Des sujets qui ont été abordés dans le cadre des EGA mais qui n’ont pas encore débouché sur des actions con-crètes».
Selon le député il va falloir travailler sur la surtransposition des normes  qui devient une spécialité française. Quant aux accords commerciaux tels que le CETA, il évoque la solution de l’étiquetage des produits afin d’aider les consommateurs à opter pour des produits locaux.
«Le gouvernement n’a pas mis la priorité sur l’agriculture. Or, l’agriculture, c’est de l’économie, de l’emploi et de la vie sur nos territoires ruraux. Avec Laurent Duplomb, nous travaillons à vos côtés et nous nous employons à faire remonter vos revendications à Paris» a souligné Jean-Pierre Vigier.
«On dit qu’1 agriculteur, c’est 7 emplois induits sur le territoire. Le Gaec du Goutay qui réunit 3 agriculteurs génère donc 21 emplois induits» précise le président de la FDSEA.

Les plus lus

Comment la France peut aider le Maroc à repeupler son cheptel bovin et ovin ?

Sept ans d'une sécheresse redoutable, couplée aux soubresauts de la géopolitique ont fragilisé l'élevage marocain, si bien que…

Les associés du Gaec de la Cartalade avec Emmanuel Grange de chez DeLaval devant les 3 robots fraichement installés.
3 robots de traite nouvelle génération pour gagner en souplesse de travail

À Mercoeur, les 5 associés du Gaec de la Cartalade ont fait le choix de traire un troupeau de 150 vaches montbéliardes à…

vaches de races limousines dans un pré.
Aide au vêlage : 200 € par vêlage financés par la Région Auvergne-Rhône-Alpes

Destinée à encourager la recapitalisation du cheptel bovin viande dans la région, cette aide au vêlage ouvrira à partir de…

“Je veux pouvoir aller aux vaches en baskets !”

Chez les Noyer, à Saint-Martin-Cantalès, on ne lésine pas avec la propreté des vaches, de la stabulation et de la salle de…

vaches charolaises dans un pré.
Provision élevage : Comment les éleveurs peuvent bénéficier de cette mesure fiscale obtenue par le syndicalisme FNSEA-JA ?

La nouvelle provision élevage, déductible du résultat imposable, peut permettre aux éleveurs bovins d’économiser, dans les…

Un groupe de personnes au milieu de véhicules de pompiers.
Photographie, le quotidien mis en scène

Le jeune photographe cantalien, Dorian Loubière, poursuit sa série de mises en scène des années 1950. Dernière prise de vue,…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière