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Nouveau préfet
L’agriculture en guise de baptême de terrain

Francis Lamy, préfet du Puy-de-Dôme et de l’Auvergne depuis lundi dernier, s’est rendu, mardi, sur l’exploitation du Gaec des Moulins, à Madriat, dans le Puy-de-Dôme.

Faut-il y voir un signe ? Ou est-ce pur hasard du calendrier ? N’empêche que pour son premier déplacement sur le terrain, le nouveau préfet d’Auvergne et du Puy-de-Dôme, Francis Lamy a choisi de se pencher sur le secteur agricole, en visitant l’exploitation de la famille Pélissier, à Madriat. Une aubaine pour les responsables agricoles départementaux et régionaux, qui ont bien évidemment profité de ce déplacement pour lui brosser le portrait de l’agriculture de leur territoire et aborder largement avec lui, les sujets sensibles du moment. En premier lieu, la sécheresse dont l’ampleur semble encore devant nous.

Des mesures vont être mises en œuvre, notamment une solidarité entre céréalier et éleveur, les premiers étant invités à ne pas broyer la paille. L’implantation des cultures en dérobés à destination des éleveurs est également envisagée. Mais pour Claude Raynaud, président de l’Udsea du Puy-de-Dôme, « pour passer ce cap difficile qui ne fait que commencer, les agriculteurs seront probablement obligés, à un moment ou à un autre, de se tourner vers les collectivités locales et l’état ».

Dérogation jachère opérationnelle

Le préfet, qui s’est montré très à l’écoute des différents intervenants a, par ailleurs, confirmé que la dérogation permettant le fauchage des jachères étant une mesure décrétée au niveau national, ne fera pas l’objet d’arrêté préfectoral. Autrement dit, cette décision s’applique d’ores et déjà de fait. Globalement, Francis Lamy a estimé que le département n’était pas dans une situation qui justifie, pour le moment, des mesures restrictives d’usage de l’eau, même si la vigilance reste de mise. Le barrage de Naussac qui soutient la rivière Allier est en effet rempli dans sa totalité, avec 180 millions de m³, il dispose d’une réserve opérationnelle.

D’une manière transversale, la plupart des intervenants ont souligné la complexité du secteur agricole. «Aujourd’hui, aucun agriculteur ne peut dire qu’il dispose de la trésorerie pour faire face à un accident climatique ou économique. Ce qui témoigne bien d’un appauvrissement général de l’agriculture », a résumé Pascal Servier, président de la Fdpl du Puy-de-Dôme.

En cause, la volatilité des prix, l’augmentation inexorable des charges et la pression de la grande distribution, dont le pouvoir a été renforcé par la Loi de modernisation de l’économie. « Nous appelons à davantage de régulation », ont martelé les responsables professionnels.

Aujourd’hui, même dans un secteur porteur comme celui du lait, où les cours sont soutenus avec des prévisions à 350 euros/tonnes d’ici l’été, les producteurs restent extrêmement vigilants, car, comme l’a très bien perçu le préfet, « il y a les cours, mais il y a aussi les coûts ». Et des investissements toujours plus conséquents pour faire face à la mise aux normes, pour être plus efficaces, sans pour autant gagner davantage, comme en a témoigné Mathieu Pélissier, le plus jeune du Gaec des Moulins, « nous avons doublé notre quota, pour, au final, gagner autant » .../...


découvrez la suite de l'article en page 3 de l'Auvergne Agricole du 19 mai, n° 2392

A 51 ans, Francis Lamy succède à Patrick Stefanini à la tête de préfecture de région Auvergne et du Puy-de-Dôme. Cet énarque était préfet des Alpes Maritimes depuis 2009, après avoir été préfet de Haute Saône en 2006.

Né le 18 mars 1960 à Cherbourg, dans la Manche, Francis Lamy, énarque (promotion Fernand Braudel), a débuté sa carrière au Conseil d’État. De 1993 à 1995, il est conseiller technique au cabinet du Premier ministre Édouard Balladur. À la défaite de ce dernier, dès le 1er tour de la présidentielle de 1995, il est nommé conseiller juridique du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA). Un poste qu’il occupera jusqu’en 1998.

Parallèlement, et jusqu’en 2006, cet ancien maître de conférences à l’ENA, devient professeur associé des universités. De 1996 à 2006, il devient également médiateur du cinéma. L’une de ses passions.

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