Aller au contenu principal

L’Afivol veut reconquérir 20 % du marché avicole intérieur

L’interprofession des filières volailles Auvergne-Rhône-Alpes (Afivol) a présenté dernièrement les difficultés rencontrées par les éleveurs, mais également ses ambitions en faveur de la reconquête du marché intérieur.

D’ici 2030, la filière française de volailles prévoit d’installer 400 poulaillers dédiés aux volailles de chair, dont 32 en Auvergne-Rhône-Alpes.
D’ici 2030, la filière française de volailles prévoit d’installer 400 poulaillers dédiés aux volailles de chair, dont 32 en Auvergne-Rhône-Alpes.
© Nathalie Dubost

La volaille est la viande la plus consommée par les Français

Cette première place est principalement liée à l’augmentation de la consommation en restauration hors domicile, au sein de laquelle une grande partie de la viande est issue de l’importation. Ce constat, dressé par l’Association filières volailles Auvergne-Rhône-Alpes (Afivol) lors d’un déjeuner presse à Lyon, constitue une réelle inquiétude pour la filière régionale.

« Un poulet sur deux consommés est importé, tandis que nous sommes à l’équilibre concernant les pondeuses et que la consommation de ces deux produits ne fait qu’augmenter », a détaillé le directeur de l’Afivol, François Gaudin, avant de comparer les importations à « une épée de Damoclès ». 

L’objectif de l’association est donc clairement affiché : fournir de quoi contrer les importations et rendre les produits de la région accessibles à toutes les bourses.

Produire le "poulet du quotidien"

En Auvergne-Rhône-Alpes (Aura), le poulet de chair bio représente une faible part de la production, tandis que le label rouge est bien développé. La logique s’inverse concernant la filière poules pondeuses. Selon Hélène Bompart, présidente d’Afivol et éleveuse drômoise, le territoire comporte d’ailleurs peu d’ateliers spécialisés. « À l’Ouest de la région, il s’agit principalement d’un élevage complémentaire à celui des vaches à viande et qui permet d’installer des jeunes. »

Afin de dynamiser la production nationale, la filière s’est lancée un défi de taille : installer 300 poulaillers de poules pondeuses, dont 24 en Aura, et 400 poulaillers dédiés aux volailles de chair, dont 32 en Aura d’ici 2030. 

Reconquérir 20 % du marché intérieur de la volaille

« Des poulaillers label rouge se construisent encore, mais le développement se fait dorénavant davantage sur le poulet du quotidien, qui répond à la demande du consommateur et de la restauration hors domicile », ajoute l’éleveuse.

Reléguée à la troisième place des pays européens producteurs de volailles, la France est dorénavant devancée par la Pologne, puis l’Espagne. Sans parler de la concurrence internationale, représentée par l’Ukraine et le Brésil. « Le coût de la main-d’œuvre, les charges et les facteurs de croissance constituent de réelles distorsions de concurrence… Lorsqu’en France, nous avons du mal à faire sortir un seul poulailler de terre, 15 poulaillers sont plantés les uns à côté des autres avec un abattoir, des couvoirs et une usine d’aliments en Ukraine », déplore la responsable, rappelant qu’un filet de poulet brésilien ou ukrainien se vend ensuite deux fois moins cher. 

Depuis le 18 février 2025, l’origine des viandes ovines, porcines et volailles achetées crues doit être affichée auprès des consommateurs. Avant cette date, seule la viande bovine était concernée par cette obligation.

Malgré cette dynamique, l’Afivol dénonce des freins à l’installation encore nombreux. L’inflation de 30 % des matériaux de construction d’abord, l’acceptation du voisinage ensuite. Relativement peu touchés par l’influenza aviaire qui a sévi en France en 2022 et 2023, les éleveurs régionaux avaient réussi à couvrir davantage leurs coûts de production. « Lorsque l’Hexagone a manqué de production, nous avons pu passer des augmentations… Mais en ce moment, la situation est plus complexe du fait des négociations avec la grande distribution », assure la présidente d’Afivol.

Lire aussi Cédric Giraudet, éleveur à Vensat dans le Puy-de-Dôme : "En volailles, le vaccin a préservé la filière"

 

 

 

 

Les plus lus

Pour les producteurs de lait, l'interprofession doit être une instance de dialogue  sur tous les sujets.
« Les industriels veulent-ils encore faire tourner leur usine avec du lait français ? »

Après la démission du président du Cniel, et alors que les producteurs de la zone Alpes Massif central alertaient depuis…

Deux hommes et une femme devant le panneau de l'hostellerie
La famille Rouchet redonne vie à Curebourse

Bien implantés à Aurillac, Mickaël et Audrey Rouchet ont racheté l’hostellerie Saint-Clément, avec l’ambition d’y accueillir…

Une attaque de loup sur brebis et agneau, le 24 octobre dernier à la Tour d’Auvergne, a été confirmée par l’OFB
Une première attaque de loup dans le Puy-de-Dôme

En octobre, 4 nouveaux signalements de constats de prédation avec suspicion de loup ont fait l'objet d'expertise par le…

Les coupures de journaux de 1983
20 octobre 1983 : quand la tondue de Saint-Flour sortait de l'ombre

Le film, “La recluse de Saint-Flour, contre-enquête” revient sur l’affaire Esther Albouy. 
Il déroule l’existence de “…

L'alimentation animale, la clé de performance productive des animaux

Une alimentation adaptée et une gestion optimisée des fourrages participent à garantir les performances du troupeau laitier et…

En présence d’Emmanuel Ferrand, conseiller régional, délégué au fonds Feader, Ludivine et Pierre Lot ont présenté leur exploitation agricole.
Garantir des prêts à l'installation en agriculture, c'est possible en Auvergne-Rhône-Alpes

Ludivine Lot s'est installée aux côtés de son conjoint, Pierre au Breuil dans l'Allier grâce notamment au fonds de garantie…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière