L’Afivol veut reconquérir 20 % du marché avicole intérieur
L’interprofession des filières volailles Auvergne-Rhône-Alpes (Afivol) a présenté dernièrement les difficultés rencontrées par les éleveurs, mais également ses ambitions en faveur de la reconquête du marché intérieur.
L’interprofession des filières volailles Auvergne-Rhône-Alpes (Afivol) a présenté dernièrement les difficultés rencontrées par les éleveurs, mais également ses ambitions en faveur de la reconquête du marché intérieur.

La volaille est la viande la plus consommée par les Français
Cette première place est principalement liée à l’augmentation de la consommation en restauration hors domicile, au sein de laquelle une grande partie de la viande est issue de l’importation. Ce constat, dressé par l’Association filières volailles Auvergne-Rhône-Alpes (Afivol) lors d’un déjeuner presse à Lyon, constitue une réelle inquiétude pour la filière régionale.
« Un poulet sur deux consommés est importé, tandis que nous sommes à l’équilibre concernant les pondeuses et que la consommation de ces deux produits ne fait qu’augmenter », a détaillé le directeur de l’Afivol, François Gaudin, avant de comparer les importations à « une épée de Damoclès ».
L’objectif de l’association est donc clairement affiché : fournir de quoi contrer les importations et rendre les produits de la région accessibles à toutes les bourses.
Produire le "poulet du quotidien"
En Auvergne-Rhône-Alpes (Aura), le poulet de chair bio représente une faible part de la production, tandis que le label rouge est bien développé. La logique s’inverse concernant la filière poules pondeuses. Selon Hélène Bompart, présidente d’Afivol et éleveuse drômoise, le territoire comporte d’ailleurs peu d’ateliers spécialisés. « À l’Ouest de la région, il s’agit principalement d’un élevage complémentaire à celui des vaches à viande et qui permet d’installer des jeunes. »
Afin de dynamiser la production nationale, la filière s’est lancée un défi de taille : installer 300 poulaillers de poules pondeuses, dont 24 en Aura, et 400 poulaillers dédiés aux volailles de chair, dont 32 en Aura d’ici 2030.
Reconquérir 20 % du marché intérieur de la volaille
« Des poulaillers label rouge se construisent encore, mais le développement se fait dorénavant davantage sur le poulet du quotidien, qui répond à la demande du consommateur et de la restauration hors domicile », ajoute l’éleveuse.
Reléguée à la troisième place des pays européens producteurs de volailles, la France est dorénavant devancée par la Pologne, puis l’Espagne. Sans parler de la concurrence internationale, représentée par l’Ukraine et le Brésil. « Le coût de la main-d’œuvre, les charges et les facteurs de croissance constituent de réelles distorsions de concurrence… Lorsqu’en France, nous avons du mal à faire sortir un seul poulailler de terre, 15 poulaillers sont plantés les uns à côté des autres avec un abattoir, des couvoirs et une usine d’aliments en Ukraine », déplore la responsable, rappelant qu’un filet de poulet brésilien ou ukrainien se vend ensuite deux fois moins cher.
Depuis le 18 février 2025, l’origine des viandes ovines, porcines et volailles achetées crues doit être affichée auprès des consommateurs. Avant cette date, seule la viande bovine était concernée par cette obligation.
Malgré cette dynamique, l’Afivol dénonce des freins à l’installation encore nombreux. L’inflation de 30 % des matériaux de construction d’abord, l’acceptation du voisinage ensuite. Relativement peu touchés par l’influenza aviaire qui a sévi en France en 2022 et 2023, les éleveurs régionaux avaient réussi à couvrir davantage leurs coûts de production. « Lorsque l’Hexagone a manqué de production, nous avons pu passer des augmentations… Mais en ce moment, la situation est plus complexe du fait des négociations avec la grande distribution », assure la présidente d’Afivol.