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L’achat de fourrage hors-zone accordé

L’AOP Saint-nectaire a obtenu la dérogation INAO, demandée en juillet dernier, suite aux importantes pertes de fourrage en raison de la prolifération des campagnols et de la sécheresse.

La dérogation de l’Inao permet aux éleveurs de l’AOP Saint nectaire d’acheter des fourrages hors zone
La dérogation de l’Inao permet aux éleveurs de l’AOP Saint nectaire d’acheter des fourrages hors zone
© Mélodie Comte

La sécheresse et la prolifération des campagnols terrestres n’ont pas épargné les éleveurs de la zone Saint-nectaire. Le strict cahier des charges de l’AOP impose une alimentation issue du secteur de l’appellation. Dans l’impossibilité évidente d’y répondre, l’Interprofession du Saint-nectaire a demandé en juillet dernier, une dérogation à l’INAO. Cette dernière a été accordée et permet ainsi d’alléger le cahier des charges jusqu’en mai 2016.

 

La dérogation en détail

La dite dérogation accorde aux éleveurs, touchés par la sécheresse ou les campagnols terrestres, l’achat hors zone d’appellation, de fourrages secs et d’ensi- lage d’herbe. Jusqu’au 15 mai 2016, la ration de base des vaches laitières peut contenir des fourrages à base d’herbe (foin, ensilage et enrubannage d’herbe) ainsi que du foin de luzerne, de la luzerne déshydratée et de la pulpe de betteraves déshydratées non issus de la zone. La dérogation impose néanmoins dans la ration un minimum de 50% d’herbe provenant du périmètre de l’AOP. En ce qui concerne le pâturage, les vaches laitières doivent pâturer 100 jours minimum au lieu de 140 jours. Quant aux génisses, leur ration de base est composée exclusivement d’herbe dont au minimum 20% proviennent de la zone St-nectaire. Ces allègements temporaires au cahier des charges, permettent à de nombreux éleveurs d’acheter hors zone les fourrages manquants pour renflouer leurs stocks. L’INAO a également ac-cordé le droit à la réimplantation de prairies permanentes par semis ou labour suite aux dégâts des rats taupiers. Un soutien non négligeable, apportant une véritable bouffée d’oxygène à des producteurs bien malmenés.

 

Des élevages lourdement touchés

Même en montagne, le manque d’eau s’est fait cruellement sentir. Les pertes de fourrages et d’herbe dans les pâtures sont impressionnantes même «jamais vues» selon certains éleveurs. «Habituellement, nos espaces sont verts. Cette année, ça n’a pas été le cas. Les pertes de fourrages sont importantes. Les éleveurs ont augmenté leur surface de pâture pour nourrir leurs animaux convenablement mais ont pénalisé la deuxième coupe de fourrage. Ils n’avaient pas le choix. Ils ont également été nombreux à enfourrager au pré entamant ainsi leur stock. Les situations sont critiques dans les secteurs lourdement touchés tels que Lanobre, Saurier, Ardes-sur-Couze ou encore Saint-Diery. En revanche, d’autres le sont moins à l’image de Picherande et Chastreix. Les situations sont très inégales, c’est presque du cas par cas » explique François Peyroux, technicien à l’Interprofession Saint-nectaire.

A cela, il faut rajouter la pullulation des campagnols terrestres.

Dans plusieurs secteurs de l’appellation, les rongeurs ont détruit les pâtures déjà malmenées par la sécheresse. « Les campagnols terrestres et les rats taupiers ont fait de gros dégâts sur plus de 38% des communes de la zone Saint-nectaire. Les éleveurs touchés à la fois par la sécheresse et ces ravageurs ont perdu jusqu’à 70% de leur fourrage. Certains ne savent pas comment ils vont faire économiquement pour supporter ces pertes. »

Sans oublier la baisse de production laitière à cause les fortes chaleurs de cet été. Là aussi, un manque à gagner pour les producteurs du territoire Artense-Cézallier-Sancy qu’Anne Bapt, technicienne au Contrôle Laitier du Puy-de-Dôme suit toute l’année. «Nous avons une perte de lait moyenne de 600 kg par vache laitière en juillet et 300 kg par vache laitière en août. Il faut voir également que ces conditions climatiques ont augmenté le stress chez les animaux, qu’ils ont moins mangé et moins bu. Par conséquent, les taux cellulaires ont augmenté pour atteindre une moyenne de 400 000 cellules.»

Moins de lait de moins bonne qualité, des achats de fourrages importants, des charges de réimplantation de prairies et des animaux bloqués sur les exploitations en raison de la FCO, les ennuis s’accumulent pour les éleveurs. Le classement du département en calamité agricole permettrait de financier 28% des pertes de fourrages.

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