L'abattoir communautaire repart sur de bonnes bases
Après une période difficile du point de vue financier, l'abattoir communautaire du Puy-en-Velay se refait une santé et recherche de nouveaux clients pour compléter ses tonnages.
Après une période difficile du point de vue financier, l'abattoir communautaire du Puy-en-Velay se refait une santé et recherche de nouveaux clients pour compléter ses tonnages.
Sur la bonne voie
À Polignac, l'abattoir géré par la communauté d'agglomération du Puy-en-Velay reprend progressivement des couleurs. C'est le message principal que les membres du conseil d'exploitation ont souhaité communiquer le 19 décembre dernier auprès de la presse locale.
En 2024, l'abattoir se trouvait plutôt en mauvaise posture avec un gros déficit (à hauteur de 800 000 euros) causé par plusieurs facteurs comme l'explique Gérard Gros, élu responsable de l'abattoir à la communauté d'agglomération : « Cet équipement a souffert de la baisse de consommation de viande (-20% entre 2022 et 2024) et de l'arrêt d'activité de l'un de ses importants grossistes. Ajoutons que le tonnage de l'abattoir (agréé pour 3200 T) était monté jusqu'à 4600 T et nous n'avons pas su adapter l'équipement aux variations de tonnage. Enfin, la hausse des coûts de gaz et d'électricité a contribué à aggraver la situation ».
500 000€ d'économie sur 1 an
L'établissement public de coopération communale ne pouvant supporter un tel déficit, un plan d'économies qui vise 500 000€ d'économie sur 1 an - de juin 2025 à juin 2026 - (en agissant sur la gestion des ressources humaines, les frais de maintenance et de fonctionnement) et une révision à la hausse des recettes de l'abattoir ont été mis en place mi 2025. Des initiatives qui portent déjà visiblement leurs fruits comme l'atteste l'élu : « En 6 mois, nous avons déjà fait 460 000 € d'économie, nous sommes donc sur la bonne voie ! ».
« L'agglo soutient entièrement son abattoir »
« Cet abattoir était équilibré financièrement jusqu'en 2021, il n'y a donc pas de raison que l'on n'y arrive pas ! » indique Didier Danthony, conseiller communautaire et membre du conseil d'exploitation de l'abattoir. « Au sein de la communauté d'agglomération, tout le monde est conscient de la nécessité de conserver cet outil de travail. L'agglo soutient entièrement son abattoir » lance Gérard Gros qui annonce même un investissement de 300 000€ en vue de renouveler certains matériels vieillissants.
Très attachés à cet outil, l'ensemble des clients ont eux-mêmes accepté une révision à la hausse des tarifs.
Un nouveau directeur opérationnel
L'abattoir repart donc sur de bonnes bases avec un nouveau directeur opérationnel, en la personne de Mathieu Lager, qui fait partie du personnel depuis 2019. « Ici, nous avons la structure adéquate, l'aménagement, les effluents sont gérés, tout y est ! L'outil ne demande qu'à travailler. Et d'ici fin 2027, l'investissement initial de l'abattoir sera amorti...», souligne l'un des clients importants de l'abattoir, éric Planchette, président de la société Vigouroux et de l'association et coopérative des Monts du Velay.
« Nous avons une belle structure, localisée au centre du département, et ouvert sur un grand territoire rural (du Puy-en-Velay jusqu'à La Chaise Dieu) » ajoutent les élus G. Gros et D. Danthony.
L'abattoir communautaire, dont le tonnage actuel atteint les 3000 T, est même prêt à accueillir de nouveaux clients pour atteindre le volume de l'agrément (3200 T) ; des clients "fiables", précisera Serge Bessette, boucher et client.
Un abattoir de proximité
Du côté de la profession agricole, la remise à flot de cet abattoir est une excellente nouvelle. « Cet abattoir a un rôle de proximité pour les agriculteurs et il est important d'en conserver les volumes grâce à l'implication de chacun (grossistes, bouchers, agriculteurs). Cet abattoir représente un vrai enjeu global car derrière, nous avons aussi des filières d'élevage à conserver (porcs et bœufs de Haute-Loire, veaux des Monts du Velay). D'autre part, cet outil est sorti de la ville du Puy et il est récent (date de 2007). Nous avons tous un devoir de responsabilité à l'égard de cet outil. Avec un peu de volume supplémentaire, l'équilibre financier peut être retrouvé » explique Anthony Fayolle, éleveur et élu à la Chambre d'agriculture de Haute-Loire. Et d'ajouter : « L'activité de l'abattoir communautaire contribue à maintenir la consommation de proximité car tous ses clients livrent de la viande sur l'ensemble du bassin du Puy et sur le vaste territoire de l'agglomération ». « Cet abattoir de proximité dispose donc d'un faible impact carbone et répond aux normes du bien-être animal » conclut Didier Danthony.