La vache verte en séjour actif dans le département
La Vache Verte prend ses quartiers dans le
Puy-de-Dôme pour rappeler au grand public le rôle fondamental que joue l’élevage dans le territoire.
A moins de six mois de la conférence internationale pour le climat de Paris, les éleveurs de ruminants lancent le mouvement national Vache Verte et son Livret Vert (disponible sur www.vacheverte.fr). Cette campagne de communication auprès du grand public appuie l’engagement des éleveurs dans la lutte contre le changement climatique et la préservation de l’environnement. L’objectif est également de rappeler l’équilibre fragile qui existe entre l’élevage, le monde rural et la sauvegarde des milieux naturels.
Briser les préjugés
Le 7 juillet dernier dans une prairie située devant la gare du Pano-ramique des Dômes à Orcines, les éleveurs du Puy-de-Dôme ont rejoint le mouvement « Vache Verte » en installant la première banderole. Le slogan « l’équilibre est dans le pré » devrait fleurir un peu partout dans les prairies et les champs du dépar- tement à proximité des grands axes et des lieux touristiques tels que Vulcania ou encore le Lac d’Aydat. En tout, une quarantaine de ces banderoles blanches et vertes seront installées pour appuyer le message des éleveurs. « Depuis trop longtemps nous sommes montrés du doigt et accusés de pollueurs. Nos émissions de gaz à effet de serre ont diminué de 14% depuis 1990. A travers cette action « La Vache Verte », nous voulons rappeler aux consommateurs que, certes l’agriculture émet des gaz à effets de serre, mais en stocke également une très grande partie dans les prairies (30% des émissions NDLR). C’est un équilibre dont ils doivent prendre conscience et les politiques, nous aider à le développer » explique Christian Peyronny, président de la Fnsea 63. Un équilibre aujourd’hui en danger du fait des nombreuses difficultés que rencontrent les éleveurs et le monde agricole en général.
Débat ouvert
Alors que sur de nombreux sites touristiques et naturels les activités de pastoralisme sont plébiscitées pour l’entretien des paysages, l’agriculture est par ailleurs accusée de nombreux maux. Une situation paradoxale qu’agriculteurs mais aussi élus locaux souhaitent voir clarifier comme l’exprime Alain Mercier, éleveur, et conseiller régional. « L’agriculture va mal et la première inquiétude dans nos territoires est le renouvellement des générations. Les agriculteurs sont les mal-aimés de la société. Comment avec une image pareille voulez-vous attirer des jeunes ? Comment voulez-vous installer de nouveaux agriculteurs lorsque les charges sont aussi élevées et la réglementation complexe ? La société et l’Etat doivent se positionner une bonne fois pour toute pour savoir ce qu’ils attendent des agriculteurs ! S’ils souhaitent qu’ils produisent moins de méthane ou qu’ils le stockent davantage et bien qu’on leur en donne les moyens. » Une situation qui fait trembler non seulement le monde agricole, mais aussi le monde rural. Dans certains territoires à l’image des Combrailles, du Livradois-Forez ou encore du Cézallier, l’agriculture représente l’une des plus importantes activités économique voire même la seule. Alors les difficultés des agriculteurs ont de quoi inquiéter Jean-Marc Boyer, Conseiller départemental d’Orcines et maire de Laqueuille : « Il y a 30 ans, il y avait sept agriculteurs à Laqueuille aujourd’hui ils ne sont malhereusement plus que deux à résister. Nous sommes dans une situation critique et il serait plus que temps que le gouvernement s’en rende compte. »
A peine installée « la Vache Verte» anime déjà les débats au pied du puy de Dôme. Espérons que les touristes feront preuve d’autant de questionnement.
Il a dit...
Jean-Pierre Fleury, président de la Confédération Nationale de l’élevage
« Nos vaches, moutons, chè-vres et prairies servent l’équilibre territorial de nombreuses zones rurales. La Vache Verte est un manifeste de notre engagement pour l’environnement.»