Aller au contenu principal

La Safer, un outil au service du monde rural

À la tribune, Patrick Mounaud, adjoint au maire de Flayat, Corentin Bouchet, conseiller foncier de la Safer, Sophie Catoir, chargée de mission au CEN et Sébastien Laroche, agriculteur à Flayat, ont détaillé les différentes solutions adoptées dans le dossier prix en exemple pour la conférence.
À la tribune, Patrick Mounaud, adjoint au maire de Flayat, Corentin Bouchet, conseiller foncier de la Safer, Sophie Catoir, chargée de mission au CEN et Sébastien Laroche, agriculteur à Flayat, ont détaillé les différentes solutions adoptées dans le dossier prix en exemple pour la conférence.
© HC

Depuis 2019, la Safer Nouvelle-Aquitaine fait le tour des départements afin d’y faire le point sur ses actions. Le 22 octobre dernier, elle a fait étape à Guéret pour une conférence intitulée « La terre pour quoi ? ».
La première partie s’est concentrée sur le bilan des transactions effectuées en Creuse en 2020. Le volume de transactions est en légère hausse avec 1 % d’augmentation en nombre et +7 % en surface. En revanche, la valeur de ces transactions augmente de 32 %, montrant la part importante du marché non agricole (loisirs, urbanisation…). Revenant sur un point fréquemment abordé lorsque l’on parle de la Safer, le directeur de la Safer de la Creuse Vincent Eclache a mis en avant le faible taux de préemption (3 préemptions contre 80 transactions amiables) : celle-ci ne concerne généralement que des petites surfaces et n’intervient qu’en dernier recours si la conciliation n’a pu aboutir.
Concernant le prix des terres, il varie de 1 610 € sur le plateau de Millevaches à 3 020 € en Bas-Berry, pour une moyenne creusoise à 2 660 €.

Un dossier représentatif
Afin d’illustrer les différents rôles de la Safer, la conférence a fait la part belle à un dossier dans lequel plusieurs cas de figures se sont présentés. Il y avait sur la commune de Flayat une exploitation agricole de 24 hectares morcelés, en vente mais à l’abandon depuis plus de 20 ans. La commune et la Safer ont donc mis autour de la table le vendeur et les différentes personnes intéressées afin de parvenir à un accord. Au sortir des discussions, 5 candidats se sont partagés les terrains. Parmi eux, Quentin Fourré. Ce webdesigner grenoblois souhaitait une vie plus rurale pour sa famille, et la commune a vu d’un bon œil l’arrivée de nouveaux habitants sur son territoire. Il était la seule personne intéressée par la maison, élément bloquant dans la vente de l’ensemble. M. Fourré ne souhaite pas seulement habiter là mais étudie également les possibilités d’une installation agricole sur les 11 ha qui lui ont été attribués.
Une autre partie des terres a pu être distribuée entre des agriculteurs et riverains locaux, comme Sébastien Laroche, qui avait besoin de se faciliter l’accès à ses terrains ainsi que de prés de fauche. Il s’agit là du travail le plus connu de la Safer.
Enfin, le dernier acquéreur est le Conservatoire d’Espaces Naturels de Nouvelle-Aquitaine. Celui-ci a obtenu 8,92 ha de zones humides et de bosquets à des fins de préservation de la biodiversité. Cette acquisition n’est cependant pas une mise sous cloche : une partie de cet espace sera louée à l’agriculteur Sébatien Laroche dans le cadre d’un bail à clause environnementale. La fauche qu’il y fera lui permettra d’avoir plus d’autonomie sur son exploitation tout en entretenant un espace naturel. Sophie Catoir, chargée de mission du CEN en charge de ce dossier a éclairci son rôle : « remettre en usage des terrains qui méritent de l’être ». Pour elle, la déprise agricole est un risque, et les partenariats avec des agriculteurs comme cela est le cas à Flayat est gagnant-gagnant.
En conclusion, Patrice Coutin, président de la Safer Nouvelle-Aquitaine, a rappelé que les choix d’attribution de foncier de la Safer sont systématiquement motivés, et que « sur un dossier où l’on a plusieurs candidats, il y aura forcément des déçus ». Il a également remis en avant les différents rôles de la Safer : Maintenir et développer une agriculture dynamique et diversifié, participer au développement local et préserver les paysages, l’environnement, favoriser l’entretien de la forêt. Il a rappelé que la Safer est là pour faciliter les transactions, que ses services sont toujours disponibles et qu’il ne faut pas hésiter à y faire appel, avant de conclure « La Safer, ça sert ! ».

Les plus lus

Alice Mulle et ses chèvres Saanen
Un élevage caprin équilibré pour les deux associés de Nogardel

Pour Alice Mulle et Antonin Michaud-Soret, qui ont repris la ferme familiale à la suite des parents d’Antonin, leur système…

deux hommes, la famille Lemmet, avec du fromage saint-nectaire
AOP saint-nectaire, une tradition chez les Lemmet

Julien Lemmet incarne la quatrième génération de producteurs fermiers au Gaec de l’Estival de Marcenat. Une tradition…

Le burger fermier de Benoît Lafon

Saveur d'Ayvals - À bord de son food-truck, Benoît Lafon, éleveur salers à Jussac, sillonne tout l’été les marchés de pays et…

Nicolas Cussac sur son exploitation.
Photovoltaïque : pour une maîtrise des coûts de l’électricité sur l'exploitation

Pour maîtriser sa facture d’électricité, le Gaec Cussac La Chaumette s’est converti au photovoltaïque et au chauffe-eau…

Face à la DNC, les éleveurs du Puy-de-Dôme sont appelés à fermer les portes de leur exploitation

La Dermatose Nodulaire Contagieuse (DNC) continue de se propager en Savoie et Haute-Savoie. DDPP, GDS et les vétérinaires…

Les lésions même cicatrisées restent douloureuses pour l'animal.
DNC : l'abattage est-il réellement justifié ?

Face à la dynamique de contamination (vectorielle et par contact) et les difficultés d'identifier les bovins exprimant peu les…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière