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La ruralité au centre du monde de demain

Le 13 avril, le cluster Ruralités et la Région Nouvelle-Aquitaine se sont interrogés sur l’avenir de la ruralité lors d’un webinaire centré sur les impacts de la crise sanitaire sur nos territoires ruraux.

© Capture d'écran

Si les chiffres précis ne sont pas encore connus, on le sait, la crise sanitaire a un impact sur les territoires ruraux. Pour Gilles Savary, ancien député européen (1999-2009), c’est une tendance existante qui a été dopée par les confinements successifs et le télétravail « Avec la Covid, la représentation de la province a changé notamment auprès des populations urbaines aisées qui recherchent un mode de vie plus naturel et moins consumériste, souligne-t-il. Il en restera quelque chose. » Même son de cloche auprès d’Olivier Bouba-Olga économiste à la DATAR. « Au niveau européen, une nouvelle définition de la ruralité a conduit à réévaluer son poids économique, explique-t-il. 33 % de la population française vit en zone rurale contre 4,5 % selon l’ancienne définition. Au niveau régional, les chiffres sont encore plus édifiants puisque 51 % de la population est rurale. En Nouvelle-Aquitaine, 43 % des salariés de l’industrie et 25 % des salariés du privé sont hors agglomération ». Pour le président de Région, « l’innovation n’est pas l’apanage des métropoles ». Et de citer plusieurs « pépites », entreprises régionales de pointe situées en Creuse et en Corrèze. « Il n’y a pas eu le « ruissellement » attendu des métropoles sur les territoires ruraux, reprend-il. Il faut que les Régions ou les Départements prennent la responsabilité de l’aménagement du territoire ! » Avec le développement du télétravail, de nouveaux habitants, des cadres pour beaucoup, investissent l’espace rural. Ce sont des compétences nouvelles pour aider au développement des petites communes mais aussi des besoins nouveaux auxquels il faut répondre. « Le rural de demain ne sera pas le rural d’hier, reprend Gilles Savary. L’enjeu c’est d’offrir le mode de vie le plus urbain possible ce qui veut dire des connexions numériques, des transports, des infrastructures, des services… » Les maires de Saint-Pierre-de-Frugie (24) et Marthon (16) ont apporté leurs témoignages sur la redynamisation de leurs communes. Ouverture d’écoles alternatives, projet d’éco-lotissement, regroupement des commerces en centre-bourg, recherche de professionnels de santé, ouverture de chemins de randonnée, les voies sont multiples et se cumulent. « Ce qu’il faut c’est se connecter avec l’extérieur et développer le lien social », résume Jean-Marie Guilloux, conseiller scientifique à l’INRAE de Toulouse. « Il n’y a pas de fatalité, reprend Alain Rousset. Quelles que soient les tailles des communes, il y a des idées, de la volonté, des réussites. C’est très rassurant ». Pour tout cela cependant, il faut être soutenu comme l’a souligné Guy Clua, président du conseil scientifique de l’Association des maires ruraux de France. Il faut des moyens et de la méthode. « La création du cluster Ruralité a permis de rassembler des gens très inquiets des conséquences de la réforme territoriale, souligne Geneviève Barra, vice-présidente de la Région en charge de la ruralité. Nous avons reçu près de 350 projets, parmi lesquels 280 ont été retenus. Cela permet à la Région de bâtir une vraie politique ruralité ». De l’avis de tous, une nouvelle gouvernance, la redynamisation des villes moyennes et une plus grande collaboration urbains/ruraux sont aussi essentielles.

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