La reproduction, phénomène complexe qui dépend de nombreux paramètres
A l'occasion des assemblées générales communes du Groupement de Défense Sanitaire, de Codélia et du Syndicat de Contrôle Laitier, vendredi 19 mars à St Paulien, Pierre Emmanuel Radigue vétérinaire 5mVet est intervenu sur les pathologies de la reproduction. Zoom sur son intervention…
de 5mVet.
Le GDS, Codélia et le Contrôle Laitier avaient invité Pierre-Emmanuel Radigue, consultant-vétérinaire pour le GDS, venu livrer une foule de conseils qui permettront aux éleveurs de mieux appréhender l’étape stratégique de la reproduction.
Les causes d’infécondité s’expliquent à 55% par l’alimentation, à 30% par la conduite de l’élevage et à 15% par des causes purement sanitaires.
Bien alimenter les vaches avant le vêlage
L’alimentation pendant le tarissement ou le sevrage joue donc un rôle essentiel. D’après M. Radigue, le facteur n°1 qui détériore la fécondation est le déficit énergétique dans le dernier mois de gestation ; de plus ce déficit énergétique conduit à un allongement de la gestation et donc, le veau sera plus gros à la naissance. Un excès d’énergie est également à bannir.
Ce vétérinaire conseille de bien alimenter les vaches avant le vêlage : «les vaches qui mangent beaucoup avant vêlage ont moins de métrites (inflammations de l’utérus) tandis que celles qui sont mises à la diète sont victimes de métrites sévères». Il est par ailleurs indispensable de faire boire ses vaches avant le vêlage : «un manque d’eau pénalise l’ingestion des solides et de l’eau après vêlage».
Dès le premier jour du tarissement, les vaches doivent être nourries avec un minimum de la ration des vaches en production en vue d’entretenir les papilles du rumen ; notons que des papilles bien entretenues permettent l’absorption des acides gras et réduisent les déficits énergétiques ainsi que l’acidose ruminale notamment à l’approche du vêlage et en début de lactation. Ces papilles régressent en 2 jours avec un régime « sec » (paille ou mauvais foin) mais ne sont de nouveau opérationnelles que 8 semaines après réincorporation de sucres ou amidon dans la ration.
Le calcium, le phosphore et le magnesium jouent également leur rôle dans la reproduction. L’hypocalcémie au vêlage, qui représente un facteur important de dysfonctionnement obstétrical et énergétique, est causée par des rations des vaches sevrées ou taries en général trop riches en potasse (rations à base d’herbe essentiellement issue de pâtures fortement fertilisées). Une ration qui sera à compléter en magnésium pour les fins de gestation.
Sans sel, pas de veau
Les éleveurs doivent également veiller à satisfaire les besoins en sel de leurs vaches : «Avec la fibre et l’eau, le sel est un besoin fondamental du bovin. Le sel est un constituant très important de l’utérus et joue aussi un rôle dans le fonctionnement pulmonaire. Sans sel, on ne fait pas de veau !» explique-t-il.
Les oligo-éléments (cuivre, zinc, sélenium) sont nécessaires aux vaches taries et en début de lactation ; par contre, ils ont un impact indirect sur la fertilité ovarienne.
La reproduction a bien d’autres ennemis, tels qu’une température ambiante élevée, le stress de l’animal, le parasitisme, bactéries et virus, un manque de lumière, la présence de nitrate et de chlore et la production
laitière.
Les facteurs humains ont un rôle non négligeable dans la réussite de la reproduction des vaches ; pour inséminer à temps, l’éleveur doit observer ses animaux en vue de détecter le début des chaleurs. Or, d’après M.Radigue, «mieux la vache est nourrie, plus elle est expressive».
Des pieds en bon état
Or, pour qu’une vache exprime ses chaleurs, l’éleveur doit être attentif à plusieurs paramètres ; «Il faut éviter des sols glissants et les logements contraignants (bien régler les logettes). Un minimum de luminosité est requis. L’état podal de l’animal compte aussi. Pour une bonne reproduction, la vache doit avoir des pieds en bon état. Je vous conseille donc de bien faire parer les pieds de vos animaux sans oublier ceux de devant qui permettent à la vache de se lever».
La reproduction est un phénomène complexe qui conduit l’éleveur à être attentif à de nombreux paramètres. Aussi, Pierre Emmanuel Radigue conseille aux éleveurs d’associer les différents partenaires de l’élevage à la réflexion sur la reproduction : «Il est de surcroît possible de demander un bilan de reproduction sur son cheptel».
Plus d'infos…
• GDS : développer la maîtrise préventive des risques sanitaires. Lire l'article de Véronique GRUBER sur www.gds43
• Codélia : le modèle coopératif et l'innovation technologique au services des éleveurs. Lire l'article de Véronique GRUBER sur www.codelia.fr
• Contrôle laitier : contrôle de performances du cheptel et conseils aux éleveurs. Lire l'article de Véronique GRUBER sur www.haute-loire.chambagri.fr