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Production porcine
La production régionale dans la tourmente

Les producteurs de porc d'Auvergne et du Limousin sont acculés. Trois années de crise font peser de graves menaces sur leur production. Ils s'en remettent aujourd'hui à la maque VPF.

Christian Guy et Maurice Imbert lors de la conférence de presse.
Christian Guy et Maurice Imbert lors de la conférence de presse.
© D.R.

Rien ne va plus chez les producteurs de porcs d'Auvergne et du Limousin qui depuis plus de trois ans maintenant subissent une crise sans précédent. La flambée des prix des céréales, conjuguée à la chute du cours du porc en 2007, 2008 et 2009 ont fragilisé les exploitations, déjà en prise avec d'importantes difficultés de trésorerie. « Aujourd'hui les producteurs sont à bout. Ils sont face à un prix moyen qui stagne à 1,15 euro alors que le prix de production est à 1,40 euro ! Sans compter que depuis une quinzaine de jours, l'aliment repart à la hausse en raison de l'augmentation des cours des céréales. Il y a deux mois, la tonne d'orge s'échangeait à 90 euros. Elle atteint aujourd'hui 190 euros ! On ne repassera pas une année comme 2007 avec une augmentation des matières premières en plus des endettement et des reports de prêts ! » prévient Maurice Imbert, président de la section porcine de la Haute-Loire.

 

Un équilibre très fragile

Lors d'une conférence de presse organisée vendredi dernier dans les locaux de la FRSEA Massif central, les représentants de la section régionale porcine Auvergne Limousin ont dénoncé la spéculation sur les céréales, les marges abusives de la grande distribution et la façon dont travaille la filière, notamment les salaisonniers, en ne jouant pas le jeu de la production locale. « Nous sommes le maillon faible de cette filière amont et aval ; un maillon qui risque de disparaître si rien n'est fait », s'insurge le président Christian Guy. « La disparition de 20 à 30 % des producteurs de nos régions remettrait en cause tout un pan économique : déstructuration des exploitations, fermeture des abattoirs de nos régions (les porcs représentent 30 à 40 % de leur activité, etc.) et perte d'emplois (1 producteur de porc induit 7 emplois) ». Par ailleurs, les producteurs s'inscrivent en faux contre une tendance qui mise sur le développement d'exploitations porcines de taille importante (500 truies). A l'aire de l'agriculture durable, « c'est un non sens économique, territorial et environnemental que de vouloir concentrer la production dans une région », poursuit Christian Guy. En Auvergne et Limousin, 80 % de la consommation de produits porcs est couverte par la production régionale. Les éleveurs ne veulent pas que cela change, « on tient à une agriculture familiale à dimension humaine, en respect avec des conditions de développement durable », ajoute Maurice Imbert.

 

L'engagement VPF

Depuis trois ans, la section régionale porcine Auvergne Limousin mène des actions auprès des banques, des pouvoirs publics et de la filière « pour continuer à survivre ». Mais l'inertie du cours du porc et la volatilité des prix des céréales rendent les actions difficiles. Les producteurs misent aujourd'hui sur l’engagement des coopératives, des entreprises de la viande et les distributeurs à utiliser la marque VPF (Viande porcine française). L'objectif est double : identifier la viande française dans les étals et sensibiliser le consommateur sur la provenance du produit, « qu'il sache qu'il achète une certaine sécurité alimentaire, une certaine éthique et une vision de l'avenir ». La section régionale porcine a listé les produits qu'elle souhaite voir estampillés VPF et demandé à la grande distribution de s'y conformer ; le tout sous la surveillance des éleveurs ! « Nous voulons faire pression au niveau des magasins pour qu'ils s'engagent dans cette démarche décidée au plan national », explique Christian Guy.

 

L'urgence de l'année blanche

Dans le même temps, les démarches se multiplient pour rencontrer le ministre de l'alimentation, de l'agriculture et de la pêche et négocier des aides d'urgence pour les producteurs de porcs, « mais autres que les reports d'annuités car on les cumule depuis 2007 ! », dixit Maurice Imbert. Les producteurs, via la FNSEA, demandent une année blanche pour toutes les productions. Ils demandent également au Gouvernement d'examiner le problème de distorsion de concurrence par rapport à l'Allemagne notamment, dont la réglementation sociale favorise les coûts de productions pour les rendre plus compétitifs…

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