Aller au contenu principal

La production porcine conserve une bonne dynamique dans le Massif central

L’assemblée générale de l’interprofession porcine Auvergne-Limousin s’est déroulée dernièrement à Aubière. Entre espoirs et inquiétudes, la filière régionale tient bon, comme l’explique son directeur, Bruno Douniès.

Bruno Douniès est directeur de l’interprofession porcine Auvergne-Limousin.
Bruno Douniès est directeur de l’interprofession porcine Auvergne-Limousin.
© SC

Comment va la filière porcine en Auvergne-Limousin ?

Bruno Douniès : En 2021, nous n’avons pas constaté de baisse des effectifs. En matière d’abattage, nous sommes au même niveau que l’année précédente. L’une des forces de notre région est d’avoir un outil spécialisé à Lapalisse dans l’Allier, qui capte des porcs d’autres régions. Enfin, localement nous avons une demande qui reste soutenue. Globalement, on peut dire que depuis 2014, le Massif central résiste mieux que l’ouest. Reste à savoir combien de temps va durer cette résilience.

La hausse du coût de l’alimentation et de l’énergie risque de changer la donne…
En 2021, les éleveurs de porcs ont vu le cours du porc baisser, après deux années de hausses significatives. Si l’augmentation des charges alimentaire et énergétique est arrivée progressivement, car des contrats avaient été passés avant les hausses, aujourd’hui, nous sommes inquiets car les conséquences arrivent maintenant. Alors certes, les prix sont remontés avec un cadran à 1,87 euros/kilo carcasse, ce qui fait un prix du porc à un peu plus de deux euros avec les plus-values techniques. Mais pour véritablement couvrir les coûts de production des éleveurs, on estime que le cadran devrait être à 2 euros/kilo carcasse. Sauf que depuis quinze jours, il plafonne.

Qu’en est-il de l’application de la loi EGA2 qui rend obligatoire la prise en compte des coûts de production ?
La filière porcine est soumise à la loi EGA2 par rapport aux contrats sur les animaux castrés. Le cadran c’est le thermomètre de l’état de la production qui prend en compte l’état du marché et la capacité des opérateurs à s’approvisionner. Même si ce dernier est souvent contesté, il existe. Il y a bien un indicateur de coût de production, et dans la loi, les coopératives doivent mettre à jour leur règlement intérieur pour y faire référence.

Notre région dispose d’une dérogation pour poursuivre la castration à vif, interdite depuis le 1er janvier dernier, en quoi y-a-t-il un enjeu qualitatif et économique derrière cette dérogation ?
Dans notre région, pour répondre aux besoins de la salaisonnerie et des filières de qualité, nous devons abattre des animaux plus gras et plus vieux, ce qui a motivé notre demande de maintien de la castration à vif. Aujourd’hui, l’enjeu c’est d’une part de conserver cette dérogation dans le temps, mais aussi d’obtenir une rémunération significative des mâles castrés. Actuellement, entre le mâle entier et le mâle castré, il y a un différentiel de 10 cts par kilo, ce qui est considérable. Si le mâle castré reste au même prix que le mâle entier qui plus est dans un contexte économique dégradé, les éleveurs risquent d’arrêter de castrer. La mise en place d’une grille nationale de paiement différencié du mâle castré est donc indispensable.

Face aux multiples défis techniques, économiques, sociaux…Comment l’interprofession accompagne les éleveurs ?
Sur le volet social, en production porcine, la pyramide des âges comme dans toutes les autres productions n’est pas favorable. L’installation est un enjeu d’avenir. Sur le volet technique, l’interprofession Auvergne-Limousin, Interporc Rhône-Alpes, l’Union des groupements et l’Association des éleveurs indépendants abondent à 51 % un fonds de développement porcin auquel participe la Région à 49 %. Il s’agit d’une aide à l’agrandissement, la création de places ou la rénovation de bâtiment qui prend la forme d’un prêt à taux 0 %. Ce fonds doté d’1 million d’euros en 2017 va être porté à 4 millions d’euros. Cette aide limitée à 100 000 euros par exploitant est considérée par la banque comme un autofinancement. Il y a des projets qui arrivent, des demandes nombreuses. Reste que depuis sa mise en place, le coût des matériaux a bondi tandis que la prise en compte du bien-être animal conduit à des solutions techniques plus onéreuses. Ce sont tous ces paramètres qui risquent d’avoir une incidence dans les prochains mois.

L’élevage porcin sera au rendez-vous du Sommet de l’Élevage (4 au 7 octobre à la Grande Halle d’Auvergne). Avec quelles ambitions ?
Depuis 2017, nous avons fait le choix d’augmenter notre surface d’exposition au Sommet, en se regroupant pour gagner en visibilité. Nous avons créer avec nos collègues des filières avicole et cunicole, un pôle viande blanche. Notre ambition, c’est de montrer que le Sommet est le salon de tous les élevages du Massif central y compris l’élevage de porcs qui jouent un rôle, loin d’être anecdotique. Par l’alimentation animale, par les effluents d’élevage, dans l’équilibre économique des filières viande, la production porcine n’est pas une filière hors-sol. Nous l’avons démontré à travers le projet Aporthe sur la complémentarité entre élevage bovin et porcin.

Les plus lus

Claude Aguttes présente la statue de la vierge.
Le mobilier du château du Sailhant sera vendu aux enchères

La maison Aguttes s’occupe de la vente aux enchères du mobilier du château du Sailhant sur la commune d’Andelat. Une vierge du…

Coureurs trailers en descente sur un chemin dans le brouillard.
Et si un Cantalien s’adjugeait l’UTPMA ?

Dans un ultra trail du Cantal (UTPMA) réputé pour sa technicité, sa variété et ses paysages, l’expérience du terrain pourrait…

Quel sera le futur de la Commanderie templière ?

La commanderie templière de Celles sort d’une longue léthargie grâce à la passion de Claude  et Bernadette Aguttes, ses…

les quatre personnes de la famile Soule
À tire d’aile, 20 ans de diversification pour le Gaec des Tuyas Dorés

Depuis 20 ans, le Gaec des Tuyas Dorés à Saint-Poncy élève et commercialise des volailles en plus de son atelier de vaches…

Fondu de cloches !

Installé depuis peu dans le Cantal, Nicolas Schweiger y a retrouvé des airs de sa Suisse 
natale, mais surtout des…

dégâts grêle
10 jours après l'orage, conséquences en cascades pour les agriculteurs du Livradois

Après qu'une pluie de grêlons d'un diamètre de 12 cm ait frappé une dizaine de communes des environs de Bertignat,…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière