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"La production laitière commence au champ ; il faut être bon sur les cultures et sur les vaches"

Après les assemblées générales de Haute-Loire Conseil Élevage et Haute-Loire Holstein, mercredi 29 octobre, le Gaec de la Petite Croix à St Maurice de Lignon ouvrira ses portes aux éleveurs participants.

Romain, Laurent, Philippe Merle et Antoine Moulin, les 4 associés du Gaec de la Petite Croix à St Maurice de Lignon misent sur la génétique de leur troupeau mais aussi l'alimentation en commençant par l'optimisation des fourrages.
Romain, Laurent, Philippe Merle et Antoine Moulin, les 4 associés du Gaec de la Petite Croix à St Maurice de Lignon misent sur la génétique de leur troupeau mais aussi l'alimentation en commençant par l'optimisation des fourrages.
© HLP

C'est au Gaec de la Petite Croix sur la commune de Saint-Maurice-de-Lignon, que Haute-Loire Holstein a choisi de s'arrêter le temps d"un après-midi après son assemblée générale, mercredi 29 octobre prochain. Haute-Loire Conseil élevage qui tient son AG avec les Holsteins, a mis en place une étude autour des coût des fourrages, qui sera présentée en salle lors de l'AG et illustrée par l'exemple sur le terrain.

Une bonne génétique, une alimentation de qualité, une récolte des fourrages optimisée, ça paie.

Ils sont 4 éleveurs passionnés. Philippe Merle 54 ans, s'est installé en 1997, rejoint par son frère Laurent 53 ans en 2009 pour créer le Gaec des Coins. Puis en 2021, la jeune génération arrive et rentre au Gaec qui prend alors le nom de Gaec de la Petite Croix. Romain 28 ans fils de Philippe et Antoine Moulin 30 ans le neveu, amènent du sang neuf et donnent une autre dimension à cette exploitation.

De 40 ha en 1997, elle passe à 115 en 2009 pour arriver à 226 ha aujourd'hui après reprise de 2 exploitations au départ en retraite des exploitants. Côté cheptel, Philippe est parti avec 16 montbéliardes et 12 génisses charolaises, et entre 45 et 50 veaux gras par an en raison d'un faible quota de 100 000 litres de lait. Il a ensuite construit un bâtiment pour accueillir 35 laitières ; le quota du premier Gaec est monté à 580 000 litres. 

La prim'holstein choisie pour le lait

C'est en 2011 que les associés ont introduit la prim'holstein pour augmenter la production laitière, et pour cela ils ont acheté dans de bons troupeaux via les ventes Sicarev. D'entrée, ils ont choisi une bonne génétique. En 2021, l'arrivée des jeunes fait grimper le troupeau à 120 laitières et 80 génisses. Le Gaec de la Petite Croix s'étend alors sur 4 sites avec 2 poulaillers en poulets Label avec Agrévol en Ardèche, et un tout nouveau bâtiment de 70 m de long sur aire paillée et caillebotis pour les laitières.

Aujourd'hui, les 4 hommes sont arrivés à un rythme de croisière en autonomie fourragère grâce à 30 ha de maïs, 45 ha de céréales, une cinquantaine d'ha de prairies temporaires et le reste en prairies naturelles. "On peut sacrifier un peu de quantité au profit de la qualité car on a beaucoup de surfaces" explique Philippe. "Avant, on était davantage en intensif. Aujourd'hui, on a plus de souplesse et on peut réduire les coûts ".

Autonomie fourragère

La ration, c'est plutôt l'affaire d'Antoine, qui nous donne sa recette de mémoire : 25 kg de maïs, 17 kg d'ensilage 1ère coupe, 10 kg d'ensilage 2ème coupe, 4 kg de céréales dont la moitié de maïs grain, 3,5  kg de tourteaux, 2,5 kg de pulpe de betteraves (un mélange 70% betteraves et 30% maïs grain), 350 à 380 g de minéraux, 230 g de matière grasse et 60g de sel, tout cela distribué à la mélangeuse en ration complète au cornadis. Soucieux du meilleur pour leurs animaux, les éleveurs élèvent leurs veaux au lait entier jusqu'au sevrage, soit 4 mois. Une pratique peu courante, mais un choix assumé tant sur le côté nutritif qu'économique, même si cela oblige à nourrir les veaux pendant la traite ou juste en fin.

Un pas de géant en 2025

Une bonne génétique, une alimentation de qualité, ça paie. Si en 2024, le Gaec affichait une production laitière à 9 300 kg/vache/an avec 41,5 de MG et 32,6 de TP, en 2025, les résultats du troupeau ont fait un pas de géant, avec 10 400 kg de lait/vache/an. Juste un chiffre de comparaison, 28,8 kg/jour en septembre 2024 contre 33,4 kg/j en septembre 2025. Alors on veut connaître la recette. Et c'est Romain qui argumente : "Cette nette amélioration, on l'explique d'abord par la récolte des fourrages. Aujourd’hui, on opte pour une fauche à plat sans conditionneuse, puis un fanage et un andainage à tapis 24 h après, et ensilage dans la foulée. On a aussi fait le choix de prairies longue durée avec beaucoup de légumineuses (50%) notamment du trèfle qui s'est bien implanté chez nous. Et on ensile tôt, bien avant l'épiaison ; cette année le 4 mai. Bien sûr, on perd un peu de quantité ; on a récolté 3,2 tonnes de MS/ha, mais on récolte un ensilage bon et sec avec un silo à 35% de MS. De même, on a eu une bonne année pour le maïs chez nous, ensilé autour du 20 septembre". Les associés ajoutent : "à St Maurice, on mise plus sur l'herbe que sur le mais".

La production laitière commence au champ

Pour eux, "la production laitière commence au champ ; il faut être bon sur les cultures et sur les vaches", mais il faut néanmoins compter aussi sur une bonne génétique pour que la recette soit parfaite.

Pour constituer leur troupeau et même aujourd'hui, le Gaec a acheté et achète encore de "bonnes vaches". Ils ont ainsi des laitières issues d'une souche en Loire Atlantique avec une petite fille de Corse Vray EX98, ainsi qu'une génisse du Gaec Wilt dans le Bas-Rhin fille de Delta Lambda. Des animaux sur lesquels le Gaec souhaite élever. Et c'est ainsi que ces passionnés d'élevage participent à plusieurs concours chaque année pour mettre en avant leurs meilleures holsteins (lire encadré) et partager avec leurs homologues éleveurs des temps forts autour de leur métier.

Mercredi 29 octobre après les AG de Haute-Loire Conseil Élevage et Haute-Loire Holstein, ils seront ravis d'accueillir des éleveurs sur leur exploitation pour leur présenter un panel de leurs meilleures vaches et génisses.

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