La porcherie de Marchastel illustre une forme de développement durable
Après bien des déboires, Nathalie et Christian Chalier vont enfin pourvoir engraisser les porcs qu´ils ont fait naître. Maillons d´une filière courte, ils sont montrés en exemple.
Faire vivre un territoire
Pour Christian Guy, président de la section porcine départementale, il est inutile de revenir sur les difficultés -heureusement rarissimes- rencontrées par la famille Chalier. Il s´agit de présenter un exemple de "petit atelier moderne et propre" et ses débouchés : 40 porcs charcutiers vendus chaque semaine à la salaisonnerie Pallut de Condat. Face à des producteurs et des intervenants de filière (marchands d´aliment, groupement, abatteurs, transformateurs...), il a surtout tenu à démontrer que l´on peut vivre de la production porcine et faire vivre un territoire en créant de l´emploi. Une condition toutefois : se déconnecter du cadran national, en développant des produits de qualité, qui profitent à une filière courte et locale. "Ici, nous avons un exemple de la bonne évolution", a remarqué Francis Lebas, président du groupement MC-porcs. "En choisissant l´engraissement, M. et Mme Chalier valorisent leur production". Il ajoute que les signes de qualité, comme l´IGP sur les salaisons d´Auvergne, vont venir conforter ces filières locales. "Chaque maillon y sera gagnant, permettant de faire vivre tout un pays", souligne Patrick Escure, président de la FDSEA du Cantal.
Des démarches qualité
Louis-François Fontant, président de la Chambre d´agriculture, confirme "qu´entrer dans une démarche de différenciation est une nécessité absolue". A ce titre, Georges Champeix, président de l´association Porc-montagne, a présenté sa démarche et assuré que la grande distribution était intéressée par des niches de qualité. Aux 270 magasins livrés toutes les semaines, 130 autres vont s´ajouter au 1er janvier et encore une centaine d´autres courant 2006. "Avec la garantie d´une plus-value plus importante encore que les 8 centimes d´euros proposés aujourd´hui", certifie M. Champeix. Il précise cependant que, pour en profiter, les éleveurs doivent s´engager à assurer des animations commerciales. Une manière de faciliter le dialogue entre les éleveurs et la société.