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FOURRAGE
La pluie complique la récolte de l'herbe

Alors que les prairies habillent la campagne puydômoise d'un manteau vert et tendre, la météo pluvieuse met des bâtons dans les roues des ensileuses, obligeant les CUMAs à lancer les chantiers... au compte-gouttes.

chantier d'ensilage herbe
Une fois le fourrage ensilé, Pascale Faure conseille de « mettre de la paille en bas du silo pour récupérer les écoulements de "jus" » et surtout, d'utiliser « un conservateur pour acidifier et stabiliser l'ensilage ».
© Mélodie Comte

Ces derniers mois ont été particulièrement pluvieux. En effet, les cumuls de précipitations de janvier à mai dépassent largement ceux des années précédentes (voir tableau ci-dessous) ainsi que les normales utilisées comme références : +26 mm à Clermont-Ferrand, +79 mm à Issoire, +37 mm à Ambert, +67 mm à Saint-Sulpice, +55 mm à St-Germain-l'Herm, ou encore +140 mm au Mont-Dore. « Le 16 mai, les précipitations dépassaient déjà le cumul qu'on attendait pour le mois entier ! » rapporte Pascale Faure, conseillère fourrage à la Chambre d'agriculture du Puy-de-Dôme

Tableau comparatif des cumuls de précipitations dans le Puy-de-Dôme entre janvier et mai 2021, 2022, 2023 et 2024.

Malgré des températures plus douces qu'à l'accoutumée, et très favorables à la pousse de l'herbe, les sols restent très humides à cause des averses qui les réhumectent quotidiennement, rendant l’organisation des chantiers d’ensilage et l'accès aux parcelles très difficiles. 

« Certains exploitants constatent la réapparition de mouillères qu'ils n'avaient pas vu depuis 20 ans ! ». 

Une situation « très stressante » pour les agriculteurs qui doivent désormais faire un choix entre « récolter un fourrage arrivé au stade optimal, au risque de salir la marchandise et d'abîmer durablement les parcelles » ou  « attendre de meilleures conditions météo, en sachant que la qualité de l'herbe se déprécie chaque jour qui passe ». En l’absence d’une boule magique, la seule option reste « d’ajuster sa tactique au jour le jour ».

 

Comment limiter la détérioration du fourrage humide ?

Pour conserver correctement le fourrage ensilé, le taux de matière sèche (MS) au moment de la coupe doit se situer aux alentours de 16% pour atteindre les 30% au moment de la mise en silo. Or, « l'herbe que nous avons récoltée la semaine dernière n'atteignait que 12% de MS » rapporte Pascale Faure. Pour optimiser le séchage de l'herbe humide, la conseillère préconise donc de « faucher haut, afin que le fourrage repose sur une couche aérée » et, lorsque c'est possible, de laisser suffisamment d'espace entre les andains pour pouvoir « les retourner lorsque la zone est ressuyée ».

Une fois le fourrage ensilé, Pascale Faure conseille de « mettre de la paille en bas du silo pour récupérer les écoulements de "jus" » et surtout, d'utiliser « un conservateur pour acidifier et stabiliser l'ensilage ».

 

Deux CUMAs témoignent

La CUMA de Pontgibaud compte une quarantaine d'adhérents ensileurs d'herbe et deux ensileuses. Habituellement, les chantiers se terminent entre fin mai et début juin. Mais aux vues de la météo capricieuse, le président de la CUMA Cyril Charrier s'attend à ce que la tournée prenne du retard. 

« Nous avons profité des quelques jours de répit les 10, 11 et 12 mai pour réaliser quelques chantiers, mais dès le lendemain, la pluie reprenait. Nous avons depuis interrompu les récoltes. (...) Si le week-end qui arrive présente de meilleures conditions, nous remettrons les machines en marche ».

Du côté de la CUMA Sioule et Morge, les travaux d’ensilage ont déjà repris « plein pot » hier, et ce jusque mercredi prochain « si la météo le permet ». « Il y a des risques d'orage mais mieux vaut récolter l'herbe avant qu'elle ne monte en épis pour obtenir la meilleure qualité possible » estime Fabien Rougier, président de la CUMA et éleveur laitier à Vitrac, « les éleveurs qui recherchent plutôt la quantité passeront début juin s'il le faut ».

Pour gagner en efficacité les jours où la pluie menace de tomber, « nous séparons l'équipe en deux : pendant que les uns prennent leur pause, les autres travaillent, et vice-versa ». Si l'exploitant agricole ne se dit pas inquiet pour les récoltes, il craint néanmoins que les prés humides ne conservent longtemps les séquelles des traces laissées par les roues des tracteurs.

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