Social
La MSA Auvergne met en place un réseau sentinelles
Les délégués MSA du département étaient réunis, vendredi 13 janvier, à Blavozy pour aborder, entre autres, le thème
du mal-être en agriculture.
Les délégués MSA du département étaient réunis, vendredi 13 janvier, à Blavozy pour aborder, entre autres, le thème
du mal-être en agriculture.
Vendredi dernier 13 janvier, la MSA Auvergne avait donné rendez-vous à ses délégués, à Blavozy, pour une rencontre autour d'un sujet phare : le programme mal-être. Cette rencontre était animée par Christian Gouy président du Comité départemental et Claude Roche vice-président de la MSA Auvergne, en présence du président Philippe Panel.
Prenant le sujet à contre pied, c'est plutôt de bien-être des agriculteurs dont il fut question, tant il est important de positiver autour des métiers de l'agriculture et de dédramatiser. Organisme social, la MSA, de par ses services de proximité et au travers de son réseau d'élus délégués, souhaite mettre en place un réseau de sentinelles afin d'alerter les services dédiés en cas de situation de mal-être ou de détresse, et d'anticiper avant que la situation ne se dégrade.
Des dispositifs déjà en place
Le monde agricole a toujours connu des situations de mal-être, un peu plus que dans d'autres secteurs, en raison de la pénibilité de ces métiers, mais comme l'a présenté le responsable du programme Prévention mal-être de la MSA Auvergne, Fabrice Penot, "la MSA n'a pas attendu que les Pouvoirs publics se saisissent de ce sujet, pour agir et mettre en place des dispositifs d'écoute, de soutien et d'accompagnement" pour ses ressortissants confrontés à un problème économique, financier, familial, de santé… Il existe des services avec du personnel formé, environ 70 collaborateurs.
Le film "Au nom de la Terre" a interpellé les pouvoirs publics et la population, et conduit à l'élaboration d'un rapport puis d'une feuille de route interministérielle entre les Ministères de l'Agriculture, de la Santé, de l'Économie et de l'Intérieur. Ce dernier cible davantage les non-salariés agricoles et les salariés de la production agricole, mais également tous les assurés sociaux de la MSA. Depuis ce Plan, des Comités départementaux se mettent en place ; un comité plénier qui mandate un comité technique, va travailler sur le sujet et proposer un plan d'actions.
Détecter des situations de mal-être
Mais la difficulté aujourd'hui, c'est de toucher des personnes isolées qui ne connaissent pas ces dispositifs, et n'osent pas appeler pour demander de l'aide.
Pour pallier ce manque, la MSA met en place le dispositif des sentinelles, dans un premier temps sur deux secteurs : le Mézenc et le Brivadois. Mais il sera amené à se développer pour couvrir toute la Haute-Loire et même l'ensemble des 4 départements auvergnats. L'idée, explique Fabrice Pinot, c'est de construire ce réseau pour identifier les gens qui ne se sont pas manifestés. "Une sentinelle, c'est une personne volontaire ayant pour mission principale de repérer et d'orienter des personnes en situation de mal-être ou de détresse. Il s'agit d'un engagement personnel et non professionnel" explique le responsable. Ces personnes, des délégués MSA, seront évidement formées notamment à reconnaître des signes d'alerte de situations de mal-être et à réagir de façon adéquate, en orientant les personnes vers les services dédiés.
Christian Gouy précise, que "déjà, nombre de délégués sont des sentinelles. Ils connaissent bien leur secteur et font régulièrement remonter des situations difficiles. Les OPA jouent également un rôle essentiel dans ce sens". Ce réseau va donc officialiser quelque chose qui existe déjà.
Éviter le repli sur soi
Philippe Panel insiste : "Il y a 15 ans, ces questions étaient taboues. Aujourd'hui, on en parle, mais il faut aborder le problème avec professionnalisme". Et au travers des interventions des délégués présents, il ressort qu'il est "essentiel de se préoccuper du bien-être des agriculteurs et des salariés agricoles, à l'instar de ce qui se fait pour le bien-être animal", pour anticiper et éviter d'en arriver à des situations dramatiques. On a entendu : "le bien-être animal passe par le bien-être de l'éleveur".
S'intéresser au confort au travail, à la fonctionnalité des bâtiments et du matériel, au droit au répit, au temps de travail sur l'exploitation… sont autant de sujets qui vont dans le bon sens. Philippe Panel a insisté, auprès des représentants des OPA et en particulier des JA présents à cette rencontre, sur la nécessité de "rompre l'isolement" et "éviter le repli sur soi".