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La mesure de l'ouverture pelvienne, outil au service des éleveurs allaitants

La pelvimétrie est un outil supplémentaire pour trier les femelles de renouvellement.

Cela consiste à mesurer, par un technicien agréé et à l'aide d'un pelvimètre (voir encadré), la hauteur et la largeur du passage pelvien pour déterminer l'ouverture dont disposera le veau pour sortir lors du vêlage. Cette aire pelvienne est corrigée de l'âge et du poids de l'animal.
Cette collecte s'effectue sur les génisses, 1 à 2 mois avant la mise à la reproduction, quel que soit l'âge au premier vêlage.
Plus l'ouverture pelvienne est conséquente et plus le veau passera facilement.
Bien entendu, cette appréciation est à relativiser dans la mesure où la morphologie, l'ossature et le poids du veau ont aussi toute leur importance. Cette  nouvelle donnée vient conforter l'éleveur dans le choix de ses génisses à garder pour le renouvellement.
Cette technique donne la possibilité à l'éleveur de réduire la probabilité d'avoir un vêlage difficile. C'est un outil complémentaire pour faire un tri plus efficace. Cette technique complète les outils existants (indexation, utilisation taureaux ayant un bon niveau IFnais,...) et permet d'affiner l'accouplement des génisses. Qu'il soit d'IA ou de monte naturelle, le choix du père du veau conserve évidemment toute son importance.
Comme cette mesure est susceptible d'intéresser de nombreux éleveurs pour les aider à trier dans leurs lots de femelles celles qui, à priori, ont les meilleures dispositions pour vêler sans difficultés (et inversement d'éliminer les plus mauvaises), Alsoni Conseil élevage propose de réaliser ces mesures chez tous les éleveurs intéressés.
Dans la continuité, Alsoni Conseil Élevage propose également un service pour la réalisation d'un planning d'accouplement (génisses et/ou vaches) avec les taureaux d'exploitation (Monte Naturelle) ou IA. En plus de finaliser l'accouplement, l'élaboration du planning permet de gérer les risques de consanguinité en toute sécurité.
Ces services ne sont pas réservés aux seuls adhérents d'Alsoni Conseil Élevage mais proposés à tous les éleveurs allaitants du département.

Thierry Dafit fait appel au service d'Alsoni Conseil Élevage pour pratiquer la pélvimétrie.
Un investissement plutôt qu'un coup.
Thierry Dafit est installé, depuis le début des années 1990, en Gaec avec son frère Jérôme, au domaine de la Gondière, situé sur la commune de Saint-Marcel-en-Murat. Naisseurs, engraisseurs de bovins charolais, ils possèdent 110 vaches charolaises inscrites. Ils font régulièrement appel au service d'Alsoni Conseil Élevage pour pratiquer la pélvimétrie.

Pourquoi avez-vous sollicité Alsoni Conseil élevage et leur service pélvimétrie ?
T. D : Nous travaillons avec Alsoni Conseil Élevage depuis la mise en place des contrôles de performance des animaux sur l'exploitation. Quand on nous a proposé de découvrir cette nouvelle prestation, nous avons tout de suite été favorables. Son efficacité, sa précision nous ont permis d'avoir un aperçu du potentiel de vêlage des génisses. C'est un critère important, supplémentaire, par rapport aux critères externes et aux index.
J'ajoute que, d'un point de vue pratique, nous couplons la pélvimétrie avec la prophylaxie ce qui économise du temps, à la fois pour le vétérinaire et pour nous.

Quelles décisions prenez-vous après communication des chiffres relevés par le pélvimètre ?
T. D : Grâce à cet outil, nous détectons les défauts des bassins de certaines génisses. Certaines présentent en effet parfois des os qui ressortent dans le bassin. Il n'y a véritablement que par cette technique que nous pouvons voir de telles malformations. Nous pouvons ainsi les éliminer de notre cheptel.
Comme l'indique Anne-Françoise Nicolas, nous faisons le même constat : les bassins s'élargissent au fur et à mesure que la sélection des femelles avance. Une sélection qui se traduit directement sur la qualité des vêlages. À titre d'information, l'an dernier nous n'avons pratiqué aucune césarienne au cours des 103 vêlages. Une situation qu'on ne connaissait pas il y a quinze ans. Pour nous c'est un investissement et non un coût. Quand vous limitez les interventions vétérinaires, notamment lors des césariennes, le calcul est rapide. Et, le plus, la pélvimétrie se pratique en journée, contrairement aux vêlages difficiles, qui ont bien souvent lieu en pleine nuit...

Prenez-vous en compte ces informations sur le plan d'accouplement ?
T. D : Oui, bien entendu ! Ces données contribuent à nos objectifs de sélection. Nos priorités sont, entre autre, l'aptitude aux vêlages avec des veaux qui ne naîtront pas trop gros avec un potentiel de croissance important. Notre plan d'accouplement consiste à sélectionner cinq à six taureaux en insémination artificielle pour les saillies en période hivernale. Au pré, les taureaux de monte naturelle, sélectionnés selon les mêmes critères, prennent le relais. Une sélection qui se fait en tout début d'année pour une mise à la reproduction fin janvier. Des taureaux qui s'accoupleront avec des vaches dont nous tenterons de corriger les défauts.

Grâce à la pelvimétrie, la sélection porte ses fruits.
Anne-Françoise Nicolas est technicienne à Alsoni Conseil Élevage. Elle pratique régulièrement la pelvimétrie depuis près de cinq ans.

Quel est l'intérêt d'utiliser cet outil ?
Anne-Françoise Nicolas : En mesurant les bassins des génisses, nous pouvons ainsi faire un tri suivant leurs caractéristiques. Des mesures qui sont ensuite saisies dans le logiciel Logipelvi afin de calculer l'aire pelvien et en prenant en compte l'ensemble des index de l'animal. À partir de ces données, l'éleveur pourra véritablement mieux connaitre son cheptel et trier ces femelles.

Concrètement, comment cela se passe ?
A.-F. N : Nous commençons par fixer un rendez-vous avec l'éleveur et son vétérinaire. Ce dernier réalise une épidurale ayant pour but d'anesthésier localement et légèrement l'arrière de la vache pour travailler en toute sécurité et éviter toute souffrance à l'animal. C'est une intervention que seul un vétérinaire est habilité à réaliser. Après quelques minutes, l'animal est détendu. Nous observons un ramollissement de la queue et du train arrière. Le pelvimétre est ensuite introduit dans le rectum. Cet appareil est adapté pour se positionner sur le bassin à l'aide de la main du technicien. Quand il est bien positionné à l'intérieur, à l'aide de l'autre main, je sers la poignée afin de mesurer la largeur et la hauteur du bassin. L'examen, de l'injection au moment où l'on retire le pelvimètre, dure entre trois à quatre minutes.

Les mesures sont-elles précises et fiables ?
A.-F. N : Oui bien sûr. Il y a cependant une certaine sensibilité lors de la mesure des bassins avec la pelvimétrie. Pour ma part, je conseille que ce soit toujours le même technicien qui intervienne sur les mêmes élevages pour éviter ainsi les petites irrégularités de mesures.

Vous avez le recul de plusieurs années de pratique. Que constatez-vous quant à l'évolution de la sélection ?
A.-F. N : Je constate depuis quelques années, une augmentation de la taille des bassins dans les élevages que je suis depuis plusieurs années. Les problèmes de vêlages y sont donc moins fréquents, voire inexistant. Les éleveurs font donc des sélections plus précises en éliminant les génisses ayant des défauts de bassin. La sélection porte donc ses fruits !

Peut-on encore faire mieux, en associant d'autres données à celle de la pelvimétrie?
A.-F. N : Oui, nous mettons en place des plans d'accouplement grâce au logiciel Planning BC permettant de calculer le taux de consanguinité et choisir les bons taureaux pour les meilleures femelles. L'association de toutes ces données permet d'améliorer encore plus la sélection et, de fait, la génétique du troupeau. La bonne maîtrise des vêlages et l'amélioration des performances des animaux sont des leviers importants qui permettent d'améliorer le volet économique d'une exploitation.

Mesure sur une génisse :
Les génisses sont généralement mesurées au cornadis.
Une fois le pelvimètre positionné dans le rectum, l’opérateur mesure d’abord la hauteur sacro-pubienne, puis referme le pelvimètre et le fait tourner à 90° pour mesurer la largeur
bis-illiaque (voir schéma) :


Pour plus de renseignements, vous pouvez contacter Alsoni Conseil Élevage :
- par mail contact@alsoni.fr,
- tel : 04 70 42 01 20
- Anne-Françoise Nicolas, technicienne en charge des mesures pelviennes et planning accouplement sur l’Allier au
06 75 21 57 77.

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