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La marche supérieure

Alors que l’agriculture biologique continue son développement, l’interprofession veut aller encore plus loin dans la démarche locale et commerciale.

Pour cette table ronde, il aura surtout été question de la distribution et des relations commerciales autour des produits bio.
Pour cette table ronde, il aura surtout été question de la distribution et des relations commerciales autour des produits bio.
© Sylvain Desgroppes

Les chiffres de l’agriculture biologique sont éloquents, et la croissance ne ralentit pas. En 2018, que ce soit par le chiffre d’affaires de l’agriculture biologique au niveau régional, de 1,3 milliard d’euros (hausse de 22 % sur un an), ou par le nombre de producteurs bio, qui a dépassé les 6 000 dans la région (hausse de 15,5 % sur un an), la croissance est à deux chiffres. De quoi réjouir l’interprofession au moment de son assemblée générale.
Ce mercredi 19 juin, c’est en effet au Château-Malfard, exploitation viticole biologique située à Saint-Martin-de-Laye (33), qu’Interbio Nouvelle-Aquitaine se réunissait sous la présidence de Philippe Lassalle Saint-Jean. « L’interprofession continue de s’agrandir. On est la seconde région bio de France. Et même si certains ont l’impression que l’on n’ira pas plus haut, on garde une croissance à deux chiffres », commence-t-il.
Pour le président, l’avenir offre encore de grandes perspectives de développement, et de multiples d’opportunités. « On est seulement à la fin de notre adolescence, et au début de notre vie d’adulte », image-t-il. À l’heure d’une accélération dans la transition que vit l’agriculture, il faut se poser les bonnes questions, et prendre les meilleures décisions face à un consommateur toujours plus averti et citoyen dans son acte d’achat.
Pour la bio, cela veut dire aussi défendre une identité plus globale. Fournir un produit bio, oui, mais cette dimension ne suffit plus : il faut y rajouter les valeurs de local et d’équitable dans la commercialisation. Des idées largement développées dans la table ronde qui a suivi l’assemblée générale, autour de la problématique « Des états généraux de l’alimentation au commerce équitable : pour une production et une consommation bio durable ».

Inverser le système
Interbio avait réuni pour l’occasion un panel varié d’invités, dont Patrick Danais, directeur d’Auchan Mériadeck (33) et administrateur de la Fédération du Commerce et de la Distribution Nouvelle-Aquitaine. « Il faut sortir de la culture de la division. On doit recréer un échange, travailler ensemble, discuter du référencement des produits, des coûts de production, des prix de vente », juge-t-il. La loi Egalim est donc déjà au cœur des débats.
Sabine Brun-Rajeul, directrice adjointe de la Draaf, en a rappelé les grands principes : « Il s’agit de redonner des marges de manœuvre aux producteurs. On compte deux outils : le relèvement du seuil de vente à perte, et l’encadrement des promotions ». D’autres notions, telles que la prise en compte du coût de production dans la détermination du prix, la contractualisation pluriannuelle, doivent favoriser l’inversion de la chaîne de valeur.
Cela permet d’instaurer une relation de confiance sur la durée, avec des garanties des deux côtés. De plus, cela réduit les incertitudes, pour le producteur dans ces débouchés, pour le commerce dans sa capacité de répondre à la demande. Reste une notion incontournable, le prix : quelle place dans la discussion, quelle construction, quelle compréhension par le consommateur (coût de production plus élevé en agriculture biologique, …) ?
C’est ainsi que la notion d’équitable entre en jeu. « Le commerce équitable suppose un engagement pluriannuel, un prix rémunérateur fondé sur les coûts de production, mais aussi la promotion d’une consommation responsable, et une traçabilité pour les consommateurs », glisse notamment Laurent Lefebvre, administrateur de Commerce Équitable France. Les démarches se rejoignent, reste à articuler cet idéal dans la commercialisation.
Pour cela, la marque Bio Sud Ouest France se veut un outil de poids. « Il faut communiquer sur ce que cela implique, les contrats pluriannuels, des prix rémunérateurs, la notion d’équitabilité, la philosophie et les valeurs de l’agriculture biologique, l’emploi qu’il y a derrière », conclut Philippe Lassalle Saint-Jean. Acteur structurant la filière, du producteur et jusqu’au consommateur, Interbio a une mission. Le travail ne fait que commencer.

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