Aller au contenu principal

Culture
La luzerne devient une culture à part entière

La Chambre d'agriculture du Puy-de-Dôme, conduit en ce moment même dans le département, plusieurs essais de luzerne irriguée, présentés la semaine dernière aux agriculteurs ayant fait le déplacement.

Dans une parcelle de luzerne irriguée chez Simon Vedel, à Lamontgie, lors de la matinée consacrée à la culture.
Dans une parcelle de luzerne irriguée chez Simon Vedel, à Lamontgie, lors de la matinée consacrée à la culture.
© M. Comte

La culture de la luzerne revient sur le devant de la scène dans le Puy-de-Dôme avec l'émergence de la filière créée par Limagrain, en partenariat avec l'Interprofession du Saint-nectaire. Là où elle était autrefois largement cultivée par les éleveurs, elle investit désormais les champs des céréaliers. À l'image de Simon Vedel, agriculteur et éleveur ovins sur la commune de Lamontgie et de Solignat. Sur ses 80 hectares de surfaces en cultures, il cultive 30 hectares de luzerne (dont 25 hectares irrigués). La Chambre d'agriculture du Puy-de-Dôme a donné rendez-vous aux agriculteurs, la semaine dernière, sur cette exploitation avec plusieurs experts de la culture pour tenter de lever certains blocages techniques.

Pérenniser sa luzerne

La luzerne est une culture pérenne qui, une fois semée, est destinée à rester en place au minimum trois années. Les agriculteurs témoignent pourtant depuis quelques années, avoir observé qu'elle semblait résister moins longtemps. Plusieurs facteurs jouent dans cette longévité. La luzerne est une culture à part entière et qui, malgré ses apparences, est délicate. " Elle a horreur, comme toutes les légumineuses, des tassements de sol. Attention donc au moment de la récolte d'intervenir sur un sol sec" explique Laurent Cipière, ingénieur développement chez Cérience (anciennement Jouffray Drillaud NDLR). L'expert porte également son analyse sur les hauteurs de coupe à la récolte. Si elle est trop agressive, la luzerne aura des difficultés à repartir. Et surtout, même si la luzerne est capable de capter l'azote de l'air grâce à ses nodosités, elle a besoin d'un minimum de fertilisation. "Un apport d'azote de 30 U/ha au semis assure une meilleure implantation et une meilleure pérennité." Attention également aux teneurs en bore et molybdène des sols. Ces deux oligo-éléments sont essentiels au développement des nodosités de la luzerne. "Les besoins ne sont pas énormes mais une fertilisation foliaire améliore considérablement le rendement. Le coût de cet apport est d'environ 10 €/ha... Ça vaut le coup de le faire !"

Le semis sous-couvert indispensable

La réussite de la luzerne repose avant tout sur son implantation. Simon Vedel témoigne "avoir tout essayé" et n'avoir été complètement satisfait qu'après un semis sous-couvert de céréales. Pascale Faure, conseillère fourrage à la Chambre d'agriculture du Puy-de-Dôme, est formelle : « face aux changements climatiques, le semis sous-couvert apparaît aujourd'hui inévitable tant en luzerne qu'en prairie ". Des propos soutenus par Laurent Cipière suite aux résultats de nombreux essais. " Le semis sous-couvert de tournesol (semis de la céréale et de la luzerne en même temps) fonctionne très bien."
L'irrigation de la luzerne entre chaque coupe est aussi un facteur de rendement assuré et de pérennité de la culture. C'est pourquoi, la Chambre d'agriculture du Puy-de-Dôme conduit depuis l'année dernière un essai sur cette thématique. Elle a constitué dans une parcelle de Simon Vedel, trois placettes : témoin sans irrigation, 50% ETM (consommation de la culture) et 100% ETM. Six sondes capacitives de 60 cm ont été installées. Les premiers résultats datant de 2021 sont peu représentatifs. Il faudra donc attendre la fin de la campagne 2022 pour connaître plus en détails l'influence de l'irrigation sur la luzerne.

Les plus lus

Alice Mulle et ses chèvres Saanen
Un élevage caprin équilibré pour les deux associés de Nogardel

Pour Alice Mulle et Antonin Michaud-Soret, qui ont repris la ferme familiale à la suite des parents d’Antonin, leur système…

Jean-Rémi Barret dans sa bergerie
Un « Gaec fondé par la volonté de deux personnes »

Le Gaec de la ferme du Bercayral a connu de nombreuses évolutions depuis la naissance de l’exploitation en 1996. Entre…

40 ans, anniversaire équipe Sodiaal, camion, ramassage de lait, usine LFO de Saint-Mamet
Saint-Mamet : Les Fromageries occitanes fêtent leurs 40 ans

Anniversaire - Société du groupe Sodiaal, Les Fromageries occitanes ont écrit l’histoire en Châtaigneraie en 1985. Quatre…

Christian Pruhomme, au centre, a rencontré les élus des communes traversées lors de l’étape du 14 juillet, en mai dernier.
Le directeur du Tour de France Christian Prudhomme évoque l'étape du 14 juillet, Ennezat-Le Mont-Dore : "Un vrai choix sportif avec une étape 100% puydomoise »

Le directeur du Tour de France, évoque la première étape de montagne de cette 112ème édition, qui pour la première…

Quand Lavigerie (15) devient zénith avec Jean-Baptiste Guégan

Du 11 au 14 juillet, la commune de Lavigerie se transforme en véritable petite ville pour accueillir la Ronde du Puy-Mary et,…

deux hommes, la famille Lemmet, avec du fromage saint-nectaire
AOP saint-nectaire, une tradition chez les Lemmet

Julien Lemmet incarne la quatrième génération de producteurs fermiers au Gaec de l’Estival de Marcenat. Une tradition…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière