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La Lozère en alerte face au loup

Depuis 2012, les attaques de loup s’intensifient, laissant des éleveurs démunis et désemparés. La MSA du Languedoc est mobilisée sur ce dossier.

De gauche à droite, Michel Pratlong, vice-président de l’échelon local sud-est ; Cédric Saur, président de la MSA du Languedoc ; François-Xavier Pradeilles, président du comité départemental de la Lozère ; Gérard Molines, conseiller en prévention des risques professionnels ; Martine Chaptal, présidente de l’échelon local sud-est et Éric Moreau, éleveur ovin viande en agriculture biologique.
De gauche à droite, Michel Pratlong, vice-président de l’échelon local sud-est ; Cédric Saur, président de la MSA du Languedoc ; François-Xavier Pradeilles, président du comité départemental de la Lozère ; Gérard Molines, conseiller en prévention des risques professionnels ; Martine Chaptal, présidente de l’échelon local sud-est et Éric Moreau, éleveur ovin viande en agriculture biologique.
© MSA du Languedoc

Face à cette situation alarmante, la MSA reste en veille perpétuelle pour répondre aux attentes de ses assurés. Nous sommes allés à la rencontre de deux agriculteurs pour comprendre ce phénomène et communiquer sur un problème à la fois environnemental, économique et politique. En présence de Cédric Saur, président de la MSA du Languedoc, François-Xavier Pradeilles, président du comité départemental de la Lozère, Martine Chaptal, présidente de l’échelon local sud-est (membre du comité départemental), Michel Pratlong, vice-président de l’échelon local sud-est (membre du comité départemental) et Gérard Molines, conseiller en prévention des risques professionnels, nous nous sommes rendus sur le causse Méjean. Nous avons discuté avec Christian Robert, un agriculteur de 52 ans, installé depuis 1983, ayant repris l’exploitation familiale. Il possède un troupeau de 450 bêtes, sa ferme est située à Carnac entre Sainte-Énimie et Meyrueis. Depuis des années, Christian élève des brebis pour la production du Roquefort. Afin d’éviter les grosses chaleurs et offrir à ses animaux une meilleure alimentation, il sortait ses brebis la nuit et les rentrait vers 7 h du matin pour la traite. « Avant, on avait l’habitude de laisser les bêtes cinq mois dehors. On les sortait début mai et pendant cinq mois, elles étaient tranquilles. Mais tout ça, c’est fini ! Avec les attaques, on est obligé de limiter les sorties et d’avoir le troupeau tout le temps sous surveillance. »
« Les parcelles clôturées, c’est du pipeau ! »
C’est en 2012 que commencent les premières attaques de loup. Christian comptabilise une quinzaine d’attaques (brebis mortes ou blessées), de jour comme de nuit et ce, malgré la mise en place de clôtures et de filets de protection. « Les parcelles clôturées, c’est du pipeau ! Les clôtures ne font que 90 centimètres de hauteur, le loup les saute facilement. Depuis cette année, du fait que nous soyons contraints de rentrer les animaux la nuit, nous constatons qu’il y a même des attaques la journée ! Économiquement aussi c’est très dur car lors des périodes de fortes chaleurs, les animaux pâturaient la nuit, ce qui permettait de maintenir un bon niveau de production. Avec la pâture de jour, c’est différent les animaux mangent très peu, ce n’est plus gérable ! » En roulant un peu plus dans les terres, au lieu-dit Saint-Côme, nous retrouvons Éric Moreau, éleveur ovin viande en agriculture biologique. Cet homme de 55 ans est installé depuis 1997. Depuis cinq ans, il subit des pertes sérieuses. Entre les disparitions d’agneaux et les brebis qui avortent, il comptabilise une perte d’environ cent agneaux par an. Sa production est très touchée. « À ce rythme, la biodiversité va se casser la figure et tout le monde passera en élevage hors-sol. » Autrement dit, des animaux sans accès aux prairies, élevés dans des bâtiments et nourris avec des aliments souvent transformés. Pour ces éleveurs, pas de doute, la filière ovine de la Lozère est en danger. Alors qu’elle se remettait à peine de la crise de 2014, le loup lui porte un nouveau coup sévère.

La suite dans le Réveil Lozère, page 4, édition du 1er décembre 2016, numéro 1386.

Accompagnement
Pour vous écouter et vous accompagner, la MSA du Languedoc a mis en place une cellule d’écoute, vous pouvez la contacter au 04 67 34 84 20, du lundi au vendredi de 8 h 30 à 16 h 30. Vous pouvez également contacter un numéro national qui reçoit et traite votre appel anonymement. Si vous-même ou quelqu’un de votre entourage est en situation de détresse psychologique, ne restez pas seul face aux difficultés, contactez Agri’écoute au 09 69 39 29 19, 24 heures sur 24 et sept jours sur sept.

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