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La loi de compensation sous le feu des critiques

Ce vendredi 8 novembre, les syndicats Jeunes Agriculteurs (JA) et FDSEA de Corrèze ont mené une action forte et symbolique sur l’agglomération de Brive-la-Gaillarde, dénonçant les limites de la loi de compensation et ses conséquences sur le monde agricole local.

En remettant en culture une parcelle acquise en compensation sur une terre fertile, les syndicalistes ont voulu démontrer l'absurdité de certains projets d’artificialisation, qui empiètent sur des terres de qualité. Cette action, facilitée par Philippe Delmont, vise à sensibiliser le public et les pouvoirs publics sur l’importance de préserver les sols agricoles.
Pour les JA et la FDSEA, les effets de la loi de compensation représentent une véritable double peine pour les agriculteurs. Non seulement l’artificialisation sacrifie des terres agricoles de premier ordre, mais la compensation, imposée dans un rayon de 30 km, se fait souvent sur des terres également fertiles, aggravant la perte. Ainsi, au lieu de protéger les espaces agricoles, ce mécanisme réduit progressivement les surfaces de qualité, indispensables à la production et à la souveraineté alimentaire.

 

Pas d'artificialisation  sur des terres agricoles de qualité


Les revendications des deux syndicats portent sur plusieurs enjeux cruciaux pour l’avenir des espaces agricoles. Les syndicats réclament une meilleure gestion de l’artificialisation des terres, avec une approche plus rigoureuse pour éviter et réduire les conséquences négatives de ces projets sur l'agriculture. Ils appellent également à une étude agricole plus complète et réellement économique, prenant en compte les effets indirects et collectifs sur l'économie agricole locale, afin d’élaborer des mesures concrètes et efficaces pour soutenir les agriculteurs et les filières locales.
Emmanuel Lissajoux, président de la FDSEA, présent sur le terrain, déplore que la compensation se fasse trop souvent sur des terres agricoles de qualité, ce qui va, selon lui, à l'encontre de la dynamique de mise en valeur du territoire et de la souveraineté agricole nationale. " Nous sacrifions nos plus belles terres pour des projets dont les retombées économiques ne justifient en rien la perte de sols fertiles. C’est une incohérence totale avec notre objectif de souveraineté alimentaire pour la France ", a-t-il déclaré, soulignant les contradictions entre ces décisions et les aspirations à une autosuffisance alimentaire nationale.


Jean-Baptiste Bosredon, président des JA du canton de Donzenac, a pour sa part appelé à " plus de bon sens " et à un rapprochement entre les instances décisionnelles et les réalités agricoles locales. Il regrette un manque de connexion des grandes agglomérations avec le monde rural, et plaide pour un dialogue plus franc entre les acteurs locaux et les décideurs.

Des sanctions et une consultation systématique


Les JA et la FDSEA exigent également que des sanctions soient appliquées aux maîtres d’ouvrage qui ne respectent pas l’obligation de réaliser une étude agricole préalable, étape jugée cruciale par les syndicats. Ils demandent à être consultés systématiquement au sein de la Commission départementale de préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers (CDPENAF), qui évalue les mesures de compensation environnementale dans le département. Cette action intervient dans un contexte national marqué par des tensions croissantes, où les enjeux de protection du territoire se superposent aux défis de la compétitivité et de la rémunération des agriculteurs français.

 

Nous sacrifions nos plus belles terres pour des projets dont les retombées économiques ne justifient en rien la perte de sols fertiles " Emmanuel Lissajoux


Les JA et la FDSEA rappellent que la défense des terres agricoles va bien au-delà des préoccupations locales : elle est cruciale pour la souveraineté alimentaire et l’avenir du secteur. Le message des JA et de la FDSEA de Corrèze est sans ambiguïté : protéger les terres agricoles est un impératif pour l’avenir de la filière. 

En labourant et en semant sur cette parcelle, les deux syndicats espèrent éveiller les consciences des autorités et des décideurs. Que les graines semées auprès du préfet et des députés germent, et que cette action inspire des mesures concrètes pour une véritable protection des terres agricoles, gage de durabilité pour notre territoire.

Lire aussi-> https://www.reussir.fr/agriculture-massif-central/bon-entendeur
 

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