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La limousine espère une récompense à la hauteur des efforts de ses éleveurs

Comme toutes les autres races, la limousine est confrontée à des cours qui plafonnent. Ses éleveurs veulent faire valoir ses atouts pour récupérer de la plus-value.

Près de 20 000 mères limousines sur les terres du Cantal, ce qui correspond à environ 13 % de l’effectif allaitant départemental. 
Près de 20 000 mères limousines sur les terres du Cantal, ce qui correspond à environ 13 % de l’effectif allaitant départemental. 
© R.S.-A

“Si les prix devaient chuter encore, c’est à se demander si ça vaut le coup de continuer d’élever des vaches.” Derrière cette formule choc, le président du syndicat des éleveurs de race limousine du Cantal espère une prise de conscience. Pas question pour Jean-Paul Portal(1) de se lamenter sans agir. Son idée : fédérer les éleveurs de la Région Auvergne(2) et créer un outil de commercialisation - embauche à l’appui - afin de valoriser, dans un premier temps, les animaux d’élevage ; dans un second temps, imaginer une filière pour les animaux de boucherie. Car selon lui, “les résultats en concours et la qualification des animaux en station montrent que nous n’avons rien à envier aux départements du berceau de race. Mais ces résultats n’assurent pas une valorisation en rapport avec les efforts de chacun”. C’est ce qu’il a rappelé lundi 24 juillet à Chaudes-Aigues, lors de l’assemblée générale du syndicat.

Vers une filière régionale

“Actuellement, nous sommes entre 4 et 4,5 €/kg. Pour dégager un revenu décent, il nous faudrait 5 €”, estime le président des éleveurs de limousines. La clientèle qui vient de l’extérieur se tourne presque naturellement vers le berceau de la race et plus localement, rien n’est encore vraiment organisé et la race a du mal à se démarquer. Le chantier qui s’ouvre aura donc pour objet, d’une part, de faire évoluer les négociations avec les grands groupes et, d’autre part, de développer des petits marchés. “À ce jour, nos animaux sont essentiellement abattus à Bordeaux ou Castres en ordre dispersé. Nous avons idée que l’on peut s’organiser, en fédération, sous une forme juridique qui reste à définir, avec un interlocuteur unique, pour faire abattre en local, à Clermont-Ferrand ou Aurillac.” Jean-Paul Portal n’ignore pas que ce genre de projet demandera du temps... et quelques investissements. Cette idée, impulsée par le Cantal et les responsables des autres départements est soumise à une consultation des éleveurs (80 sur la zone). Le calendrier est assez serré, puisque retour est attendu fin août afin de savoir d’ici la fin de l’année si le projet est réalisable ou non. Les éleveurs entendent s’appuyer sur des atouts liés à la qualité d’élevage, l’excellente image que délivre son environnement (montagne, herbe, etc.), ainsi qu’à des filières d’engraissement qui pourraient aussi prendre en compte la culture céréalière de Limagne ou de l’Allier.  Lui-même éleveur limousin, le président de la FDSEA du Cantal a salué l’initiative, non sans souligner que la préoccupation liée à une meilleure plus-value était partagée par l’ensemble des races. Joël Piganiol rappelait que “Cœur de gamme” est une démarche initiée pour un juste retour de la valeur ajoutée à l’éleveur. Le responsable syndical fonde également quelques espoirs sur la suite qui sera donnée aux États généraux de l’alimentation (voir notre précédente édition).

(1) Membre du Gaec des Myosotis à Chaliers (troupeau mixte bovins lait, allaitants et brebis viande), il succède à Paul Besson, dont il était déjà vice-président.  (2) Cantal, Haute-Loire, Allier, Puy-de-Dôme et Lozère.

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