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Céréales
La Limagne, miroir d’une Pac à rebâtir

La section Grandes Cultures et Céréales de l’Udsea s’est positionnée le 6 mars par rapport aux décisions du bilan de santé de la Pac.

Difficile de rester de glace quand son revenu est sévèrement impacté par une réforme des soutiens de l'agriculture. Mais c'est encore plus déstabilisant de constater que le compromis sur la PAC d'aujourd'hui ne prépare pas aux défis de demain.

Une vision qui appelle des actes

« La sécurité alimentaire, l'alimentation ressortent d'une nouvelle gouvernance mondiale qui ne peut pas être réduite à la seule question de la libéralisation des échanges » annonçait Nicolas Sarkozy, le Président de la République le 29 février. Quant à la volatilité des prix, « il faut remédier à cette instabilité des prix. Il faut mettre en place de véritables outils de gouvernance » clame-il. « Le mot régulation n'est pas un gros mot ». Ce sont des notes d'espoir pour les agriculteurs, selon Pierre Pagesse, président de la section Grandes cultures et Céréales de l'Udsea. Pourtant, souligne-t-il, « le problème de la volatilité des prix n'a pas du tout été pris en compte, ni dans le bilan de santé de la PAC, ni dans sa déclinaison nationale».

 

 

 

Refléter la réalité de la conjoncture céréalière

Les prix des céréales de 2007 sont déjà une parenthèse. Une variation de volume de 1 % des matières premières agricoles peut entraîner une variation de prix de 300%, à la hausse... comme à la baisse, rappelle Pierre Pagesse. « Ce n'est supportable par aucun secteur économique, à commencer par les IAA(1), comme en témoigne le choix des filières auvergnates qui ont fait de la lutte contre la volatilité l'enjeu n°1 de leur pérennité». Les faits sont là : « sans mécanismes de régulation, les marchés agricoles sont par nature instables ». Le modèle Momagri le démontre clairement. Mettre en avant des outils de gestion des marchés, c'est le principal combat syndical à mener. « Le bilan de santé prétendait que les prix seraient durablement élevés or l'effondrement de nos prix montre que les décisions ont été fondées sur de fausses hypothèses ».

 

Des décisions regrettables

En termes d'OCM(2) :

- La disparition de la jachère, la réduction drastique de l'intervention (3 Mt sur plus de 300 Mt de céréales en Europe) et la suppression des restitutions à l'exportation sont venues démanteler un peu plus notre organisation de marché,

- La modulation, vectrice du transfert des soutiens du 1er pilier vers le 2nd pilier de la PAC, réduit une fois encore le volet économique de l'acte de production. « Ces fonds auraient été mieux employés pour soutenir les productions en difficulté, plutôt que de recourir à des prélèvements sur les aides couplées via l'article 63 » regrette Pierre Pagesse. « Dommage que l'harmonisation nationale progressive des aides, proposée comme préalable par ORAMA(3) n'ait pas été retenue par le ministère puisque c'est aussi un objectif du bilan de santé ».

En termes d'équité :

La partie couplée des aides aux grandes cultures aurait pu être convertie en aides contrat-cyclique par référence à des prix indicatifs, puis redistribuée selon la conjoncture des marchés des différentes filières.

Ce compromis est particulièrement pénalisant pour le Puy-de-Dôme au regard de ses structures familiales d'exploitation.


 


 

 

Des orientations pour agir pour l'après-2013

Patrick Trillon, président de l'Udsea réaffirme la position du Puy-de-Dôme quant au débat sur le bilan de santé de la PAC : « Nous nous sommes battus pour éviter une régionalisation des soutiens, pour revaloriser l'ICHN(4) et relever les secteurs en difficulté. Nos objectifs ont toujours été défendus avec l'idée de limiter les prélèvements sur les petites exploitations. L'économie doit reprendre le dessus, c'est le ciment qui a fait l'Udsea ».

 

Simplification ?

« Un terme ambigu, voire un prétexte pour justifier le découplage des aides » selon Pierre Pagesse. « Si l'on veut simplifier, il ne faut pas éloigner l'aide de l'acte de production mais lever les contraintes environnementales excessives ». Protection des plantes, traitements de semences, OGM, irrigation ... sont aussi des outils essentiels pour notre compétitivité au même titre que les soutiens face aux aléas climatiques et à la spéculation financière. Dans ce cadre, l'assurance récolte est « un outil intéressant à travailler pour gommer certains impacts agroclimatiques mais elle reste limitée à 70% du chiffre d'affaires et totalement inadaptée pour faire face aux aléas de marché ».

 

Des choix à faire

Le ministère renvoie aux sections spécialisées le choix de réorienter en interne une part des prélèvements réalisés par l'article 63 sur les 25 % d'aides SCOP(5) couplées. En effet, 14% serviront à alimenter principalement, aux cotés de 12,5 % des PMTVA(6), un soutien économique à l'herbe. Pour la SCOP, il reste 11 % d'aides couplées dont il faut définir l'utilisation. Patrick Trillon exprime l'avis de la section grandes cultures de l'Udsea : « Arrêtons les prélèvements. Les 11% restant d'aides couplées des SCOP doivent revenir aux exploitations dans les DPU ».

Enfin, à la veille du débat budgétaire de la Pac, on entend que « la PAC coûte », mais combien rapporte-t-elle à tout le monde ?

 

 

(1)- Industries Agro-Alimentaires

(2)- Organisation Commune de Marché

(3)- Union des Grandes Cultures - AGPB/AGPM/FOP

(4)- Indemnités de Compensation des Handicaps Naturels

(5)- Surfaces cultivées en Céréales et OléoProtéagineux

(6) -Prime au Maintien des Troupeaux de Vaches Allaitantes

 

 

 

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