La leçon turque
C’est tout autant une leçon d’histoire que de géopolitique qu’a donnée Hakki Akil, ambassadeur de Turquie, lors de sa venue à Aurillac, mi-juillet, devant les élus de la Caba et les responsables agricoles.
C’est à une analyse privilégié autour des enjeux du Proche-Orient et d’une Turquie en plein essor dans cette zone agitée du monde qu’ont pu assister les élus de la Caba (communauté d’agglomération du bassin d’Aurillac) et les responsables agricoles cantaliens. Sans omettre un sujet tabou, celui du génocide arménien.
Le projet de pénaliser la négation du génocide arménien en 2012 a jeté un froid sur les relations franco-turques. Quelle est aujourd’hui la température ?
Les relations entre Paris et Ankara sont meilleures. Il y a eu des hauts et des bas, beaucoup plus de bas dans les dernières années. Là, nous sommes sur un plateau que nous arrivons à gérer. Il y a beaucoup de terrains de coopération entre nos deux pays. La Turquie est un des premiers producteurs agricole européen (premier producteur mondial de noisettes, cerises et fruits secs) et le septième mondial. Notre partie faible est l’élevage de bovins. On essaie d’améliorer nos races en important parfois du bovin de chez vous. Notre croissance économique est énorme, on a quasiment quadruplé notre PIB mais la France n’en a pas profité autant qu’elle en avait la capacité à cause de soucis que nous avons du mal à comprendre.
Toujours le dossier arménien ?
Oui, on en parle beaucoup en France sans connaître très bien le sujet. Nous avons vécu pendant un millénaire avec les Arméniens, qui, à l’époque ottomane, ont fortement contribué à l’épanouissement de l’empire. De nombreux Arméniens ont aussi été ambassadeurs, ministres, sous cet empire qui ne connaissait pas de noblesse et qui laissait la liberté à chacun de pratiquer sa langue, sa culture…
La suite dans le Réveil Lozère, page 9, édition du 3 septembre 2015.