Chambre d'Agriculture
"La Haute-Loire reste un département d'élevage important"
La session du 24 novembre a fait un point sur l'évolution des effectifs d'animaux en Haute-Loire depuis plus de 30 ans. L'évolution est à la baisse mais rien de catastrophique pour notre département.
La session du 24 novembre a fait un point sur l'évolution des effectifs d'animaux en Haute-Loire depuis plus de 30 ans. L'évolution est à la baisse mais rien de catastrophique pour notre département.
Lors de sa dernière session, la Chambre d'agriculture de Haute-Loire a dressé un constat chiffré sur l'évolution du nombre d'animaux d'élevage dans le département.
Depuis 1985, la Haute-Loire a perdu environ 6000 éleveurs (2900 éleveurs en 2022 contre 8823 en 1985). Le nombre de vaches laitières suit la même tendance avec une perte de 40 000 animaux depuis l'an 2000 ; perte compensée par une hausse des vaches allaitantes (+ 30 000 vaches). Au bilan, le département aura perdu 10 000 bovins depuis 2000.
Perte de 10 000 bovins
Concernant les races laitières, Patrice Mounier, directeur de l'EDE, observe une baisse dans toutes les races. En allaitant, les races charolaise et salers affichent une stabilité au niveau de leurs effectifs, la limousine a légèrement progressé et l'Aubrac a, quant à elle, connu une progression marquée. Les effectifs totaux de vaches allaitantes, laitières et croisées sont en baisse "mais il n'y a rien de catastrophique".
Autre constat : le nombre d'animaux par exploitation a très nettement augmenté pour passer de 47 animaux en 2005 à 70 animaux en 2022.
En ovins, la conjoncture s'étant améliorée à partir de 2020, la baisse des effectifs reste modérée (106 458 en 2022 contre 135 610 en 2008). En caprin, le nombre d'animaux est en légère hausse (13 800 caprins en 2022 contre 8490 en 2008).
Enfin la Haute-Loire dispose toujours d'un tissu industriel conséquent avec 5 sites spécialisés dans la transformation laitière (280 millions de litres de lait de Haute-Loire transformés sur place) à Brioude, Beauzac, Araules, St Germain Laprade et Bas en Basset. Ajoutons nos 3 abattoirs et des filières "porcs et volailles" solides et bien organisées.
Aval : un bon maillage économique
Suite à cette présentation, le président de la Chambre d'agriculture, Yannick Fialip a livré une analyse plutôt optimiste de la situation : "le département résiste plutôt bien sur le nombre d'animaux avec quelques prémisses de baisse. Nous pouvons aussi compter sur un bon maillage économique à l'aval. Nous disposons également de 3 lycées agricoles dotés de leur propre ferme. La Haute-Loire reste un département d'élevage important avec un vrai savoir-faire".
Le président de l'EDE, Jean-Julien Deygas a rappelé l'impossibilité pour les agriculteurs de Haute-Loire de dégager de la marge avec autre chose que des prairies naturelles, et a alerté la sous-Préfète chargée de mission auprès du Préfet de la Haute-Loire,
Adanlété Brenner, sur la nécessité de «maintenir nos 3 abattoirs, que ce soit pour le devenir de nos filières de qualité et les agriculteurs qui transforment eux-mêmes...».
La représentante de l’État a pris note de la place centrale de l'agriculture dans notre département et ne manquera pas de faire remonter cette revendication auprès du Préfet.
FCO-MHE : le GDS 43 fait le point
À l'occasion de la session Chambre d'agriculture, Emmanuelle Mariani, directrice du GDS Haute-Loire, a dressé un état des lieux sanitaire de deux maladies qui impactent plus ou moins directement la Haute-Loire : la FCO et la MHE.
La FCO à sérotype 8 a généré plus de 1500 foyers cliniques connus (au 24 novembre) dans 20 départements. Il s'agit d'une nouvelle souche (BTV 8) qui provoque l'émergence d'une nouvelle maladie, ce qui explique l'impact sanitaire conséquent depuis fin août (animaux malades jusqu'à 40% du troupeau en ovin et 60% en bovins avec de la mortalité dans les deux espèces, y compris chez des animaux adultes). Récemment apparue aux Pays-Bas, puis en Allemagne, Belgique et Royaune Uni, une épizootie de FCO de sérotype 3 se rapproche de la France...
La zone impactée par la Maladie Hémorragique Épizootique (MHE) en France s'agrandit. Au 24 novembre, aucun foyer n'avait été déclaré en Haute-Loire toutefois 90 communes étaient situées en zone régulée, et font donc l'objet de règles sur les mouvements des animaux.