La gestion des prairies naturelles pour une meilleure productivité
Jeudi 15 mai, à Barjac, l’association Terre de vie en Lozère, en partenariat avec la chambre d’agriculture, a organisé une journée technique sur la gestion des prairies naturelles. Au programme de la journée : reconnaissance des plantes indicatrices, compréhension des dynamiques de végétation et échanges sur les pratiques de gestion.
Jeudi 15 mai, à Barjac, l’association Terre de vie en Lozère, en partenariat avec la chambre d’agriculture, a organisé une journée technique sur la gestion des prairies naturelles. Au programme de la journée : reconnaissance des plantes indicatrices, compréhension des dynamiques de végétation et échanges sur les pratiques de gestion.

- Bien connaitre ses prairies pour rendre sa production intéressante
- Mise en place d'une typologie des prairies
- La fertilisation, ennemie de la diversité végétale ?
Bien connaitre ses prairies pour rendre sa production intéressante
Brome, ray-grass anglais, cirses, lotier, etc. Une partie de la matinée, passée au milieu d’une parcelle au-dessus de Grèzes, a permis aux agriculteurs inscrits à la journée technique et aux deux animateurs, Laure Gomita, agronome à la chambre d’agriculture de Lozère et Paul Fouet, chargé de mission Natura 2000 pour l’association Terres de vie en Lozère, d’analyser la diversité floristique de la prairie. Une manière aussi de réfléchir, via l’entrée des espèces présentes, à sa fertilité ainsi qu’à l’état du sol (sain, humide ou frais).
Paul Fouet note :
« Le but de ces journées, est de connaître le visage d’une prairie pour ensuite réfléchir aux ajustements possibles et rendre sa production plus intéressante »
« Cela permet aussi une connaissance plus fine des prairies naturelles et de les utiliser pour gagner en qualité sur les récoltes », abonde Laure Gomita.
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Mise en place d'une typologie des prairies
Un travail qui peut aussi, désormais, être entamé par les agriculteurs eux-mêmes grâce à un massif travail de typologie des prairies et de leur flore dans le Massif Central, via le projet Aeole. Ce dernier vise à valoriser la diversité des prairies sur des plans environnementaux et économiques, tout en mettant l’accent sur la qualité des produits animaux issus de l’utilisation de ces prairies.
Une typologie des prairies publiée dans un ouvrage
Au bout du travail, élaborée à partir de mesures et observations effectuées dans 70 exploitations et 143 parcelles, la typologie a été publiée dans un ouvrage, distribué lors de journées techniques comme celle du 15 mai. La prise en compte de la biodiversité dans la ressource fourragère constitue aujourd’hui une problématique partagée entre les différents acteurs (agriculteurs, environnement, etc.).
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Une diversité prairiale reconnue
Selon la typologie, « les pelouses du Massif central abritent plus de 335 plantes classées menacées ou quasi menacées, et plus de 54 autres dans les prairies ».
Des équilibres bien fragiles, donc, qu’il n’est pas toujours facile de préserver selon les utilisations. Pour Paul Fouet « la flore des prairies varie selon les conditions du milieu, et les pratiques modifient les équilibres entre les espèces ». Et c’est là où la question de la fertilisation, notamment, prend tout son sens.
La fertilisation, ennemie de la diversité végétale ?
Selon la typologie, « la fertilisation, allant généralement de pair avec l’augmentation des fréquences d’utilisation, entraîne une sélection des espèces herbagères les plus productrices ; ceci conduit à une « banalisation » de la flore des prairies. Ainsi, ce sont les systèmes herbacés peu fertilisés qui concentrent une très grande part de la diversité végétale ».
Dit autrement, productivité accrue et diversité végétale vont rarement de pair. Ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut pas tenter de rendre ses prairies plus productives ; mais la réflexion à mener doit aussi intégrer les conséquences à moyen et long terme sur les prairies.