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La FNSEA Nouvelle-Aquitaine rencontre le préfet

Avant leur rentrée syndicale cette semaine, les responsables syndicaux ont convié Étienne Guyot, Préfet de région, le 29 août sur une exploitation à Lésignac-Durand en Charente pour échanger sur les dossiers du moment.

Le préfet de Nouvelle-Aquitaine et les responsables FNSEA Nouvelle-Aquitaine en visite sur une exploitation agricole en Charente le 29 août 2024.
© Pascale Dumont

C’est sur l’exploitation laitière de Jean Van Der Velden et ses fils que la FNSEA Nouvelle-Aquitaine a donné rendez-vous au Préfet de région. Installé en production laitière à la suite de son père et son oncle arrivés des Pays Bas sur cette exploitation de 57 ha il y a 70 ans, Jean Van Der Velden est aujourd’hui avec ses fils Baptiste, Vincent et Antoine et la femme de celui-ci, Katti, à la tête d’un cheptel de 550 Prim’Holstein sur près de 500 ha. Un parcours qui n’a pas été sans heurts avec notamment la création du barrage de Mas Chaban qui a amputé l’exploitation de 34 ha. Aujourd’hui, la ferme installée sur trois sites vient de s’équiper d’une nouvelle salle de traite de 2 x 20 places. Avec ses huit salariés, le Gaec produit chaque année plus de 4 millions de litres de lait dont une partie est transformée en fromages et en yaourts sur place. La femme de Jean, Nathalie gère la ferme-auberge et les chambres d’hôtes.
« Comme ce Gaec familial qui a su évoluer et se transformer, le monde agricole néo aquitain veut entreprendre mais pour ça il a besoin de la confiance et de l'appui de l’État, a rappelé Denis Mousseau président de la FNSEA Nouvelle-Aquitaine. Nous manquons de visibilité et nous attendons des réponses ». Si les manifestations du début d’année sont désormais loin, les résultats eux, se font attendre. « Nous voulons y croire, reprend Denis Mousseau, mais il faut agir maintenant ». Avant d'évoquer les dossiers syndicaux de la rentrée, Étienne Guyot a tenu à réagir à ces propos : « J’entends votre message, a-t-il souligné. Le processus doit reprendre. Je ne peux me substituer au Gouvernement mais je ferai remonter vos insatisfactions ».
Première inquiétude pour les responsables syndicaux, la récolte à venir qui promet d'être la plus faible depuis 40 ans, faisant craindre pour la pérennité des exploitations. Autre sujet de préoccupation, le sanitaire, avec la MHE et les sérotypes 3 et 8 de la FCO. « Nous avons besoin de vaccins et l’État doit prendre en charge la commande car lui seul a la capacité de déclencher la production de masse par les laboratoires fabricants », a précisé Jean-Bernard Sallat, trésorier de la FNSEA NA et président d’Interbev NA. La peste porcine qui sévit en Europe doit également être surveillée de près et les audits de biosécurité doivent s’accélérer. Du côté du végétal, la filière viticole, déjà secouée par une crise depuis plusieurs années, est victime des conditions climatiques. « Les trésoreries sont à zéro, a rappelé JA Nouvelle-Aquitaine. Il est nécessaire que les arrachages de friches demandés soient effectués pour limiter l’impact sanitaire ». Sur le sujet, Christian Daniau, président de la chambre d’agriculture de Charente rebondit : « Les mauvaises récoltes ne seront pas seulement dues au climat mais aussi au fait que nous manquons de solutions pour faire face aux difficultés telles que le mildiou ».
D’autres dossiers récurrents ont aussi été abordés. La mise en place de la contractualisation dans le cadre des lois Egalim ne donne toujours pas satisfaction. Même si « dans nos fermes, on y croit encore, a souligné Boris Bulan, secrétaire général de la FNSEA Nouvelle-Aquitaine, il n’y a aucun retour pour l’éleveur ».
Le sujet de l’eau reste lui aussi préoccupant. Les responsables syndicaux ont dénoncé les annulations uniques de prélèvements de 25 à 30 % sur l’Adour et de 45 % sur la Sèvre et demandent que soient positionnées des études socio-économiques en plus des études Hydrologie Milieux Usage Climat (HMUC). Enfin, la FNSEA NA est revenue sur les exactions commises en toute impunité par les opposants aux réserves. Le sentiment de « deux poids, deux mesures » est vif dans les rangs de l’assemblée. Pour Étienne Guyot, cela reste « les contradictions de la société contre lesquelles les marges de manœuvre sont restreintes ». Sur les questions sanitaires, le Préfet de Région a rappelé les bons résultats obtenus en matière de tuberculose bovine et d’influenza aviaire tout en concédant « il ne faut rien lâcher ».
Par ailleurs, 19 millions d'euros ont été versés en Nouvelle-Aquitaine pour 2024 au titre du fonds d’urgence MHE. Les questionnements concernant la peste porcine et la vaccination contre la FCO seront transmis en haut lieu. « Concernant les EGalim, vos propos sont raides mais je ne les conteste pas, a répondu le Préfet de région. Votre insatisfaction est remontée au ministère et remontera encore. Le législateur doit s’emparer du sujet. » À noter également que la DRAAF a intensifié les contrôles.

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