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Loup : la FNO veut changer le curseur qui permet de déterminer le nombre de prélèvements

Si la profession agricole a récemment obtenu de réelles avancées en matière de gestion du loup, elle entend à présent travailler sur le nombre de prélèvements de loups. Le point avec Claude Font, secrétaire général de la FNO, en charge du dossier prédation.

Claude Font.
"Nous avons obtenu de vraies avancées, mais on doit continuer à travailler sur le nombre de prélèvements avec comme objectif la baisse de la prédation" : Claude Font.
© HLP

La dernière réunion du Groupe National Loup (GNL), du 23 septembre dernier, a dessiné de nouvelles modalités de gestion du loup. Quels acteurs et représentants y participaient ?

C. Font : Ce groupe de travail visait à aborder l'adaptation au droit national du reclassement du loup décidé au niveau européen. Participaient à ce temps d'échanges, l'administration, la profession agricole et les associations de protection de la nature ; ces dernières étaient d’ailleurs toutes présentes lors de ce dernier groupe de travail, alors qu'elles étaient les grandes absentes depuis quelque temps au sein du GNL... 

Quelles sont les principales évolutions qui ont été décidées ?

C. Font : Nous avons obtenu de belles avancées pour les éleveurs. L'administration, via le Ministère de l'Agriculture, a confirmé ce que nous avions demandé, c’est-à-dire une facilitation des tirs de défense (en passant d'un régime d'autorisation à un régime déclaratif) et sans mise en place préalable de mesures de protection. 

C'est une vraie avancée pour des zones comme la Margeride par exemple. Les éleveurs, situés en zone de prédation, n'auront donc plus l'obligation de mettre en place une mesure de protection pour effectuer un tir de défense ; rappelons que l'autorisation de tir sera toujours accordée à un éleveur qui détient un permis de chasse valide. Si ce dernier ne détient pas le permis, il peut déléguer cette autorisation à un chasseur ou à un louvetier.

Lors de cette réunion, il a été aussi confirmé que ni les indemnisations, ni la prise en charge de la protection n'étaient remises en cause. 

Mais j'avoue que je suis déçu car j'espérais aller plus loin notamment en matière d'estimation de la population de loups et plus précisément sur ce fameux pourcentage de prélèvement. Or le préfet Celet, référent du Plan national d'action sur le loup, a signalé qu'il ne disposait pas de l'autorisation des pouvoirs politiques pour aborder ces deux sujets.

Au bilan, des avancées ont été confirmées mais on se trouve toujours dans un cadre restreint, ce qui veut dire que l'on va continuer à gérer les prélèvements au lieu de gérer la prédation au niveau des élevages. Au sein de la FNO, nous comptons donc travailler sur ce dossier à l'avenir. Nous travaillons déjà sur des propositions concrètes que nous allons aborder sous peu avec le Préfet Celet et la Préfète Coordinatrice nationale, Fabienne Buccio. 

Notre objectif est de changer le curseur qui permet de déterminer le nombre de prélèvements ; on propose d'opter pour le curseur « pression de prédation » au niveau des élevages, plutôt que d'utiliser celui de « l'estimation de la population de loups ». Selon l'OFB, les effectifs de loups seraient stables, alors que le nombre de constats augmente de plus de 25%, cela signifie que la méthode d'estimation ne fonctionne pas. Nous espérons que la préfète coordinatrice finira par obtenir l'autorisation politique pour aborder ce sujet.

 

Quand s'appliqueront ces nouvelles dispositions décidées récemment au sein du Groupe National loup ?

C. Font : Ces nouvelles dispositions doivent s'appliquer par décret, dès le 1er janvier 2026. Mais l'instabilité politique actuelle est un gros point d'inquiétude car d'une part, cela risque de retarder la mise en application du décret et d'autre part, j'espère que les tendances politiques du prochain gouvernement ne viendront pas modifier ce qui a été décidé lors de notre réunion de travail. J'ai une grande crainte sur ce point.

La Brigade Mobile d'intervention Loup était à Saugues du 15 au 18 septembre derniers. Quel bilan tirez-vous de cette opération ?

C. Font : La venue de cette Brigade était une bonne chose, mais malheureusement elle n'a pas eu de résultat puisqu'il n'y a eu aucun prélèvement. Je pense que l'on doit travailler sur une meilleure cohérence d'intervention entre la BMI et les lieutenants de louvèterie car il faut savoir que ces deux acteurs représentent à eux seuls 80% des prélèvements de loups à l'échelon national. C'est donc un gage d'efficacité.

En savoir plus : La Brigade Mobile d'Intervention Loup était en mission pendant 4 nuits à Saugues

Lire aussi : Quels sont les rôles et missions des lieutenants de louveterie ?

Un dernier message ?

C. Font : Nous avons obtenu de vraies avancées, mais on doit continuer à travailler sur le nombre de prélèvements avec comme objectif la baisse de la prédation.

 

 

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