Contractualisation
La FNB rassure les éleveurs et les encourage à reprendre la main
La FNB et les syndicats agricoles puydômois ont donné rendez-vous aux éleveurs allaitants le 20 décembre dernier pour répondre à leurs interrogations sur l'application de la loi Egalim 2.
La FNB et les syndicats agricoles puydômois ont donné rendez-vous aux éleveurs allaitants le 20 décembre dernier pour répondre à leurs interrogations sur l'application de la loi Egalim 2.
Dans une semaine maintenant, la contractualisation des bovins allaitants deviendra obligatoire, suite à l'application de la loi Egalim 2. La FNB a entamé le 20 décembre dernier à Moissat, une série de réunions d'information pour répondre aux interrogations des éleveurs et tenter d'étouffer une opposition émergente. Sur l'exploitation de Alain et Théo Mialon, une cinquantaine d'éleveurs a répondu à l'invitation avec la volonté commune de comprendre comment établir un contrat et surtout comment le négocier avec les acheteurs. Patrick Bénézit, vice-président de la FNB et Thierry Rapin, directeur de la FNB ont répondu à leurs questions.
L'éleveur aux commandes
"Le sujet n'est pas l'outil à appliquer mais le prix" assène Patrick Bénézit. Le vice-président de la FNB tient à rassurer et convaincre les plus sceptiques. La contractualisation n'est, selon le professionnel, qu'un moyen pour inverser l'organisation actuelle autour du commerce des bovins allaitants. " Les négociations sur la matière première ne se feront plus à l'aval de la filière mais à l'amont. C'est aux éleveurs de proposer leur prix et aux acheteurs de se débrouiller pour vendre au prix fixé ensuite." Les contrats doivent en effet être rédigés et proposés par les éleveurs. Dans ces derniers, devront être notés, entre autres, un volume, les types d'animaux et la gamme ou encore des dates de livraisons. "Nous vous conseillons de ne pas compliquer les choses et de rester large."
Les plus grandes interrogations des éleveurs reposent sur le prix qui devra également être déterminé au sein du contrat. Deux choix s'offriront à eux : un prix fixe ou un prix déterminable dont la formule de calcul est fondée sur des indicateurs de références tel que les cotations France Agrimer ou encore l'indicateur FNB.
Le marché pourrait profiter à la contractualisation
Les inquiétudes des éleveurs présents ce jour-là, portent surtout sur les négociations auprès de leurs acheteurs. Car si la contractualisation et la loi Egalim 2 sont des outils pour rééquilibrer les rapports de force entre l'amont et l'aval, il apparaît bien difficile de se réapproprier le pouvoir de négocier après plusieurs décennies à le subir. "Comment imposer notre prix à l'acheteur ? Pourquoi les abattoirs n'iraient pas s'approvisionner ailleurs ? Cela pourrait être favorable aux vaches laitières...?" interrogent les éleveurs présents.
Le contexte déficitaire de la viande bovine pourrait, à en croire Patrick Bénézit, être favorable à la mise en place de la contractualisation. "Nous manquons de marchandises partout en Europe. Malgré la perte de plus de 500 000 animaux en quelques années, le troupeau bovin français est le dernier à pouvoir répondre à la demande. Notre marchandise est souhaitée." Le responsable syndical en est certain: les acheteurs n'auront d'autres choix que de se plier aux exigences de rémunération des éleveurs. "D'autant plus que les GMS ont pris l'habitude de s'approvisionner majoritairement en local. La restauration hors foyer reste « accro » aux importations pour les pièces à griller mais les prix augmentent et ils sont, surtout dans les cantines, fortement encouragés à acheter de la viande française." La contractualisation devrait ainsi permettre à ce marché déficitaire de s'exprimer pleinement, du moins c'est ce qu'espère la FNB. Le syndicat place également son espoir dans les éventuelles sanctions à l’encontre de ceux qui voudraient s’affranchir de cette loi.