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Transmission
La filière ovine puydômoise à la recherche de repreneurs

Le renouvellement des générations est également un enjeu pour les filières puisqu'il assure le maintien du maillage des activités de production sur le territoire.

 

Ovins dans une étable
La filière ovine puydômoise jouit de nombreux atouts mais peine malgré tout à attirer les jeunes.
© M. Comte

 Le Puy-de-Dôme sera confronté d'ici 10 ans à un flot de départs à la retraite des agriculteurs. Aucune filière n'échappera au phénomène et surtout pas la production ovine. Tandis qu'elle compte en 2020 plus de 330 déclarants aux aides ovines (+ 50 brebis NDLR), la moyenne d'âge de ces derniers s'élève à 51 ans. Ces mêmes éleveurs se concentrent sur certains secteurs géographiques. Ainsi, 25% de la production départementale est située sur le canton d'Orcines, 12% à Saint-Ours-les-Roches et 11% sur le canton de Brassac-les-Mines. Le manque de renouvellement des générations pourrait entraîner " une déstructuration de la filière".

Les SOQ, soutien à l'élevage

La filière ovine est sans nul doute la production ayant le plus de difficultés à recruter de jeunes éleveurs. La production a pourtant de beaux atouts d'après Gaïane Seychal, conseillère en production ovine à la Chambre d'agriculture. "Les troupes sont majoritairement constituées de races rustiques (Rava et BMC) parfaitement adaptées et engagées dans une production sous signe officiel de qualité (23% Engagement Qualité Carrefour, 22% LR Agneau de l'Adret, 18% LR Agneau fermier des Pays d'Oc...)." La filière bénéficie également d'un marché porteur puisque la production de viande ovine nationale ne répond pas à la demande. Céline Marville, technicienne à la coopérative Cyalin, confirme : "nous avons besoin d'agneaux toute l'année pour répondre à la demande boostée depuis quelques temps par la consommation locale". Le discours est similaire du côté de Copagno où Anaïs Marteaux développe : "la richesse des signes officiels de qualité permet de répondre aux demandes et surtout aux éleveurs de trouver la démarche qui leur correspond".
Ce même marché, en pente ascendante, a permis aux éleveurs de moderniser leurs exploitations. "Le progrès est entré dans les fermes" assure Gaïane Seychal qui ajoute "le temps de la production ovine avec des palettes et des ficelles bleues est terminé".

Renouveler pour maintenir le maillage sur le territoire

" Les éleveurs puydômois ont su investir dans du matériel de contention, des chaînes d'alimentation et autres pour améliorer leur confort de travail. Leurs troupeaux ont également gagné en productivité grâce à la sélection et surtout à la technicité des éleveurs." Malgré cet ensemble de qualité, les repreneurs ne se bousculent pas au portillon, la faute, selon Richard Randanne, président de la FDO 63 "au défaut d'image de la production [...] l'élevage traîne encore cette image vieillotte alors qu'il répond aux attentes sociétales en matière d'écologie et de bien-être animal". Cette perte des élevages pourrait avoir de lourdes conséquences sur une filière qui jouit tout juste de sa renaissance. Moins de bergers sur le territoire, c'est moins d'agneaux à collecter pour les coopératives et à  abattre. "Sans maillage sur le territoire, les coûts de ramassage et l'optimisation économique des outils peuvent devenir complexes." Parallèlement, la production ovine laitière se développe dans le département. Là encore, la production bénéficie d'un marché porteur grâce auquel le prix moyen du litre de lait de brebis dépasse 1€. " Cela correspond à la tendance actuelle avec de plus en plus de hors-cadre familiaux qui s'installent avec la volonté de s'approprier pleinement leur produit" explique Gaïane Seychal.

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