La filière forêt-bois se mobilise et promeut un secteur d’avenir
Durant cinq jours, l’événement “Touchons du bois” a mis en avant les atouts de l’ensemble des acteurs de la filière. Avec 146 000 hectares de forêt, le Cantal a de quoi faire.
Pour le Département, le bois et la forêt se doivent d’avoir “une place dans nos réflexions à venir sur l’environnement en général. Beaucoup d’initiatives originales sont en train de naître sur la filière forêt-bois. Avec 150 000 hectares, la ressource naturelle est importante. Alors, que ce patrimoine vive et soit respecté et exploité par chacun de la meilleure manière. C’est un véritable défi d’avenir et nous sommes tous intéressés par ce que nous ferons de notre forêt demain. Nous avons besoin d’intégrer encore plus de bois dans nos différents projets de constructions”, insistait Vincent Descœur. Des paroles qui n’ont pas laissé insensibles les différents acteurs de cette filière que beaucoup considèrent d’avenir pour le département. “La forêt et le bois sont une richesse économique méconnue dans le Cantal. Et il est temps d’en faire la promotion auprès de tous afin de redonner une dynamique au sein même des acteurs, notait Septime d’Humières, président du syndicat des forestiers privés du Cantal. J’espère qu’une telle mobilisation se concrétisera même à court terme par la création d’une maison du bois et de la forêt”. Fédérer la filière, c’est aussi le souhait émis par René Beaudonnat, président d’Auvergne Promobois. “Depuis des années, je m’efforce de rassembler tous les maillons de cette filière car c’est une grande famille. Cette manifestation ne doit être que le début d’une grande aventure”. Auvergne Promobois regroupe l’ensemble de cette filière forêt-bois. Son objectif est d’en favoriser la production, la mobilisation, l’exploitation, la transformation et la promotion en vue de développer de la valeur ajoutée et des emplois qui en découlent.
Sensibiliser les jeunes
En Auvergne, près de 4 200 entreprises et 10 000 personnes récoltent, transforment et valorisent les bois. Dans le Cantal, ils sont 2 000 à vivre de la forêt et du bois, dont 1 200 dans le secteur du meuble, une centaine dans les scieries, les autres emplois se trouvant dans les secteurs de la construction, de l’artisanat et de la carbonisation. La ressource existe, alors “Touchons du bois” a fait campagne pour valoriser tout cela. Dès jeudi, ce sont près de 400 jeunes élèves du Cantal qui ont visité les lieux à travers le thème “De l’arbre au meuble, suivez le bois”. Tout d’abord, une forêt naturelle a été reconstituée sur le parvis du Conseil général grâce aux arbres venus de Leucamp, Saint-Mamet et Boisset. Là, les professionnels se sont transformés en guide de luxe en parlant sciage, photosynthèse, transport, abattage, débardage, martelage, embranchage ou encore en nommant les différentes essences qui peuplent nos forêts. Dans l’enceinte même de l’hôtel du Département, les enfants ont eu aussi un large aperçu de la filière. Mieux, ils se sont rendus compte que la forêt ne se résumait pas à aller cueillir des champignons, ou le bois à finir dans la cheminée. La filière représentait un large panel d’activités et de métiers, 17 en tout, qu’Auvergne Promobois s’est fait un plaisir de promouvoir. Le métier du bois n’est pas simplement caractérisé par le bûcheron. Ce sont des métiers plus techniques et moins physiques qu’avant. Cependant, la main d’œuvre fait cruellement défaut à certains (exploitants forestiers par exemple). Pourtant, de nouvelles formations voient le jour en Auvergne, mais seulement 700 jeunes sont en formation dans les quelques 30 établissements qui préparent aux métiers de la filière. Les jeunes deviennent donc une cible privilégiée. C’est dans cet esprit que Lionel Roucan, au nom du Conseil régional, s’est prononcé. “Le potentiel naturel et humain est là. Il nous reste à construire les bâtiments du 21e siècle avec des matériaux sains, économes en énergies. On parle aujourd’hui de développement durable. La forêt, c’est exactement ça, mais au-delà de son rôle économique et environnemental, elle joue aussi un rôle social basé sur le partage et l’utilisation de cette ressource”. “La filière bois est une valeur collective qu’il faut valoriser, renchérissait Jean-François Delage, préfet. J’espère que de nombreux jeunes vont se sentir concernés car il y a beaucoup d’emplois de qualité dans ce secteur d’activités”.