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La filière bovine joue la modernité

Des rayons des supermarchés aux étables des éleveurs, la filière bovine est en mouvement, elle ne veut pas se ringardiser. Fruit d'un long travail de concertation, l'interprofession bovine (Interbev), souvent accusée d'immobilisme, a présenté, le 3 décembre, de nouvelles dénominations pour les morceaux de viande vendus en libre-service dans les grandes surfaces (GMS), avec l'objectif de supprimer des rayons des appellations aujourd'hui désuètes et incomprises des consommateurs. En même temps, dans les campagnes, les étables s'automatisent à mesure qu'elles grandissent, se bardent de capteurs et de tous les atours de la modernité.

© B. Compagnon

Tende de tranche, mouvant, macreuse, flanchet... Ces noms ne sont pas familiers des consommateurs. Les professionnels de la viande l'ont bien compris. À partir du 13 décembre, ces dénominations de morceaux de viande bovine vont disparaître des rayons libre-service des grandes surfaces. Un arrêté pris en juillet par la Direction générale de la consommation (DGCCRF) impose une dénomination simplifiée. L'interprofession de la viande bovine (Interbev) a présenté, le 3 décembre, les nouvelles informations, plus simples et plus accessibles, qui apparaîtront sur les barquettes de viande de boeuf, de veau et d'agneau. Trois informations seront disponibles sur les morceaux : leur nom, leur potentiel de qualité (de une à trois étoiles) et leur destination culinaire (à griller, rôtir ou mijoter) Le but : simplifier l'information et éviter les déceptions en cuisine. « Il y a un problème de lisibilité dans les rayons libre-service, explique le président de l'interprofession de la viande bovine (Interbev), Dominique Langlois. Chez le boucher, il suffit de demander un beau rôti ou un beau steak. Mais quand on est en libre-service, les dénominations ne sont pas très parlantes. Les consommateurs sont perdus. » Selon Interbev, les consommateurs connaissent, en moyenne, les noms de seulement six morceaux de viande bovine, alors que l'on en compte 30 au total. « Cette dénomination anatomique a été mise en place il y une vingtaine d'années, expose Gérard Cladière, de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD). Il faut reconnaître qu'aujourd'hui les gens ne connaissent pas mieux les morceaux ».

« Montrer que la filière peut avancer »
Les barquettes vont donc faire peau neuve. Les dénominations que les consommateurs connaissent bien (entrecôtes, gigots, rumstecks et faux-filets) demeurent. Mais les moins connues disparaissent et seront rassemblées sous des appellations plus parlantes pour les consommateurs (steak, escalope, rôti...). Derrière les étoiles, qui notent le potentiel de qualité, deux critères sont appréciés : la tendreté pour les morceaux à griller ou à rôtir, et le moelleux pour les pièces à mijoter. Ainsi « la bavette de flanchet devient un steak - une étoile », explique le responsable du rayon boucherie du magasin Carrefour d'Ivry-sur-Seine. Aujourd'hui, 80 % de la viande bovine sont vendus en grande surface. Et les rayons libre-service y représentent entre 50 % et 70 % des achats, en fonction des magasins. La consommation de viande bovine a baissé d'environ 2,5 % en 2013, et stagne (-0,2 %) en 2014. « On reproche souvent à l'interprofession bovine de ne pas avancer, conclut Dominique Langlois. Nous voulons montrer que la filière peut avancer. »

L'élevage aussi se modernise
À l'autre bout de la filière, les éleveurs de bovins sont en mouvement, eux aussi. Accéléromètres qui mesurent l'activité des animaux, tapis de couchage qui pèsent les animaux, sondes qui évaluent le pH et la température de leur rumen ou mesurent des taux d'hormones (progestérone) pendant la traite. D'abord réservés aux instituts techniques, les capteurs arrivent massivement dans les élevages depuis 2010. Les constructeurs de matériel d'élevage multiplient les nouveaux produits high-tech, grâce aux nouvelles possibilités offertes par les microtechnologies. Lors du salon de l'élevage allemand Eurotier, le constructeur de matériel d'élevage DeLaval a présenté une caméra capable de mesurer l'état d'engraissement des vaches laitières. « La technique évolue, c'est plus facile de développer ces outils aujourd'hui que dans les années 80 », explique Edouard Alix, chez DeLaval « Il n'est pas exclu que l'on s'attaque demain au marché des bovins à viande ». Ces produits répondent à des perspectives et des besoins nouveaux dans la filière laitière. « Avec la fin des quotas laitiers, l'augmentation de la volatilité des matières premières, il va falloir des outils plus perfectionnés pour piloter les élevages », explique Clément Allain, expert du domaine à l'Institut de l'élevage. Les capteurs répondent aussi à « l'augmentation de la taille des troupeaux laitiers français (+13 vaches en moyenne depuis les années 2000), qui entraîne des changements de conditions de travail, des pathologies plus fréquentes et donc des besoins d'automatisation et de monitoring », explique l'Institut de l'élevage.

 

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La suite est à lire dans la Creuse agricole et rurale du 12 décembre 2014

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