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La ferme Allier passée au crible

Grand rendez-vous annuel du Cerfrance Terre d’Allier, Fermoscopie dresse une photographie détaillée de ce qu’est la ferme Allier. En voici les principales conclusions.

© AA

Sur les 5 500 exploitations agricoles de l’Allier, 2 200 sont inscrites au CerFrance Terre d’Allier. C’est sur cet échantillon que des conclusions peuvent être rendues. Sans surprise, les systèmes bovins viande dominent largement (62 %) loin devant la polyculture-élevage (12 %), la multi-production (12 %), le hors-sol (4%), les cultures Val-d’Allier (4%), les ovins viande (3%) et les bovins lait (3%). En 2016, un tiers des exploitations connaissaient des difficultés financières à un niveau « moyen » ou « élevé ».

Bovins viande

Après une année 2016 « exceptionnelle » portée par des aides conjoncturelles, 2017 signe « un triste retour à la normale avec des résultats en chute ». L’exploitation moyenne comporte 1.64 UTH dont 1.53 Utaf pour 99 vêlages sur 170 hectares pour 686 000 euros de capitaux. L’année 2017 a pu bénéficier d’une « amélioration générale des cours en l’absence de sorties massives », restant cependant inférieurs à ceux de 2015 toutes catégories d’animaux. Le document de synthèse note aussi « des poids de carcasse en baisse (- 15 kilos en moyenne) pour les animaux finis. Les prix ont pu être maintenus grâce au complément « Cœur de gamme » versé par quelques distributeurs ». Les surfaces sont, quant à elles, toujours en progression pour l’ensemble des systèmes sans produit supplémentaire. En conclusion, plusieurs facteurs clés de succès semblent se dégager : « Pour améliorer l’efficacité, il est conseillé d’augmenter les volumes de production par UGB, par hectare et par UMO ; de valoriser et de rendre efficace toutes les charges de l’exploitation et de réduire les investissements et de les calibrer au niveau de la production ». La réduction des charges semble être synonyme d’amélioration du résultat dans la mesure où « les charges doivent être en cohérence avec le système choisi et le niveau de produit recherché ».  L’édition 2017 de Fermoscopie pointe aussi « d’autres voies de développement possibles comme la vente directe, les circuits courts ou les produits de niche ».

Cultures Val d’Allier

En matière de cultures, Fermoscopie résume l’année en une « hétérogénéité des résultats » avec des rendements fluctuants du nord au sud du département et des « prix 2017 orientés à la baisse puisque quelles que soient les cultures, le début de la campagne de commercialisation a été marqué par une baisse des cours de plus de 20 euros la tonne ». Sur les perspectives, le centre de gestion avance « la maîtrise des charges entamée sur de nombreuses exploitations qui rentre dans l’objectif de réduire l’exposition à la variabilité des rendements et des prix. Pour y parvenir, les initiatives se multiplient en termes de conduite de cultures (semis sous couvert, semis directs, travail simplifié, …) les réseaux sociaux accélèrent les échanges d’expériences et de matériel ». Parmi les questions récurrentes, reviennent celles liées aux aides : « Serait-on plus libre sans les aides ? »  Réponse : « Renoncer aux aides n’exonère pas de respecter la réglementation (zones vulnérables, utilisation des produits phytosanitaires). Elles couvrent en moyenne, les prélèvements privés et une partie des annuités ». Concernant la volatilité des cours, « il est préférable d’opter pour une stratégie pluriannuelle », c’est-à-dire en vendant petit à petit pour éviter de se faire surprendre par une brutale baisse des cours.

Bovins lait

Avec une quarantaine d’exploitations laitières suivies par le CerFrance Terre d’Allier, l’échantillon est assez peu représentatif de l’ensemble d’une production. Cependant, de grandes conclusions se dessinent avec des « structures qui évoluent peu sur 2017, des charges en baisse, une rentabilité encore insuffisante pour atteindre l’équilibre ». Des facteurs clés de réussite semblent se dégager en « augmentant sa productivité, en adaptant la structure à la production et en adaptant sa demande ».

Ovins

Depuis quatre ans, les résultats sont stables, essentiellement perturbés par les aléas climatiques qui entrainent des surcouts d’alimentation. Les exploitations spécialisées en production ovine sont financièrement saines, seule 10 % d’entre-elles présentent un niveau de risque moyen ou élevé.

Volailles

Les résultats des éleveurs avicoles sont stables ou orientés à la hausse. La filière, largement dominée par l’intégration connait des évolutions importantes. L’augmentation de la production suit à peine l’évolution de la consommation, de plus en plus orienté vers les Signes officiels de qualité. La fin des poules pondeuses en cage individuelle développe la production d’œufs plein air et bio.

Porcs

Après trois années de crise, la conjoncture porçine est redevenue favorable sous l’impulsion d’une demande chinoise soutenue, la stabilisation de la production européenne et un prix des matières premières végétale modéré. « Pour l’instant, les excédents dégagés permettent aux producteurs de remonter le niveau des trésoreries. Il faudrait encore trois à quatre ans d’une telle conjoncture pour remettre à flot l’ensemble des exploitations ».

Caprin

Les moyennes masquent une hétérogénéité de production laitière et de valorisation du litre de lait. « Cette production est une source conséquente de revenus si elle est bien gérée techniquement au niveau de la ration et de l’élevage. Il est important de bien valoriser son produit au regard du temps de production et de commercialisation nécessaire à cette filière de qualité. »

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