Retraites
La FDSEA dans la manifestation : « ce combat nous concerne tous »
Voici plus d’une année que les rues du Puy n’avaient pas connu une telle mobilisation. FDSEA et SDAE 43 faisaient partie du cortège le 24 juin dernier.

Les divers syndicats engagés dans la contestation du projet de loi sur les retraites parlent d'un taux de participation record avec environ 800 000 manifestants selon le ministère de l'Intérieur, et près de 2 millions selon la CGT. Un peu partout en France, les manifestations du jeudi 24 juin ont donc su rassembler autour d'une idée commune : les propositions mises en avant dans la future loi ne correspondent ni aux attentes ni aux besoins de la société française actuelle. Au Puy-en-Velay, des milliers de personnes sont descendues dans la rue jeudi matin (12 000 selon les syndicats, 3 000 selon la Préfecture...). Près d'une dizaine de syndicats étaient du cortège dont la FDSEA et sa section des anciens exploitants, entre autre représentées par Gilbert Guignand (président FDSEA), Jean Béraud (président SDAE Haute-Loire) et Jean-Claude Chalencon (président SRAE Auvergne).
Mobilisation de la FDSEA : une première...
Le bien-fondé de cette participation du syndicat agricole majoritaire altiligérien a suscité des interrogations, partant de l'idée que l'agriculture serait « à part ». Mais la société a beaucoup évolué... Pour preuve, à l'instar de l'ensemble des secteurs d'activités, l'agriculture est inclue dans cette réforme des retraites. C'est pourquoi la FDSEA et la SDAE de Haute-Loire ont choisi de ne pas « rester en dehors » de ce mouvement en se joignant à la manifestation ponote. Toutefois, les représentants syndicaux ont souligné leur volonté de conserver « leurs propres revendications car la situation des agriculteurs demeure bien différente de celle des salariés ». Gilbert Guignand a précisé que « il s'agit d'une première pour la FDSEA car nous n'avions pas pour coutûme de nous joindre aux mouvements nationaux. Evidemment, pour cette journée de mobilisation, on ne s'attendait pas à avoir 150 personnes avec nous. Le beau temps a enfin permis de commencer à faner, ce qui a sans doute retenu beaucoup de monde. Mais il était aussi important d'être là car cette réforme des retraites, elle pourrait se faire sans tenir compte de l'avis des agriculteurs si on hésite à entrer dans le débat ».
Jean-Claude Chalencon a ajouté que « les anciens exploitants sont venus pour un motif qui concerne tout le monde, surtout les actifs. Aujourd'hui on avait une occasion de se faire entendre, c'était une occasion d'envergure nationale et il nous importait de la saisir. C'est une vraie révolution qui est à l'oeuvre, peut-être que les gens n'en ont pas conscience. On a déja supprimé toutes les préretraites agricoles, les actifs devraient encore travailler 2 ans de plus, et l'installation de nos jeunes ? Si les agriculteurs et particulièrement leurs épouses n' ont pas 166 trimestres validés pour le calcul de leurs retraites à 62 ans, il faudra continuer jusqu'à 67 ans pour carrière incomplète et éviter ainsi les minorations de pensions très pénalisantes, c'est inacceptable. Depuis la réforme 2003, on doit déjà cotiser quatre ans en plus sans en tirer le moindre avantage, et la pénibilité de notre métier n'est pas reconnue dans le projet de loi. On demande juste une retraite décente pour tous, ce qui à nos yeux correspond à 85 % du SMIC pour ceux qui ont cotisé une carrière complète».