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Interview
"La demande en viande locale booste le marché de l'agneau français"

Thierry Orcière, président de la coopérative Copagno, répond à nos questions sur l'activité de l'année écoulée, entre crise du Covid, frayeurs et espoirs sur le marché de l'agneau en 2020.

Troupeau de moutons dans la chaîne des Puys
Dans ses projets 2021, Copagno travaille en lien avec l'Idele pour l'obtention du "label" HVE (Haute Valeur Environnementale) des élevages ovins.
© M. Comte

Quel bilan d'activité dressez-vous pour l'année 2020 ?
"Nous avons commercialisé l'année dernière plus de 88 000 animaux dont 77 000 agneaux, 9 300 brebis de réformes et 1 700 reproducteurs. Sur les agneaux, on retrouve plus de 47 000 individus valorisés en Signe Officiel de Qualité (SOQ), 2 200 en bio et le reste en agneaux standard."


Entre le confinement à Pâques, la fermeture des restaurants et la crise du COVID en général, le marché 2020 a été mouvementé. Quels en sont les impacts à court et moyen termes ?
" Malgré l'épidémie, le contexte global reste similaire aux autres années : la production globale est en baisse. La proportion d'agneaux sous SOQ a augmenté considérablement en nombre et en volume. La demande a été très forte en 2020 surtout durant le 2ème semestre. Du fait du confinement, les habitudes alimentaires ont changé. Les gens avaient plus le temps de cuisiner. A cela s'ajoute toute la promotion, la communication et l'encouragement à consommer de la viande locale, ou au moins française, pour soutenir nos filières dans cette période difficile.
Il n'en reste pas moins que la COVID, et surtout le premier confinement, a été une catastrophe commerciale. Nous avons connu la deuxième semaine de confinement (du 23 au 26 mars NDLR) un arrêt total de l’activité. Les abattoirs débordaient de stock. C'était inédit. Puis, heureusement, les choses ont redémarré une semaine avant Pâques avec une très forte demande sur l'agneau français en général. Après ce que nous venions de vivre c'était très encourageant.
L'agneau français a été très sollicité durant cette reprise et nos animaux sous SOQ n'ont pas été mis en avant. Le commerce a repris mais principalement sur l'agneau français. De ce fait, le prix de l'agneau SOQ a chuté entre 0,80€/kg et 1€/kg. "


Le marché a-t-il repris sa stabilité par la suite ?
" L'été a permis de retrouver de la stabilité, oui. La demande est restée forte sur la deuxième partie de l'année 2020. Les agneaux SOQ ont été très demandés entre l'automne 2020 et Pâques 2021. Depuis les prix se maintiennent. Le contexte commercial est bon. L'année précédente a réellement été très atypique. Copagno a su faire face aux aléas tout en soutenant ses 300 coopérateurs puisque la chute des prix avant Pâques n'a pas été répercutée. Copagno boucle malgré tout son année 2020 sur un bilan positif. Nous avons même pu donner un complément de revenu aux éleveurs."


Comment s'annonce 2021 et quels sont les projets de Copagno ?
" Tous les voyants sont au vert ! Nous devons désormais relever le défi d'installer de nouveaux éleveurs avec une création de troupeau ou de renouvellement. Nous cherchons à développer la production. Quant aux projets de 2021, ils sont nombreux. Sur le département de l'Allier, nous mettons en place un GIEE nommé Ovi'résilience 03 pour regrouper les éleveurs et organiser une fois par mois des rencontres techniques. L'objectif principal est de travailler à l'autonomie fourragère des exploitations.
Copagno s’empare aussi des sujets environnementaux avec le démarrage d'un programme en lien avec l'IDELE pour évaluer l'emprunte carbone de nos élevages. Nous souhaitons améliorer nos pratiques et éventuellement bénéficier des crédits carbone.
Dans le même temps, nous travaillons au diagnostic des exploitations pour obtenir une certification environnementale HVE. Nous cherchons à déterminer un protocole pour avoir ce "label".
Enfin, nous sommes en cours d’élaboration d’un GIEE Bio avec d'autres coopératives ovines pour structurer la filière."

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