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Interview
La crise laitière en Préfecture

Le Préfet du Puy-de-Dôme a invité les représentants de la filière lait. L’occasion de voir comment sortir de l’impasse de la crise laitière. Le président de la Fdpl témoigne.

Pascal Servier regrette qu’au cours de cette rencontre qui réunissait l’ensemble de la filière, seuls les producteurs ont montré leur détermination à vouloir faire avancer le dossier et à trouver des solutions pour sortir de la crise laitière
Pascal Servier regrette qu’au cours de cette rencontre qui réunissait l’ensemble de la filière, seuls les producteurs ont montré leur détermination à vouloir faire avancer le dossier et à trouver des solutions pour sortir de la crise laitière
© Auvergne Agricole

Que pensez-vous de la présentation de la situation laitière du Puy de Dôme par la DDAE ?
Elle reflète bien ce que nous dénoncions déjà depuis plusieurs années. Avec un niveau de revenu annuel de 12 000€ en moyenne pour 2007(parmi les plus bas de France), les exploitations laitières du Puy de Dôme ont peu de marge de manœuvre. De plus, un certain nombre d'entre elles ont encore un retard de modernisation à combler. Il a été souligné avec l'administration, la volonté de poursuivre notre politique en faveur de l'installation et la modernisation des exploitations. Le nouveau Préfet a semblé très intéressé par notre façon de gérer les quotas en CDOA, avec le projet départemental et les plans de développement des élevages laitiers. Je l'ai d'ailleurs alerté sur la nécessité de défendre la mesure « Petits producteurs » en relevant le plafond existant de 140 000 litres par exploitation. Je l'ai également informé de l'effet pervers du gel des allocations provisoires; un gel dangereux pour les exploitations les plus performantes d'un département sous réalisateur (donc non responsable de la situation actuelle)

Où en est-le plan de soutien de 30 millions d'euros annoncé par le précédent ministre de l'Agriculture ?
Avec une première dotation de 820 000 € pour toute la région Auvergne il ne faut pas s'attendre à des miracles ! Il s'agit des habituelles mesures de soutien de trésorerie : prise en charge d'intérêts des emprunts bancaires et de cotisations sociales. Les bénéficiaires seront probablement les exploitations en phase d'investissement et les JA. Il est également question de relever les plafonds de subventions aux salles de traite financées par le plan bâtiment.

Et au sujet du prix du lait ?
Nous n'étions pas en CRIEAL donc ce n'était pas le lieu d'en débattre. Le Préfet souhaite un accord rapide. Mais pour cela, il faut que les entreprises changent de stratégie. On comprend également très clairement que l'objectif de l'Etat est d'enclencher rapidement les réflexions sur la contractualisation et la gestion de « l'après-quota ».

Quel soutien attendez-vous du Préfet dans les débats sur la contractualisation ?
Tout d'abord la mise en place de l'observatoire des marges et des prix pour les produits régionaux. Ce chantier, suite aux actions syndicales de Moulins, est en route, le Préfet nous l'a confirmé. Ensuite nous avons besoin que la DRAF nous donne la meilleure connaissance possible du fonctionnement de la filière laitière régionale, en vue des débats sur la contractualisation. Que font les entreprises avec notre lait ? Quelle est la part de produit industriel, de produit de grande consommation, de produits à forte valeur ajoutée ? Je crois beaucoup à une approche par produit. Pourquoi ne pas imaginer de contractualiser avec les entreprises pour la production de lait de montagne par exemple ?

Dans cette logique, où en est la mise en place de la CVO(1) pour valoriser les AOC auvergnates ?
Le Préfet nous a confirmé que la CVO bénéficiera de tous les feux verts ministériels pour mi-juillet. Donc je considère que plus rien ne s'oppose à sa mise en place aujourd'hui.

(1) Cotisation volontaire obligatoire

 

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