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La crise agricole est aussi sociale

« Familles en détresse ! Familles en danger ! ». La crise agricole n’est pas qu’économique, elle est également sociale. C’est le message qu’a porté auprès du Préfet de la Creuse la commission des agricultrices de la FDSEA 23.

© MH

La crise agricole qui frappe l’ensemble des filières d’élevage (bovins viande, lait, ovins et porcins) est désormais connue et reconnue. Ce qui l’est moins, c’est la crise sociale que cette situation financière particulièrement difficile engendre.
Les revenus ne sont plus là, laissant des familles entières sans ressource lorsque les conjoints travaillent ensemble sur la ferme. Sans rentrée de revenu extérieur, il faut pourtant bien vivre…
« Il faut affronter les fournisseurs que l’on ne peut plus payer, les banques, les tensions familiales, les difficultés financières familiales, l’avenir pour le financement des études des enfants… » souligne Pascale Durudaud, présidente de la Commission des agricultrices.
La précarité se développe au sein des familles agricoles et engendre des situations de fragilité extrême chez certains.
Un constat probant appuyé par les chiffres de la Mutualité Sociale Agricole. En Creuse 353 foyers d’agriculteurs sont bénéficiaires du RSA. Sur le seul premier semestre 2015, 70 nouvelles exploitations ont été signalées en situation fragile en Limousin, dont 28 pour la Creuse, soit presque autant en 6 mois qu’en une année entière.
Enfin, le nombre d’agriculteurs non à jour de leurs cotisations sociales a augmenté de près de 38 % entre le 31/12/2014 et le 30/06/2015.
Les problèmes économiques rencontrés dans les exploitations créent des tensions de plus en plus marquées au sein des familles. La peur de voir des situations de grande détresse a été un point d’alerte essentiel de cette action de sensibilisation des pouvoirs publics.
Une vie de famille en pointillés
Le préfet s’est montré très à l’écoute des agricultrices qui, pour bon nombre d’entre elles, ont affirmé dissuader leurs enfants en attente d’installation de devenir chef d’exploitation dans un tel contexte. Des situations difficiles à vivre également au quotidien dans leurs familles.
« En agriculture, où s’arrête la vie professionnelle et où commence la vie de famille ? » interroge Pascale Durudaud. Et d’ajouter « quand certaines catégories socioprofessionnelles ont leurs week-ends, en agriculture c’est 7 jours sur 7, 365 jours par an qu’il faut être présent… souvent au détriment des enfants qui nous le reprochent. Alors, quand financièrement ça va mal, cela se complique encore plus. »
Face aux différentes mesures mises en place dans le cadre du plan d’urgence, les agricultrices ont souligné un manque de connaissances des agriculteurs des différents dispositifs existant pour les accompagner. Le préfet s’est donc engagé à réunir dès la rentrée l’ensemble des organismes sociaux, des services de l’État ainsi que la chambre d’Agriculture pour communiquer et accompagner au mieux les exploitations sur les différentes mesures de soutien.

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